Devoir de Philosophie

Ne fait on que subir le devenir ?

Publié le 01/12/2005

Extrait du document

Ce changement d'état qui caractérise le devenir interroge donc les rapports entre l'être et le non-être. Or pour Parménide, seul l'être est, et le néant n'est pas. La conclusion qui s'impose est que le devenir est impossible. L'être est ici un et immuable, et c'est sa persistance même qui nous empêche de subir le devenir. Le problème est ici que la réalité du monde physique, toujours changeant et en mouvement, est totalement remise en question, ce qui semble contradictoire avec l'expérience que nous en faisons. Platon, avec sa théorie du mélange des genres, semblait proposer une solution médiane en ce qu'il considérait que le devenir implique le mélange mutuel de l'être et du non-être, avec comme conséquence qu'une chose ne devient qu'à partir du moment où elle à la fois identique et différente d'elle-même. Mais ce mouvement, ce va-et-vient plus que difficile à concevoir que l'on se place du côté d'Héraclite ou de Parménide, est-il passif ou peut-on penser qu'il est actif ? En effet, si l'on veut parvenir à accepter l'idée que nous ne subissons pas le devenir, il faut être en mesure de montrer que nous pouvons influer sur le mouvement qui nous fait changer.      3- Possibilité d'influer sur son devenir   Si nous devons en effet nous réduire à accepter fatalement que nous ne faisons que subir le devenir, de quelque manière qu'il se manifeste, nous nous retrouvons dans une position guère plus enviable que celle des choses qui composent la nature. Ne doit-on pas plutôt voir cette capacité qu'a l'homme de se projeter dans l'avenir la clé qui lui permet à la fois d'anticiper certains changement et de faire en sorte d'avoir une certaine maîtrise sur le déroulement des événements qui jalonnent sa vie ?

A l’instar de tout ce qui est, l’homme est par nature soumis au temps et donc au changement. En effet, il a été, il est et il sera, sans jamais arrêter de passer par de nombreux états différents, tout en ayant plus ou moins conscience de ces évolutions. La question est alors de déterminer dans quelle mesure l’homme subit cette série de changement que l’on appelle le devenir. Plus encore : cette inscription irrémédiable dans une dimension temporelle évolutive est-elle réellement contraignante pour l’homme ? L’est-elle uniquement ? C’est ce que nous allons essayer de déterminer.

1- Devant l’évidence des changements qui ont lieu sur nous ou autour de nous, et face auxquels on se trouve être impuissants, il semblerait dans un premier temps qu’on ne puisse pas échapper au devenir mais qu’au contraire on doive bien le subir.

2- Pourtant, au moment où nous en prenons conscience, le devenir n’est pas. Il semble alors qu’il y ait là un paradoxe de taille : comment reconnaître que l’on subit quelque chose qui n’est pas encore et dont on ne sait rien ?

3- Enfin, il faudra tout de même se demander si, par delà les ambiguïtés qui le caractérisent et en vertu de la possibilité qu’a l’homme de s’y projeter, le devenir n’est pas, finalement, un formidable moteur pour devenir maître de son destin et ne pas subir passivement les événements.

Liens utiles