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Milieu d'origine et réussite scolaire ?

Publié le 15/04/2009

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La gratuité de l'école apparut avec l'idée d'un parcours commun pour tous et la possibilité de fréquenter les mêmes institutions indépendamment des origines de chacun. Dans cette perspective méritocratique (La méritocratie est un système politique, économique et social fondé sur le mérite et non sur la reproduction sociale, la richesse ou les relations individuelles), l'individu apparait comme le seul responsable de sa réussite. L'un des plus grands objectifs de l'Ecole est de résorber les inégalités entre les jeunes dans l'accès au savoir. L'Ecole a pour mission de conjurer les déterminismes de naissance et d'en faire sortir les jeunes qui lui sont confiés, comme l'expliquent Xavier Darcos (ancien enseignant, inspecteur général puis doyen de l'Inspection générale de l'Education nationale), et Philippe Meirieu (ancien enseignant qui assume plusieurs postes à responsabilité au sein du « Mammouth « la direction de l'institut universitaire de formation des maîtres de l'Académie de Lyon est le dernier en date), dans leur ouvrage Deux voix pour Une Ecole. On a beaucoup dit que l'Ecole encourageait –pour reprendre  le titre d'un célèbre essai de Bourdieu- la Reproduction : selon une lecture marxiste, cette tendance correspondrait à un choix délibéré des élites et constituerait la preuve que les représentants des structures culturelles se cooptent pour empêcher à de nouvelles couches sociales d'accéder aux pouvoirs.

« social".

Ce sont donc les choix et les stratégies familiales qui creuseraient les écarts sociaux.

Marie Duru-Bellat rappelle que, au secondaire, "les enfants de milieu populaire visent moins haut que leurscamarades de milieu plus favorisé" et que "les élèves de milieu populaire fréquentent les (établissements) les moinsefficaces".

Ce qui l'amène logiquement à proposer, pour lutter contre les inégalités, "des politiques dépassant lecadre de l'école, pour rendre les familles moins inégales".

R.

Boudon avait la même réflexion, il distinguait les élites etle bas de la hiérarchie.

Pour lui, les élites sont prêtes à fournir beaucoup plus d'efforts pour assurer un maintien dustatut social à leurs enfants parce qu'ils le croient possible.

C'est une logique de rapport coût-avantage, le coûtleur paraît faible par rapport à leurs avantages, ça vaut la peine de faire l'effort parce que la probabilité pour cesenfants d'accéder au même statut est fort.

La rentabilité de l'investissement (en termes de réussite) est forte.

Dansles catégories sociales inférieures le rapport coût avantage n'apparaît pas le même.

Le coût paraît énorme,démesuré et l'avantage faible, aucun espoir d'ascension fulgurante.

La rentabilité paraît aléatoire, les ambitions nesont pas les mêmes.

On parle, ici de rationalité individuelle.

L'observation statistique confirmerait l'idée de Boudon.On ne se projette pas dans l'avenir de la même façon en fonction des catégories d'origine.

A réussite scolaireéquivalente, selon les catégories sociales on n'a pas les mêmes ambitions scolaires.

L'Ecole est souvent tellement à l'image de son environnement et de son quartier qu'elle a du mal à pratiquerce que les sociologues nomment la « ventilation sociale ».On remarque que souvent les jeunes de milieu populaire sont plus susceptibles d'éprouver des difficultés scolaires.Leurs parents sont en général peu scolarisés.

Comment surmonter ce problème ? Comment rendre l'école plus juste ? Il faudrait une école qui distingue lemérite de chacun indépendamment de sa naissance ou de son origine sociale.

Telle est la réponse la plus couranteet peut-être la plus forte.

Reste qu'en pratique, la compétition du mérite n'empêche pas les inégalités socialesd'hypothéquer les destins individuels.

La moindre réussite scolaire des enfants issus des classes populaires ne pouvant pour beaucoup de mondes'expliquer par des raisons génétiques, deux types d'analyses s'opposent.

Raymond Boudon, sociologue libéral,privilégie le comportement conscient des acteurs.

Le jeune (ou sa famille) décide de poursuivre ou non ses étudesen fonction d'un calcul coût-avantage.

Ainsi, le coût financier, social et psychologique est lourd pour un jeune demilieu aisé choisissant des études courtes, et l'est également pour un jeune de milieu modeste choisissant desétudes longues.

Même si l'héritage culturel existe, la réussite scolaire n'est qu'une décision individuelle dictée par lecalcul et non contrainte par l'institution.

Pour Bourdieu, au contraire, les enseignants, les parents et l'ensemble dumilieu scolaire tendent sans le savoir à reproduire l'ordre existant ; et si les enfants de milieu modeste n'intègrentquasiment jamais les grandes écoles, c'est moins par manque de moyens économiques que parce que les codessociaux tiennent une place importante dans le jugement implicite porté par les enseignants.

Le capital économique ades répercussions minimes sur la réussite scolaire mais des répercussions quand même : l'aspect économique peutjouer un rôle avec la qualité du logement une chambre au calme qui permet de travailler.

Le logement joue unsecond rôle dans sa localisation par le biais de la carte scolaire qui fait qu'on a un établissement réservé, celui-cipeut être un établissement d'élite ou un établissement de banlieue.

Les logements qui bénéficient d'une bonne cartescolaire sont souvent des logements en zone urbaine où le coût du loyer est plus élevé.

Ceux qui disposent d'uncapital culturel pourront passer des obstacles, l'école au départ, accueille tout le monde et assure le mêmeenseignement à tous quelque soit leur milieu d'origine.

Tous les enfants ne viennent pas des mêmes milieux et donctraiter également des enfants inégaux au niveau de la culture cela revient à augmenter le fossé entre enfants.

Lecapital social est également très important : a supposer qu'on ait le même accès au diplôme, tout le monden'atteindra pas le même statut social avec le même diplôme grâce aux réseaux de relations, aux « pistons ».

Onpeut ainsi parler de détermination sociale reproduisant les différences existantes.

Ainsi, pour en revenir à l'école, safonction n'est pas seulement de trier, mais de légitimer ce tri de façon qu'on le croie fondé seulement sur le mériteet le travail ; il en est de même pour l'ensemble des dispositifs assurant le fonctionnement d'une société hiérarchiséeoù les dominés acceptent d'être relégués au bas de l'échelle.

On peut dire que, pour Bourdieu, le capital culturelaide à la réussite scolaire et le capital social valorise le diplôme.D'autres raisons expliquent la réussite scolaire on a constaté depuis les années 90 une ampleur des mobilisations desfamilles en matière scolaire, toutes les familles, quelque soit leur origine sociale, vont définir des stratégieséducatives, elles vont s'organiser en conséquence et cela va avoir des répercussions sur la réussite ou l'échecscolaire de leur enfant.

La réussite n'est pas réservée aux enfants de milieux favorisés, nous avons tendance àoublier les cas de réussite scolaire en milieu populaire.Selon Jean-Paul Caille et Fabienne Rosenwald, si " les deux tiers des enfants d'ouvriers non qualifiés atteignentaujourd'hui la sixième à l'heure ou en avance alors que, parmi les élèves entrés au CP en 1978, moins de la moitiéd'entre eux ont connu un tel parcours...

Reste qu'au-delà de ces évolutions, les disparités sociales demeurentimportantes".

Selon eux, "le niveau de compétences à l'entrée au CP est lui-même le produit de différents facteurs...De fait, les chances de parvenir en sixième à l'heure ou en avance sont deux fois plus liées à ce niveau initial qu'àl'origine sociale ou au niveau d'études des parents.

Ce lien apparaît dès le début de la scolarité élémentaire mais ils'intensifie au fur et à mesure de son avancement...

De toutes les caractéristiques de l'élève prises en compte,c'est ce niveau à l'entrée au CP qui pèse le plus fortement sur les chances de parvenir sans redoublement ensixième : son impact est cinq fois plus fort que celui du diplôme de la mère ou de l'origine sociale".

Une autre catégorie d'interprétation relève du « facteur culturel ».

L'ignorance des spécificités culturelles desminorités par le système éducatif fait d'ailleurs l'objet d'une abondance d'articles et d'ouvrages aux USA.

La premièresérie d'argument voit sa portée réduite par les écarts très élevés entre les ethnies à l'intérieur d'un même milieusocial.

Tout en conservant à l'esprit les biais statistiques possibles, il nous semble que ces écarts justifient de seposer la question (très sensible) de facteurs comme l'influence des familles.

Un autre facteur serait celui del'environnement violent auquel font face, plus souvent que la moyenne, les élèves Hispaniques et Noirs.Il ne pourrait être légitime de se poser la question de la transmission différenciée d'un « habitus scolaire » selon le. »

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