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Nietzsche, Crépuscule des idoles, « La morale, une anti-nature », §5

Publié le 25/08/2012

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 Elle est le verdict prononcé par les condamnés… «. Attardons nous un instant sur ce terme de « condamnés « attribué aux juges eux-mêmes. Cela ne nous surprend pas car comme nous l’avons vu, ce sont finalement ceux qui périssent déjà, les dégénérés, qui émettent ce verdict. Nietzsche nous fait donc comprendre que les plus à plaindre sont les dégénérés eux-mêmes, les juges sont en fait les condamnés. Tous le vocabulaire juridique utilisé dans cette dernière section est extrêmement révélateur (« est un jugement de valeur «, « elle est le verdict «, « condamnés «). En effet, cette morale chrétienne juge en permanence. Le moralisateur se pose constamment en juge, condamne, est au-dessus de tout, attribue bons et mauvais points, dicte la vie qu’il faut mener. La morale chrétienne s’érige constamment sous forme de lois (à titre d’exemple, les dix commandements). Cependant, pour juger, ne faut-il pas être extérieur à ce qui est jugé pour être le plus juste possible ? Il faut par exemple « être hors de la vie « pour la juger. 

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« juste possible ? Il faut par exemple « être hors de la vie » pour la juger.

Que serait un jugement énoncé par une victime ? Or, les juges sont ici les condamnés.Condamné à quoi ? Sans doute à eux-mêmes périr, en niant les passions, en niant la vie.

Ils sont condamnés toute leur vie à être des vivants que se refusent à la vie. Ainsi donc, si pour Nietzsche « la volonté de puissance est la forme primitive des passions » (La volonté de puissance), comment celui-ci pourrait-il comprendre lapossibilité de la décadence, de cette vie déclinante qui n'aspire plus qu'à sa propre extinction.

Ceci est le scandale qui motive la pensée de Nietzsche.

Dans ceparagraphe, c'est la religion, notamment chrétienne, qui est ici attaquée de par la morale qu'elle profère.

En effet, cette morale chrétienne constitue pour Nietzsche lepire des outrages fait à la vie car chaque loi, chaque commandement, ne fait que réprimer la vie en niant les passions.

Une telle morale est une morale « anti-nature »,et c'est pourquoi selon Nietzsche s'il doit y avoir des valeurs morales ce n'est que sous la condition que ça soit la vie qui les ait créée.. »

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