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Morale de conviction ?

Publié le 07/02/2004

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morale
VOCABULAIRE: MORAL(E):Moral: 1) qui concerne la morale. 2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral.Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables.La loi morale* Dans « l'Analytique de la Critique de la raison pratique, Kant énonce la loi morale : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne universelle. » Pour déterminer si une action relève de nos aspirations individuelles ou du devoir, il s'agit de savoir si nous sommes prêts à universaliser ce qui est au principe de notre action ou si nous considérons plutôt ce dernier comme un privilège dont nous seuls pourrions jouir.* C'est pourquoi le mensonge ou le meurtre ne sont pas conformes à la lois morale ! Chacun peut vouloir mentir sans que les autres y soient à leur tour autorisés. Chacun veut supprimer autrui s'il constitue une entrave à son action sans pour autant s'exposer soi-même à un tel danger.L'eudémonisme* Cependant, la loi morale ne dit rien d'une situation concrète, de ce que l'on doit faire dans telle ou telle circonstance. Comme l'énonce Weber dans Le savant et le politique, cette morale « de conviction » est soucieuse de la loi au regard de laquelle une action est déclarée morale ; elle se distingue en ce sens d'une morale de la « responsabilité » fondée sur l'évaluation concrète des situations et des conséquences de l'action. De plus, cette morale de conviction est uniquement préoccupée du mérite de l'individu.
morale

« partir de la qualité de la volonté ou de l'intention qui sous-tend l'action. • Troisièmement le devoir est la nécessité d'accomplir une action par respect de la loi. Quelle peut donc être cette loi dont la représentation doit déterminer la volonté pour que celle-ci puisse êtreappelée bonne absolument ? Un devoir est défini par le caractère d'une maxime ou d'une règle (principe quidétermine la volonté).

La maxime est subjective si elle est et reste individuelle.

Elle deviendrait objective, nécessaire(semblable à une loi de la nature) si tous les êtres raisonnables y subordonnaient toujours entièrement leur facultéde désirer.

Devenue objective, universelle, la maxime est la loi morale.

Le principe suprême de jugement en matièrede moralité réside donc dans la conformité des actions à la loi en général.

Autrement dit, « Je dois toujours meconduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle » - une loi universelle,cad une loi objective, valable pour tout être doué de raison.C'est précisément parce que, chez l'homme, la volonté ne se détermine pas nécessairement par devoir, que la loimorale prend l'aspect d'un commandement.

La formule du commandement s'appelle un impératif.

Mais, contrairementà l'impératif hypothétique qui subordonne les moyens à la fin (si tu veux la santé, alors tu dois suivre un régimealimentaire), l'impératif de la moralité ne peut qu'être catégorique, cad inconditionnel et absolu.

Autrement dit, ilvaut pour tous les hommes, quelles que soient l'époque et la société.

Il ne dit pas ce qu'il faut faire ou ne pas faireen telle circonstance, mais ce qu'il convient de faire en toute circonstance.

Il s'énonce ainsi : « Agis uniquementd'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elle devienne loi universelle.

»Cette formule permet de reconnaître, dans tous les cas et sans hésitation, où est son devoir.

Si je me demande, parexemple, si une promesse trompeuse est conforme au devoir, il suffit que je me demande : « Accepterais-je bienavec satisfaction que ma maxime (de me tirer d'embarras par une fausse promesse) dût valoir comme une loiuniverselle (aussi bien pour moi que pour les autres) ? […] Je m'aperçois bientôt ainsi que, si je peux bien vouloir lemensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir : en effet, selon unetelle loi, il n'y aurait plus à proprement parler de promesse.

»Si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses de personne.

Par conséquent, la maxime qui me pousseà faire une fausse promesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruirait nécessairement elle-même ».Le principe de la morale ne réside donc pas, comme chez Aristote, dans la fin suprême qui est le bonheur, mais dansl'établissement par soi-même des fins : « Notre volonté propre, supposé qu'elle n'agisse que sous la condition d'unelégislation universelle rendue possible par ses maximes, cette volonté idéale qui peut être la nôtre, est l'objet propredu respect, et la dignité de l'humanité consiste précisément dans cette faculté qu'elle a d'établir des loisuniverselles, à la condition toutefois d'être en même temps soumise elle-même à cette législation.

»Chacun de nous peut toujours choisir de telle sorte que les maximes de ses choix soient comprises en même tempscomme lois universelles dans ce même acte de vouloir.

Tout homme se trouve ainsi soumis à des obligations ultimeset est responsable devant lui-même et devant autrui de leur reconnaissance.

Tout homme doit avoir conscience, enchoisissant et en agissant, de légiférer pour tous. On a objecté à Kant que faire son devoir sans se préoccuper de ce que les autres sont susceptibles de faire estirresponsable.

Supposons que des assassins me demandent si mon ami qu'ils poursuivent n'est pas réfugié dans mamaison et que je ne puisse éviter de répondre par oui ou par non.

Dois-je m'en tenir au devoir de véracité ? Kantrépond oui, car l'homme qui ment fait en sorte qu'aucune déclaration n'ait de crédit.

Non seulement, il porte atteinteà la finalité interne de la communication, mais encore il fait perdre leur force à tous les droits, qui sont fondés surdes contrats.

A quoi il ajoute qu'on ne peut jamais prévoir les conséquences de ses actes.

Supposons, par exemple,que mon ami, voyant les assassins sur les traces de mon ami et causer sa mort.

Il est vrai qu'en m'en tenant audevoir de véracité, je peux aussi être la cause de sa mort.

Mais suis-je vraiment responsable ? Le meurtre de cethomme n'est-il pas la faute des meurtriers ? Le fait que l'accomplissement d'un devoir ait des conséquencesfâcheuses peut-il m'être imputable ?Kant n'a-t-il pas raison de souligner que toute morale qui prétend justifier les moyens au nom des fins, nie ce quidans ces fins peut justifier les moyens ?Reste que le devoir n'a de sens que s'il est bien compris.

La morale du devoir peut, en effet, être pervertie etdevenir fanatisme.

Ainsi on rapporte que le nazi Eichmann, qui dirigea des camps, lors des interrogatoires, cital'impératif kantien pour justifier son obéissance.

C'est oublier que, pour Kant, la raison est la source de la loi.

Commele fait judicieusement remarquer Arendt : « La volonté du Führer s'est substituée cher Eichmann à la raison.

»L'identification kantienne de la volonté au principe de la loi n'a de sens que parce que la loi est un fait de la raison.Or, cette dernière ne saurait commander la déraison. • C'est pourquoi le mensonge ou le meurtre ne sont pas conformes à la lois morale ! Chacun peut vouloir mentir sansque les autres y soient à leur tour autorisés.

Chacun veut supprimer autrui s'il constitue une entrave à son actionsans pour autant s'exposer soi-même à un tel danger. L'eudémonisme • Cependant, la loi morale ne dit rien d'une situation concrète, de ce que l'on doit faire dans telle ou tellecirconstance.

Comme l'énonce Weber dans Le savant et le politique, cette morale « de conviction » est soucieusede la loi au regard de laquelle une action est déclarée morale ; elle se distingue en ce sens d'une morale de la «. »

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