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On a souvent souligné que les prescriptions morales varient selon les temps et les lieux. Faut-il en conclure qu'il n'y a pas de vérités morales universelles ?

Publié le 22/03/2004

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- Il va de soi que, dans une telle conception, la moindre variation dans les jugements de la conscience ou les prescriptions des règles morales constitue une fissure dans le bloc rigide de la moralité et peut être exploité contre elle. II. Vraie conception de la conscience et de la moralité. A. - Mais une telle conception est celle de la « morale close »; elle n'est pas sans affinité avec le pharisaïsme. - En réalité, il faut tenir compte ici de deux ordres d'idées : - 1° La conscience morale est toujours plus ou moins tributaire de la morale commune, des moeurs régnant dans la société considérée; - 2° Cependant, loin d'en être le simple reflet, elle constitue une réaction autonome de la personne,-et, en ce sens, elle ne se borne pas, comme le dit DURKHEIM, à « exprimer la morale commune à sa façon »; elle la repense et la modifie par la réflexion, par l'effort volontaire pour résoudre les conflits auxquels se heurte notre action; elle n'est ni instinct ni nature : elle est une formation supérieure de la personnalité. B. - Pour ces deux raisons, il est normal que la conscience présente des variations. - 1° Les moeurs, la morale commune sont toujours, en quelque mesure, liées à la structure de la société. Or, celle-ci évolue sans cesse et diffère d'une société à l'autre.
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« raison pratique.

Contrairement à Rousseau, Kant ne fait pas de la morale un sentiment qui s'éprouve mais une loi quis'impose à tout être raisonnable.

La différence entre Kant et Rousseau n'est pourtant pas si grande : lorsqueRousseau dissocie conscience et raison, c'est à la « raison savante » qu'il pense, et le sentiment moral, dans saspiritualité, est pour lui hautement raisonnable. B.

— Il va de soi que, dans une telle conception, la moindre variation dans les jugements de la conscience ou lesprescriptions des règles morales constitue une fissure dans le bloc rigide de la moralité et peut être exploité contreelle. II.

Vraie conception de la conscience et de la moralité. A.

— Mais une telle conception est celle de la « morale close »; elle n'est pas sans affinité avec le pharisaïsme.

—En réalité, il faut tenir compte ici de deux ordres d'idées : — 1° La conscience morale est toujours plus ou moinstributaire de la morale commune, des moeurs régnant dans la société considérée; — 2° Cependant, loin d'en être lesimple reflet, elle constitue une réaction autonome de la personne,-et, en ce sens, elle ne se borne pas, comme ledit DURKHEIM, à « exprimer la morale commune à sa façon »; elle la repense et la modifie par la réflexion, par l'effortvolontaire pour résoudre les conflits auxquels se heurte notre action; elle n'est ni instinct ni nature : elle est uneformation supérieure de la personnalité. B.

— Pour ces deux raisons, il est normal que la conscience présente des variations.

— 1° Les moeurs, la moralecommune sont toujours, en quelque mesure, liées à la structure de la société.

Or, celle-ci évolue sans cesse etdiffère d'une société à l'autre.

— 2° En tant que formation supérieure, elle est liée au progrès spirituel dans sonensemble et en état de perpétuel inachèvement, comme la raison, la personnalité, la volonté. III.

En quel sens il y a une universalité de la morale. On voit maintenant en quel sens on peut parler de vérités morales universelles.

Il ne peut s'agir de formulesuniversellement valables, pour tous les temps et tous les lieux.

L'universalité ne saurait être dans la lettre, maisdans l'esprit des règles morales.

Les valeurs morales convergent toutes, en 'dernière analyse, en une exigence despiritualisation de la conduite humaine et des rapports humains : respect de la personne et développement aumaximum de ses possibilités spirituelles, respect du droit comme règle idéale garantissant l'un et l'autre, respect etliberté de la pensée, respect de la parole donnée comme expression de la volonté personnelle, etc.

Mais il s'en fautque la conscience, dans toutes les situations sociales qui constituent l'histoire humaine, ait senti d'emblée ce quecomportent ces exigences.

Et c'est pourquoi les valeurs ne se sont déterminées et ne continuent à se déterminerque peu à peu au cours de cette histoire. Conclusion .

Les variations de la conscience, loin de constituer une objection contre la validité et même l'universalité des règles morales, sont le signe de son laborieux et incessant progrès; elles sont liées à l'effort quel'homme doit poursuivre sans trêve pour répondre à sa vocation d'être spirituel.. »

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