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On se pose la question

Publié le 29/09/2012

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Sujet : Expliquer le texte suivant, On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi. On peut cependant dire qu'il contient en lui-même à l'origine, des impulsions menant à tous les vices, car il possède des penchants et des instincts qui le poussent d'un côté, bien que la raison le pousse du côté opposé. Il ne peut donc devenir moralement bon que par la vertu, c'est à dire en exerçant une contrainte sur lui-même, bien qu'il puisse être innocent s'il est sans passion. La plupart des vices naissent de ce que l'état de culture fait violence à la nature et cependant notre destination en tant qu'homme est de sortir du pur état de nature où nous ne sommes que des animaux. KANT, Traité de Pédagogie (1803). Très tôt, l'être humain s'est penché sur le sens de son existence et sur la façon de parvenir à ce dernier. Les philosophes de l'antiquité ont conduit leur réflexion à travers la question : quelle est la finalité de l'homme et comment peut-il parvenir à son accomplissement? Vingt siècles plus tard, Kant, philosophe allemand contemporain de Rousseau, a pour sa part profondément marqué la pensée philosophique de l'époque avec l'idée que la vocation de l'homme est de devenir un être moral. C'est ce thème qui est abordé dans le texte qui nous est proposé et que nous formulerons ainsi: comment l'homme parvient-il accomplir sa « destination « qui est de sortir du « pur état de nature « pour « devenir moral « ? (On notera que, pour Kant, le terme « destination « est synonyme de « vocation «). La thèse que Kant développe ici est que l'homme doit acquérir sa qualité d'être moral. Il expose que, naturellement, l'homme n'est moralement ni bon ni mauvais, et qu'il ne devient un être moral  que lorsqu'il atteint, grâce à l'élévation de sa raison (sa conscience), un état de culture constitué d'un ensemble de règles de conduite fait de « devoirs et de lois «. Ceci nous amènera à nous interroger à notre tour sur la pertinence de la question posée et sur la valeur de la thèse exposée. En d'autres termes, Kant a-t-il raison de poser les questions : Comment l'homme accomplit-il sa fin qui est de devenir un être moral ? A-t-il en lui potentiellement, dès sa naissance, les germes de valeurs morales, de ce qui est bien ou mal  ou,  doit-il acquérir ces valeurs et comment peut-il les développer?  Kant a-t-il raison de penser que l'homme devient moralement bon en passant « d'un état de nature « à « un...
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« La formulation de l’auteur, « on pose la question… », laisse penser qu’il entre dans un débat et réagit à une(des) hypothèse(s) qui ont cours à l’époque.

Il convient sans doute de voir là, au-delà de la recherche d’une réponse personnelle à cette question, l’expression d’une certaine impatience devant la naïveté qu’il prête à la question dont l’origine se trouve vraisemblablement dans les ouvrages de Rousseau, selon lequel l’homme naîtrait naturellement bon, en même temps qu’une manière d’indiquer immédiatement qu’il est en désaccord formel avec une telle thèse. De fait, l’auteur nous confie sur le champ sa position « l’homme, par nature, n’est moralement ni bon, ni mauvais », en précisant pourquoi il énonce une telle assertion : l’homme n’a en lui, naturellement, aucun (pas du tout) des caractères qui font de lui un être moral ou un être amoral.

Exprimé dans le langage d’aujourd’hui, cela signifie « à sa naissance, l’être humain est moralement neutre » ; ce à quoi Kant ajoute allant plus avant dans l’exposé de sa thèse : c’est à sa raison (conscience), qui lui permet de se définir à lui-même des « devoirs » et « des lois », que l’homme doit de devenir un être moral.

Il importe de souligner que les termes « devoir » et « loi » doivent être pris ici dans leur sens d’obligation morale dictée par la conscience et non en tant qu’obligations imposées par une quelconque autorité.

Kant veut signifier par la que c’est par un travail sur lui-même effectué grâce à sa raison que l’homme peut accéder à la moralité.

Ayant posé ce postulat, Kant explique que si l’homme, à la naissance, n’a aucune disposition naturelle qui peut en faire ou non un être moral, cependant, il porte en lui dès son origine, des « penchants et instincts » sources d’impulsions qui s’opposent à sa raison et l’incitent à tous les vices.

En d’autres termes, selon Kant, l’homme n’est ni bon ni mauvais à la naissance, mais il a en lui des germes qui en font naturellement un être plutôt porté au mal. A partir de cette conception de l’homme, Kant développe l’idée déjà évoquée que l’être humain ne peut accéder à la moralité que par l’exercice sur lui-même de contraintes qui lui permettent d’élever sa raison(conscience) et de parvenir à la vertu.

On notera l’importance de la formulation, « il ne peut donc devenir… », qui donne encore plus de force à l’idée d’ « exercer une contrainte sur lui-même ».

Pour l’auteur, il y a une grande différence en effet entre être contraint et se contraindre.

Kant veut faire comprendre que ce qui fait qu’un homme est un « être moral », ce n’est pas le fait qu’il ne vole pas par crainte de se faire arrêter et d’aller en prison mais le fait que sa conscience lui dit que voler est mal.

Certes dans les deux cas, notre morale est sauve, dans les deux cas il y a obéissance à la loi : mais dans le premier cas la loi est imposée, dans le second elle s’impose par elle-même.

Seul le second cas répond à la moralité selon Kant.

Toutefois, bien qu’il appuie son raisonnement sur l’idée de la prédisposition de l’homme au mal, Kant n’écarte pas complétement l’idée que ce dernier puisse être « innocent » s’il est dénué de passions ; nous dirions : « si son âme et son cœur sont purs ».

Enfin, dans le dernier paragraphe, Kant admet implicitement que la conquête de la moralité n’est pas chose facile en soulignant que c’est au cours du passage de l’état de nature à l’état de culture qu’apparaissent les vices du fait des conflits qui s’établissent entre passions et raison.

Il conclut en insistant (« et cependant ») sur la nécessité absolue pour l’homme de respecter le sens de son existence et d’accomplir sa « destination » : « sortir du pur état de nature ».

Il ajoute, pour bien faire comprendre quel est l’enjeu, « … où nous ne sommes que des animaux » indiquant par la que nous avons le devoir de répondre à notre vocation en faisant le choix de nous élever pour devenir « Humain », et non rester à l’état d’animal.

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