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Nominalisme (analyse et critique de la doctrine)

Publié le 20/02/2016

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On a souvent dit que, pour parler correctement une langue, il faut penser dans cette langue. Or, le Français qui parle correctement l'anglais est capable d'associer une même idée à une formule française ou à une formule anglaise.

 

Cela veut dire que l'idce considérée n’a aucun caractère français ou anglais. Elle n'est donc pas vraiment dans les mots; elle est distincte, indépendante des mots français ou anglais qui l'expriment. La pensée qui choisit entre les deux formules doit donc être autre chose que des mots

puisqu'elle peut choisir entre deux langues, deux systèmes de mots. Elle connaît de façon distincte les idées à exprimer el les mots qui permettent de le faire. On ne pense donc pas dans une langue car, dans ce cas, on serait incapable d’en apprendre une autre. C'est le fait de ne parler qu'une langue qui crée l'illusion que l'on pense dans cette langue. Si la pensée n'est pas tout entière dans les mots, il apparaît alors possible d'avoir des idées sans les mots pour les dire, mais la pensée ne se réalise vraiment que lorsqu'elle trouve le mot.

« On ne pen se véritablement que dans les mot s ·~[·]~· Nous n'avons pas d'idées indépendamment des mots qui les expriment.

Seuls les mots donnent aux idées leur réalité.

Sans les mots, l'idée n'est pas pensée, elle est obscurité et confusion.

Le discours est le seul véhicule de la pensée U ne pensée réelle, achevée et déter ­ minée , doit être une pen­ sée conscie nte.

Or, dès •C'est dans les mots que nous pensons .

( ...

) Vou loir penser sans les mots, c'est une tentative insensée .• Friedrich Hegel, Philosophie de l'esprit qu'un sujet qui pense a conscience de ses pen­ sées, ce lles-c i so nt po­ sées par lui comme des objets de sa conscience (il est co nscient de quelque chose).

C'est -à­ dire que le s ujet qui pense donne à ses idé es une forme objective.

Cette forme object ive, c'est le mot.

Ava nt le mot , il n'y a pas de pensée .

La pensée n'existe qu'une fols objectivée L a pensée qui ne peut pas être traduite au moyen du langage , ce qui est indi cibl e, inex­ primable , n 'est en réa­ lité qu'une pensée obs­ cure , non achevée.

Selon He gel, il y a un e double absurdité à vouloir pen­ ser sans le la ngage et à co nsidére r l e langag e comme quelqu e chose qui gêne la pensée.

Selon Nietzsche , «nous cessons de pen ser quand no us vou lons nous soustraire à la contrainte de la la n gu e» (L a Volonté de puissance}.

Aucun jugement ne peut se consti­ tuer sans les mots L es mots sont, selon un e expression de Sir William Burt Ha ­ milton , les «for teresses de la pensée».

Et «il n'y a pas d 'idées pr éé ta­ blies , rien n ' est dis­ tinct avant l'appa ri­ tion de la langue », ainsi que l'affi rme le père de la linguistique, Ferdi­ nand de Saussure .

Le langage n'es t pas une limitat ion de la pensée car il n'y a pas d e pens ée sans l an ga ge.

ll n'y a d'id ée rée lle qu e clarifi ée par l'objecti vité que lui d onne nt les mots qui l'expr iment.. »

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