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Morale religieuse, ou Devoirs envers Dieu

Publié le 18/06/2011

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morale

1. Nous avons démontré l'existence de l'homme comme être moral, c'est-à-dire libre et raisonnable, et la réalité de l'existence de Dieu. Il y a donc entre Dieu et l'homme des rapports nécessaires. Tout rap- port entre deux êtres, quelle que soit d'ailleurs leur nature, dérive de cette nature : car, s'il n'en dérivait pas, il ne serait plus qu'une illusion, une erreur, un mensonge. Donc il y a entre Dieu et l'homme des rapports qui dérivent et de la nature de Dieu et de la nature de l'homme.

2. Ces rapports sont nécessaires et immuables: 1° parce que Dieu est nécessaire et immuable ; 2° parce que la nature de l'homme, bien que variable clans ses développements, est une et invariable en elle-même et dans son essence.

morale

« est dans la nature de l'homme comme l'autre, et que tout homme véritablement vertueux ne peut manquer d'êtrereligieux, non seulement implicitement, mais explicitement.

De là le moyen d'apprécier la véritable vertu, et de là ceprincipe : point de vertu véritable sans religion.13.

L'hommage explicite que la créature raisonnable rend à Dieu se nomme le culte.

Il y a trois sortes de cultes : leculte intérieur, le culte extérieur et le culte public.14.

Le culte intérieur, pour être un hommage complet de la créature raisonnable, doit renfermer l'hommage entierdes trois facultés essentielles de l'homme, la volonté, l'intelligence et le sentiment.

Il est clair que cet hommageconsiste dans la soumission absolue de ces trois facultés à la loi divine, chacune suivant son caractère et les effetsqui lui sont propres.

De là ce précepte simple qui résume tout le culte intérieur : connaître, aimer et servir Dieu.

Ceculte par conséquent s'étend en réalité à toute la vie; mais lorsqu'il s'exprime d'une manière spéciale, il constitue ceque l'on nouure l'adoration ou la prière.

L'adoration, la prière, ne forment donc pas tout le culte, et l'on n'a pasrempli tous ses devoirs envers Dieu quand on l'a prié, même avec ardeur; la prière a son complément indispensabledans l'oeuvre c'est par la prière que l'oeuvre reçoit son caractère religieux et vraiment méritoire, mais c'est parl'oeuvre que la prière s'achève et que l'homme prouve en quelque sorte à Dieu la sincérité de son dévouement.15.

Comme il n'y a pas-de véritable morale sans religion , et pas de véritable religion sans culte intérieur et sansprière , il n'y a pas de culte intérieur sans culte extérieur.

Cette vérité n'est qu'une application particulière de cetteautre vérité plus générale, que dans l'homme il n'y a pas de pensée ni de sentiment réel sans expression.

Là donc oùla pensée et le sentiment religieux existent il est dans notre nature qu'ils s'expriment au dehors par certains actescorporels, certaines paroles, certains gestes.16.

On a Tait quelquefois au culte extérieur cette objection qu'il n'y a nul rapport entre les signes qui le composentet le culte intérieur qu'ils doivent exprimer.

Cela est vrai, mais tout aussi bien de tous les signes en général que dessignes religieux en particulier.

Par exemple , quel rapport y a-t-il entre la salutation et la considération mutuelle deshommes entre eux? entre les paroles et les gestes par lesquels un fils témoigne à son père son amour et son respect, et ces deux sentiments? etc.17.

Le culte extérieur et le culte intérieur ont entre eux les deux rapports qui existent en général entre les signes etla pensée ou le sentiment.

En premier lieu, il n'y a ni pensée forte ni sentiment fort qui ne se traduise par une sortede langage, en sorte que ce n'est pas pour exprimer les idées religieuses qu'il faut faire effort, mais bien pour encomprimer l'expression, pour peu qu'elles soient vives; et ensuite, il y a une action réciproque des signes sur lesidées et les sentiments, en sorte que le culte extérieur non-seulement exprime, traduit le culte intérieur, mais qu'ill'échauffe et le nourrit.18.

Enfin, comme il n'y a pas de culte intérieur sans culte extérieur, il n'y a point de culte extérieur sans cultepublic.

Le culte public résulte naturellement, 1° du culte extérieur; 2° de la similitude des hommes Puisque lesentiment religieux est un sentiment commun, et qu'il doit se traduire au dehors , cette traduction extérieure d'unsentiment commun doit elle-même être une traduction commune.

Et comme le sentiment, la pensée qu'il s'agitd'exprimer sont le fond de toute morale, et par suite de toute société, qu'ainsi nulle pensée commune, nul sentimentcommun ne sont supérieurs à ceux-là, il s'ensuit que nulle expression ne doit être plus solennelle et plus grande quecelle qui se rapporte au culte public.

Voilà pourquoi les beaux-arts, à commencer par le plus grand de tous, qui estl'architecture, ont en tout temps consacré au génie religieux leurs plus belles créations, mais surtout dans lessiècles religieux d'ailleurs, et particulièrement dans le moyen âges.. »

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