Devoir de Philosophie

Nietzsche; Le Gai Savoir, 1881: La conscience n'est qu'un réseau de communications

Publié le 28/12/2012

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Devoir de philosophie : Commentaire de texte La conscience n'est qu'un réseau de communications entre hommes ; c'est en cette seule qualité qu'elle a été forcée de se développer : l'homme qui vivait solitaire, en bête de proie, aurait pu s'en passer. Si nos actions, pensées, sentiments et mouvements parviennent -du moins en partie- à la surface de notre conscience, c'est le résultat d'une terrible nécessité qui a longtemps dominé l'homme, le plus menacé des animaux : il avait besoin de secours et de protection, il avait besoin de son semblable, il était obligé de savoir dire ce besoin, de savoir se rendre intelligible ; et pour tout cela, en premier lieu, il fallait qu'il eût une « conscience«, qu'il « sût « lui-même ce qui lui manquait, qu'il « sût « ce qu'il sentait, qu'il « sût « ce qu'il pensait. Car comme toute créature vivante, l'homme pense constamment, mais il l'ignore. La pensée qui devient consciente ne représente que la partie la plus infime, disons la plus superficielle, la plus mauvaise, de tout ce qu'il pense : car il n'y a que cette pensée qui s'exprime en paroles, c'est-à-dire en signes d'échanges, ce qui révèle l'origine même de la conscience. Nietzsche; Le Gai Savoir, 1881 La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est question. Introduction : Ce texte est un extrait du « Gai Savoir «, ?uvre du philosophe allemand Friedrich Nietzsche, parue au XIXème siècle. Le thème abordé dans ce passage est celui de la conscience. Jusqu'alors, ce concept majeur est défini en philosophie principalement par la faculté que nous avons à savoir ce qui se passe en nous et autour de nous, elle est considérée comme l'activité la plus haute de l'esprit, et innée à l'homme. Dans ce texte Nietzsche ne se contente pas de caractériser la conscience, mais cherche à savoir quelle est son origine. Il pose ainsi la question de la généalogie de la conscience. De cette façon, il prend un contrepied remarquable avec la philosophie classique et la pensée cartésienne qui associait la conscience à la manifestation de l'âme et le lieu de la pensée, mais qui n'indiquait pas son origine. En effet, Nietzsche défend la thèse selon laquelle la conscience ne serait pas innée chez l'humain, mais résultant de la nécessité de survivre. Sa seconde thèse repose sur l'idée de symbiose entre la conscience et le langage, moyen d'expression de la pensée, et pose la conscience comme fruit d'un besoin social qu'a eu l'homme, pour échanger et se développer en société. Mais est-ce la conscience qui est à l'origine de nos société ou bien est-ce l'inverse ? Nietzsche met aussi en avant l'inconscient et son étendue pour critiquer la conscience, mais doit- on décrédibiliser cette conscience sous prétexte qu'elle ne serait que la partie la plus superficielle de notre esprit ? Et en ce sens, quelle importance accorder à l'inconscient ? Nous étudierons la pensée de Nietzsche en nous penchant sur la définition qu'il donne de la conscience (lignes 1 à 3) puis nous verrons en quoi elle résulte d'un besoin de l'homme (lignes 3 à 9) pour enfin aborder le problème de l'importance de la conscience par rapport à l'inconscient. Dans ce texte, Nietzsche aborde le concept philosophique de « conscience «. Il en donne dès le début du texte une définition restrictive. Selon lui, la conscience « ne serait qu'un réseau de communication entre hommes « , de cette façon, il considère la conscience comme un moyen d'expression, une sorte de langage, qui ne serait pas destiné à la réflexion. On peut penser qu'il tire cette d&e...

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« cette conscience sous prétexte qu'elle ne serait que la partie la plus superficielle de notre esprit ? Et en ce sens, quelle importance accorder à l'inconscient ? Nous étudierons la pensée de Nietzsche en nous penchant sur la définition qu'il donne de la conscience (lignes 1 à 3) puis nous verrons en quoi elle résulte d'un besoin de l'homme (lignes 3 à 9) pour enfin aborder le problème de l'importance de la conscience par rapport à l'inconscient.

Dans ce texte, Nietzsche aborde le concept philosophique de « conscience ».

Il en donne dès le début du texte une définition restrictive.

Selon lui, la conscience « ne serait qu'un réseau de communication entre hommes » , de cette façon, il considère la conscience comme un moyen d'expression, une sorte de langage, qui ne serait pas destiné à la réflexion.

On peut penser qu'il tire cette définition de l'étymologie même du mot, en effet, du latin « cum/scire » littéralement « avec le savoir » la conscience serait une connaissance partagée et commune à tous les sujets humains.

Nietzsche choisit donc le terme de « réseau » pour qualifier l'ensemble des humains interconnectés par un lien : la conscience.

Il signifie par là que la conscience est constitutive du lien social, permettant la communication entre tous les membres de notre société, de notre monde, elle est donc collective et non individuelle.

C'est sur ce point que sa thèse se différencie des schémas classiques de la philosophie qui définissent la conscience comme propre à chaque sujet, constituant notre intériorité unique.

Pour Descartes la prise de conscience doit se faire par une rupture avec l'extériorité, par un retrait méditatif dans lequel on se retrouve seul face à son intériorité (cf.

« Méditations Métaphysiques »).

Il utilise le doute pour prendre conscience de son intériorité, c'est la méthode du Cogito .

Il en arrive à la conclusion suivante : « je doute donc je suis ».

Mais cette méthode cantonne Descartes à un monologue intérieur, à en renfermement sur lui même.

A l'inverse, Nietzsche considère la conscience comme une mouvement vers l'extérieur, vers autrui, vers la société, bref, une projection vers le monde et un dialogue, rendu nécessaire par la cohabitation des hommes entre eux.

Mais elle ne s'imposerait pas par le biais d'une réflexion solitaire.

Il pense que la conscience ne sert qu'a exprimer nos pensées, qu'elle n'est qu'un langage ou du moins, affirme que « c'est en cette seule qualité qu'elle a été forcée de se développer » .

Nous comprenons ainsi qu'il réfute l'idée de conscience comme une qualité spécifique qui rendrait l'humain supérieur, il tend à la présenter comme le fruit de nos besoins les plus primaires, et ramène donc l'homme a une lucidité qui le fait apparaître comme faible de nature ( « le plus menacé des animaux » ), il ne glorifie pas la conscience mais lui prête la qualité de moyen de communication.

Mais est-ce que la conscience a pour but de nous élever en tant qu'être humains, ou ne nous sert-elle qu'à survivre ?. »

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