Montaigne: Mère nature
Publié le 25/03/2005
Extrait du document

Montaigne exprime dans ce texte une vérité qui est pourtant totalement reniée à son époque, à savoir que l’on juge la culture des autres en fonction de notre propre culture, ou plus exactement de notre propre éducation. Levi-Strauss reprendra bien plus tard ce concept, et soulèvera une polémique -tout comme Montaigne- sur l’usage du terme « barbare «. Car si nous, Européens, considérons comme barbares d’autres nations, pourquoi est-ce que les autres peuples aussi ne jugeraient-ils pas nos mœurs comme sauvages ?
Développement :
« Il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage «. Cette phrase introduit parfaitement la thèse que développera Montaigne durant tout le chapitre, De la barbarie, qui cherche à souligner la subjectivité dans le jugement des autres cultures. Il est en effet difficile, alors que l’on a soi-même reçu une éducation particulière, de pouvoir s’en détacher et accepter que les mœurs d’autres pays soient tout aussi respectables que les nôtres.
Liens utiles
- Vous commenterez ce jugement de Sainte-Beuve sur Montaigne : « Ce n'est pas un système de philosophie, ni même avant tout un sceptique, mais la nature... la nature au complet sans la grâce » (Port-Royal). ?
- Montaigne: La nature humaine
- On connaît le mot de Pascal sur Montaigne : « Le sot projet qu'il a eu de se peindre! » auquel Voltaire réplique: « Le charmant projet que Montaigne a eu de se peindre naïvement, car, en se peignant, il a peint la nature humaine.>) Comment expliquez-vous l'opposition radicale entre ces deux jugements ? Quelle est votre opinion personnelle ?
- « Nature est un doux guide… », Essais, 1588, Montaigne
- La représentation de la nature dans les Essais de Montaigne