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Nos rêves ont-ils un sens ?

Publié le 05/03/2005

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Mais au-delà, selon l'expression de Laplanche : « La visée dernière de l'interprétation est le désir inconscient et le fantasme dans lequel celui-ci prend corps. « Aussi l'interprétation ne peut se constituer que parce qu'il y a à l'oeuvre, dans l'écoute et le déchiffrement, une théorie, qui seule est capable de donner le cadre conceptuel où tout ce qui advient prend sens. Cette théorie est celle de l'inconscient, Ce sont les milliers de rêves fournis par les malades, et surtout ses propres rêves, qui fournissent à Freud les matériaux qui vont lui permettre de constituer cette nouvelle théorie et de forger l'hypothèse de l'inconscient. Le psychisme serait constitué de deux parties différentes, ayant chacune leurs particularités. D'une part, le système préconscient-conscient où dominent les valeurs classiques de la pensée éveillée, de l'attention, du raisonnement, du jugement, de l'action maîtrisée. Y sont à l'oeuvre, dit Freud, autour du Moi, des processus psychiques secondaires fonctionnant selon le « principe de réalité «. D'autre part, le système inconscient où domine un fonctionnement mental très différent des processus de pensée qui s'offrent à l'observation psychologique traditionnelle. Là, l'énergie psychique, fournie par les pulsions, est libre. Elle circule sans entrave d'une représentation à une autre, sans aucune relation logique. Sa seule régulation est le « principe de plaisir «.
a) A première vue, les rêves nous apparaissent confus ou incohérents dans leur forme, et absurdes dans leur contenu. b) Toutefois, bien que, le plus souvent, nous ne prêtions guère d'attention à nos rêves, il en est certains — agréables ou pénibles, banals ou étranges — qui nous accompagnent et nous poursuivent des jours, voire des années. Alors, nous nous demandons: pourquoi ce rêve? De quoi est-il le symptôme ou le signe précurseur ? Que veut-il dire ? Il arrive même que quelques-uns se réalisent: nous les saisissons aussitôt comme des sortes d'oracles surgis d'une nuit mystérieuse, que nous recelons en nous ou qui nous enveloppe, celle de l'Inconnu, auquel se heurte notre intelligence. c) C'est pourquoi l'homme ne peut éviter de s'interroger sur ses rêves. Faut-il n'y voir que de simples phénomènes physiologiques —possédant une fonction déterminée ou n'en ayant aucune—, ou doit-on considérer qu'ils ont un sens, c'est-à-dire qu'ils constituent un discours ? Et si cette dernière hypothèse est vraie, qui parle ? Et à qui ?

  • I) Les rêves ont un sens caché.
a) Le rêves n'ont rien de prémonitoire. b) Le sens du rêve n'est pas immédiatement compréhensible. c) Les rêves doivent déjouer la censure de la conscience.

  • II) Nos rêves sont absurdes.
a) Ce qui est irrationnel n'a aucun sens. b) Le rêve des neurobiologistes n'a aucun sens. c) Les rêves seraient des programmations génétiques de l'instinct.
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« laisser-aller, toutes les pensées ou toutes les images qui peuvent le traverser.

Grâce à ces associations libres« on obtient, dit-il, un matériel psychique en relation directe avec l'idée morbide primitive, qui permet dedécouvrir les associations existant entre cette idée et la vie psychique du malade et grâce auquel le médecinfinira par substituer à l'idée morbide une idée nouvelle » adaptée aux exigences psychologiques du patient(Sur le rêve).

C'est expressément cette méthode que Freud va appliquer au rêve pour l'interpréter.Raconter ses rêves, au cours de l'analyse, n'a de sens que si on en isole soigneusement chacun des détails,en rompant le lien apparent qui les rattache l'un à l'autre.

Cela n'a de sens aussi que si, en partant de chacunde ces détails, onobéit à « la règle fondamentale » en livrant librement toutes les associations d'images et d'idées, sinombreuses, qui s'offrent à la conscience qui s'observe elle-même.

Dès lors apparaissent un ensemble depensées et de réminiscences parmi lesquelles, selon l'expression de Freud, « je reconnais bon nombred'éléments essentiels à ma vie intime ».

Ce sont ces éléments qui ont un sens, alors même que le rêve en lui-même paraît compliqué, embrouillé, énigmatique.

Un va-et-vient est dès lors possible pour passer du contenudes associations d'idées auquel l'analyse permet d'accéder, jus-qu'au contenu du rêve, autrement dit pourpasser de son contenu latent à son contenu manifeste (c'est ce que Freud appelle « le travail du rêve »).Quant au mouvement opposé, qui part du contenu manifeste (compliqué, embrouillé, énigmatique) pour aller àson contenu latent (qui, lui, est porteur de sens), c'est « le travail d'analyse », qui n'est justement possiblecomplètement que grâce à la présence de l'analyste, à son écoute bienveillante et à sa capacitéd'interprétation.Interpréter, c'est donc dégager, à partir des éléments du récit manifeste que fait le rêveur, le sens du rêvetel qu'il se présente dans le contenu latent, auquel conduisent peu à peu, et fragment par fragment, les libresassociations.

Mais au-delà, selon l'expression de Laplanche :« La visée dernière de l'interprétation est le désir inconscient et le fantasme dans lequel celui-ci prend corps.»Aussi l'interprétation ne peut se constituer que parce qu'il y a à l'oeuvre, dans l'écoute et le déchiffrement,une théorie, qui seule est capable de donner le cadre conceptuel où tout ce qui advient prend sens.

Cettethéorie est celle de l'inconscient,Ce sont les milliers de rêves fournis par les malades, et surtout ses propres rêves, qui fournissent à Freud lesmatériaux qui vont lui permettre de constituer cette nouvelle théorie et de forger l'hypothèse de l'inconscient.Le psychisme serait constitué de deux parties différentes, ayant chacune leurs particularités.

D'une part, lesystème préconscient-conscient où dominent les valeurs classiques de la pensée éveillée, de l'attention, duraisonnement, du jugement, de l'action maîtrisée.

Y sont à l'oeuvre, dit Freud, autour du Moi, des processuspsychiques secondaires fonctionnant selon le « principe de réalité ».

D'autre part, le système inconscient oùdomine un fonctionnement mental très différent des processus de pensée qui s'offrent à l'observationpsychologique traditionnelle.

Là, l'énergie psychique, fournie par les pulsions, est libre.

Elle circule sansentrave d'une représentation à une autre, sans aucune relation logique.

Sa seule régulation est le « principede plaisir ».

Cependant ces deux systèmes ne sont pas étanches : les désirs inconscients tentent d'accéderau système préconscient-conscient.

Mais une fonction particulière de l'appareil psychique, la censure, tented'interdire ce passage.

C'est justement dans L'Interprétation des rêves qu'est avancée cette notion pourrendre compte des différents mécanismes de déformation qui rendent si souvent les rêves inintelligibles.C'est l'étude des rêves qui permet à Freud de montrer que l'inconscient met à profit le relâchement nocturne «pour opérer par le biais du rêve une percée jusqu'à la conscience ».

Mais la capacité de refoulement n'est pastotalement abolie dans le sommeil.

La censure veille :« Les pensées latentes du rêve doivent se plier à des modifications, à des atténuations qui rendentméconnaissable le sens prohibé du rêve.

»C'est que, thèse fondamentale pour Freud, « le rêve est l'accomplissement (camouflé) d'un désir (refoulé) ».Se comprend alors mieux le processus qui, avec la coopération de la censure du rêve, transcrit les penséeslatentes dans le contenu manifeste :« Il consiste en un traitement singulier du matériel de pensées préconscientes, au cours duquel les élémentsde celui-ci sont condensés, leurs accents psychiques déplacés, le tout étant transposé ensuite en imagesvisuelles, dramatisé, et complété par une élaboration secondaire » (Freud, Ma vie et la psychanalyse).C'est donc bien l'analyse des rêves, la volonté de leur faire exprimer leur sens, tourné vers le passé et nonvers l'avenir, comme le croyait le bon sens populaire, qui a conduit Freud à construire de mieux en mieux unethéorie de l'inconscient.

Mais l'oeuvre de Freud ne s'achève pas avec L'Interprétation des rêves, bien aucontraire.

Elle se développera jusqu'à construire une nouvelle topique (le Ça, le Moi, le Surmoi) et àreconnaître que l'inconscient « ça parle en nous » non seulement dans les rêves, mais chaque fois que nousavons à nous exprimer.

Inconscient qui se faufile chaque fois qu'il le peut, à travers les lapsus, les actesmanqués ou les mots d'esprit. [Les rêves n'ont aucun sens.] Le rêve est dénué de sens. »

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