En quoi l'écrivain présente un personnage déshumanisé et pose la question du temps ?

Lecture Analytique n°1 Alain Robbe-Grillet peut être considéré comme le chef de file et le théoricien du nouveau roman. Avec Alain Robbe-Grillet, le roman devient l'inventaire méthodique et impassible de l'univers tel qu'il est perçu par un regard libéré de toute convention. il y a une disparition de certaines traditions romanesques comme au niveau de l'incipit puisque les personnages ne sont pas présentés et ne disposent d'aucune psychologie. L'homme est ainsi placé au second plan contrairement aux objets. En quoi l'écrivain présente un personnage déshumanisé et pose la question du temps ? I - Un incipit moderne et déroutant a) l'importance de la description : http://loraldubaccalauratdefranaislebac2o11.blogspot.fr/2012/06/loral-sur-robbe-grillet-les-gommes.html Cadre spatio-temporel : « salle de café «, « 6 heures du matin « Les tables ... b) La théatralité du texte Quand tout est prêt, la lumière s'allume Idée de spectacle : décors, dans la pénombre de la salle de café Phrase qui renvoie au théâtre : chaque seconde à sa place exacte- présent en scène Unité de temps : cette journée, de lieu : le café, action : le patron s'installe les chaises et les tables II-Un nouveau héros dans une dimension tragique Description du personnage Sans personnalité, description très vague : dimension générique « il « Il ne voit pas : idée de cécité renvoyant à OEdipe Personnage condamné et mal habile : ligne 17 Destin qui agit et dirige le personnage : présence d'une force supérieure qui dépasse le personnage et le fait agir à sa place Bientôt maitre : compte à rebours tragique ; la fin est inscrite et la machine est lancée Personnage marionnette : Un bras machinal, De très anciennes lois : omniprésence de la fatalité qui se joue de lui Il n'est pas maître de lui, il est dirigé par son destin Obsession du temps Allitération : trente chaque seconde Synchronisation entre les gestes et le rythme des secondes Rend l'existence du personnage tragique Conclusion : C'est un incipit moderne, atypique par le statut de son personnage. Mais aussi grâce à la déconstruction des caractéristiques de début de roman. La description, la théâtralité du texte, l'absence d'informations et la fatalité participent aussi à cette modernité. L'incipit qui habituellement présente le personnage perd sa fonction puisqu'ici il est une ombre, un fantôme. C'est un héros moderne à l'inverse des héros que l'on retrouve chez Zola et Balzac. Définition : Dans ce sens Robbe-Grillet affirme que « dès qu'apparaît le souci de signifier quelque chose (quelque chose d'extérieur à l'art) la littérature commence à reculer, à disparaître «. Le nouveau roman rompt avec tous les principes (narratifs et idéologiques) de l'esthétique romanesque classique. Écrivant dans une société hantée par les révélations de la Seconde Guerre mondiale et de ses suites, les nouveaux romanciers ont le sentiment d'affronter une réalité dont la cohérence leur semble nulle. Au monde ordonné, donc explicable, que pouvaient logiquement prétendre représenter leurs prédécesseurs du XIXème, a succédé un univers fragmenté, un labyrinthe sinon hostile, du moins étranger à l'homme. Ainsi, le Nouveau Roman s'attaque à l'esthétique réaliste ou naturaliste. Robbe-Grillet en arrive à affirmer que « raconter est devenu proprement impossible «. On note d'emblée la disparition de l'intrigue linéaire. Les oeuvres deviennent des sortes de puzzles que les lecteurs doivent reconstruire, non sans difficultés.