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Nature de la philosophie

Publié le 12/07/2013

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LA NATURE DE LA PHILOSOPHIE Objet, méthode et principes 1) L’objet de la philosophie De quoi le philosophe est-il spécialiste ? Quel domaine de réalité la philosophie prend-elle pour objet d’étude ? Posée aux autres savants, cette question n’a rien de problématique puisque toute science, pour exister comme telle a besoin de définir nécessairement son domaine d’étude. Par exemple les mathématiques ont pour objet d’étude la quantité, l’étendue et la relation ; la physique quant à elle au corps en repos (statique) en mouvement (dynamique). Mais lorsque la question d’étude est posée à la philosophie, elle devient problématique car si pour les autres savoirs l’objet d’étude est restreint, pour la philosophie en revanche, il s’agit de saisir le réel dans sa totalité. Le philosophe grec Aristote, dans son ouvrage intitulé Métaphysique, définissait le philosophe comme celui qui « possède la totalité du savoir dans la mesure du possible, mais sans avoir la science de chaque objet en particulier « Cette dimension encyclopédique est réaffirmée par René Descartes : « Toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique, la morale. « (Les Principes de la philosophie) Mais qu’est-ce qui peut bien justifier ces prétentions philosophiques à la totalisation du savoir ? La réponse est que depuis Socrate et « connais-toi, toi-même «, la philosophie a pour ambition de rendre compte de l’existence de l’homme, or cette existence est pluridimensionnelle. Par conséquent si le philosophe veut tenir un discours pertinent sur l’homme, il se doit de s’intéresser à la totalité des préoccupations qui concernent l’existence humaine. C’est pourquoi le philosophe...
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« humaine.

C'est pourquoi le philosophe allemand Kant a tout à fait raison de ramener l'objectif de la philosophie aux quatre questions de la raison. Texte d'Emmanuel Kant « Le domaine de la philosophie se ramène aux questions suivantes : 1) Que puis-je savoir? 2) Que dois-je faire? 3) Que m'est-il permis d'espérer? 4) Qu'est-ce que l'homme ? A la première question répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la religion, à la quatrième l'anthropologie.

Mais, au fond, on pourrait tout ramener à l'anthropologie, parce que les trois premières questions se rapportent à la dernière.

» (Kant, Logique, 1800). Les analyses qui précèdent nous permettent donc de conclure que la philosophie a pour objet l'homme dans sa triple relation au savoir, à l'action et à sa destinée. 2) Spécificité de sa méthode « Que nul n'entre ici s'il n'est philosophe » Si la philosophie, ainsi que nous venons de le démontrer a pour objet l'étude de l'homme, il importe de savoir comment l'aborde l'homme, et ce qui fait la spécificité de sa méthode par rapport aux autres sciences.

Il faut dire d'emblée que la philosophie et la science reposent sur le même principe, celui qui consiste à se servir de la raison en toute chose ; c'est d'ailleurs pourquoi la philosophie est dite la mère des sciences. Texte de Marcien Towa : « La science se caractérise par la spécialisation étroite, le souci de neutralité éthique et idéologique et l'exigence d'une vérification plus rigoureuse.

Le savant pour dominer suffisamment son objet se spécialise étroitement.

Par là même il se prise de la possibilité de dire, en tant que savant, la direction que la société doit prendre et les normes qu'elle doit adopter à cet effet.

(…) Le philosophe au contraire entend intervenir dans tout débat engageant le destin de l'humanité.

» (Marcien Towa, L'idée d'une philosophie négro-africaine, Yaoundé, CLE, 1997, p.

12.). »

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