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Ne croit-on que par facilité ?

Publié le 27/02/2008

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 ». Un nouvel élément de justification est en effet posé pour la question des fondements de la croyance. Si la pensée se rapporte au monde par la pensée rationnelle, cérébrale si l?on peut dire, la croyance si rapporte par le corps, elle relève peut-être du domaine de l?instinct ou de l?intuition. On peut donc commencer à entrevoir le fait que la raison d?être de la croyance n?est pas une paresse de l?esprit ou une mise en congé de l?intelligence au profit de la simple consommation d?une illusion qui rassure.   * Pour une revalorisation de la croyance : la réhabilitation de l?affect et son rôle dans la connaissance de la vérité.   Pascal   « Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le coeur ; c'est de cette dernière sorte que nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement qui n'y a point part essaye de les combattre. [...] Nous savons que nous ne rêvons point ; quelque impuissance où nous soyons de le prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent. Car la connaissance des premiers principes, comme qu'il y a espace, temps, mouvements, nombres, [est] aussi ferme qu'aucune de celles que nos raisonnements nous donnent. Et c'est sur ces connaissances du coeur et de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout son discours.

« raréfiés.

Il en vient concevoir que les gaz sont faits de milliers de projectiles très petits qui sont lancés vivementdans toutes les directions et viennent bombarder les parois du récipient.

Là-dessus le voilà qui définit, qui calcule ;le voilà qui démonte et remonte son gaz parfait, comme un horloger ferait pour une montre.

Eh bien, je ne crois pasdu tout que cet homme ressemble un chasseur qui guette une proie.

Je le vois souriant, et jouant avec sa théorie ;je le vois travaillant sans fièvre et recevant les objections comme des amies ; tout prêt à changer ses définitions sil'expérience ne les vérifie pas, et cela très simplement, sans gestes de mélodrame.

Si vous lui demandez Croyez-vous que les gaz soient ainsi ? il répondra : Je ne crois pas qu'ils soient ainsi ; je pense qu'ils sont ainsi.

» L'examen du texte d'Alain permettra d'examiner de plus près l'opposition formulée en première partie, et deproblématiser plus précisément l'idée d'une opposition entre une paresse de la croyance et un effort de la penséerationnelle.

Sa lecture permettra de poser un élément pivot pour le développer : l'idée que « lorsque l'on croit,l'estomac s'en mêle et tout le corps est raidi.

».

Un nouvel élément de justification est en effet posé pour laquestion des fondements de la croyance.

Si la pensée se rapporte au monde par la pensée rationnelle, cérébrale sil'on peut dire, la croyance si rapporte par le corps, elle relève peut-être du domaine de l'instinct ou de l'intuition.

Onpeut donc commencer à entrevoir le fait que la raison d'être de la croyance n'est pas une paresse de l'esprit ou unemise en congé de l'intelligence au profit de la simple consommation d'une illusion qui rassure.

* Pour une revalorisation de la croyance : la réhabilitation de l'affect et son rôle dans la connaissance de lavérité.

Pascal « Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le coeur ; c'est de cette dernière sorteque nous connaissons les premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement qui n'y a point part essaye de lescombattre.

[...] Nous savons que nous ne rêvons point ; quelque impuissance où nous soyons de le prouver parraison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude detoutes nos connaissances, comme ils le prétendent.

Car la connaissance des premiers principes, comme qu'il y aespace, temps, mouvements, nombres, [est] aussi ferme qu'aucune de celles que nos raisonnements nous donnent.Et c'est sur ces connaissances du coeur et de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout sondiscours.

(Le coeur sent qu'il y a trois dimensions dans l'espace et que les nombres sont infinis ; et la raisondémontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carrés dont l'un soit le double de l'autre.

Les principes se sentent,les propositions se concluent ; et le tout avec certitude, quoique par différentes voies.) Et il est aussi inutile etaussi ridicule que la raison demande au coeur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir, qu'ilserait ridicule que le coeur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre, pourvouloir les recevoir.

Cette impuissance ne doit donc servir qu'à humilier la raison, qui voudrait juger de tout, maisnon pas à combattre notre certitude, comme s'il n'y avait que la raison capable de nous instruire.

Plût à Dieu quenous n'en eussions, au contraire, jamais besoin, et que nous connussions toutes choses par instinct et parsentiment ! Mais la nature nous a refusé ce bien ; elle ne nous a, au contraire, donné que très peu deconnaissances de cette sorte ; toutes les autres ne peuvent être acquises que par raisonnement.

Et c'est pourquoiceux à qui Dieu a donné la religion par sentiment du coeur sont bien heureux, et bien légitimement persuadés.

Maisceux qui ne l'ont pas, nous ne pouvons la [leur] donner que par raisonnement, en attendant que Dieu la leur donnepar sentiment de coeur, sans quoi la foi n'est qu'humaine, et inutile pour le salut. » La troisième partie enfin, avec la lecture du texte de Pascal, permettra de requalifier le phénomène de la croyance,à partir du premier pas effectué en deuxième partie.

Il va s'agir d'évaluer le lien entre la croyance et le cœur, et dedonner sa place à ce cœur dans la constitution du rapport de l'homme au monde.

Critiquer la croyance en luireprochant sa facilité, c'est peut-être alors limiter la compréhension des facultés humaines à la seule penséerationnelle et refuser à l'homme un rapport autre au monde, que la croyance pourrait justement permettre.

Conclusion Le sujet invite à examiner une position critique courante sur la croyance : la croyance – et, partant, la religion –serait le résultat d'une paresse de l'homme, d'un sommeil de sa raison, et serait donc un phénomène dommageableauquel il conviendrait de remédier par l'exercice de ladite raison.

Mais il apparaît rapidement que ce présupposéadopte une vision extrêmement restrictive de la croyance : si l'on examine alors d'autres éléments pouvant justifierl'existence de la croyance, il apparaît que celle-ci est due également à un certain mode de rapport affectif del'homme au monde, si bien qu'elle peut peut-être ne plus être une solution de facilité, mais une solution parmid'autres par laquelle l'homme se rapporte au monde.. »

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