ORPHÉE de MOREAU Gustave

« ORP IIEE 1865 Peint re français Analyse ....- La figure centrale se détache s\lr un fond de paysage qui s'étend vers l'horizon.

A gauche, des jeunes gens sont assis sur un éperon rocheux dépourvu de végétation.

On les devine artistes, poètes ou musiciens, et l'un d'entre eux joue de la flûte.

La douceur de la figure féminine du premier plan contraste avec l'âpreté des lieux et paraît d'autant plus poétique, presque éthérée.

Vêtue d'une robe longue extrêmement raffinée, incrus­ tée de pierreries et brodée d'or, la femme contemple avec une douleur contenue la tête sans vie qu'elle transporte sur une lyre.

Symbole de la poésie et de l'harmonie artistique, l'instrument de musique est l'attribut d'Orphée.

La jeune femme est probablement une des ménades qui tuèrent le poète pour se venger de l'indifférence qu'il nour­ rissait envers les femmes depuis la perte d'Eury­ dice.

Les yeux baissés elle observe le visage irrémé­ diablement absent du poète et se dirige vers 1� mer où elle jettera la lyre et la tête d'Orphée.

A ses pieds, deux tortues avancent elles aussi dans - .

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me siècle Symbolisme Huile sur toile 155 x 100 cm ce paysage aride où seules quelques fleurs appa­ raissent au second plan à gauche.

Cette nature hostile évoque la dureté d'un monde où la poésie s'est tue.

Gustave Moreau, poète incompris, s'est lui-même identifié à la figure d'Orphée.

L' œuvre C Signé et daté en bas à dro ite, Gustave Moreau 1865, le tableau est également intitulé Jeune Fille thrace portant la tête d'Orphée.

Présef!té au Salon de 1866, le tableau fut acheté par l'Eta t pour le musée du Luxembourg.

Il figura à l'Exposition uni­ ver selle de 186Z Parmi les dessins préparatoires exécutés par l'artist e, l'un porte cette inscription « Orphée mourant toute la natur e 1 en pleurs -les animaux 1 les satyres 1 les fauves 1 les centaures et tous les mouvements de 1 déses poir -nat ure en deuil 1 paysage d'un ton triste et doux 1 dans une variante :faire suivre la femme 1 d'un serpent ani­ mal consacré 1 à l'apollon un oiseau familier 1 rep o­ sera sur les branches de la 1 lyre.

» L'infini et les difficultés expressives du génie + «C'est parce que j'ai ces hautes idées que q u oi qui se dég ag e des grandes œuvres de génie : j'arrive à donner à mes scènes ce caractère indé-la Sixtine et certains morceaux de Léonard.

C'est cis et mystérieux qu i étonne tant de gens sans cer- pourquoi je suis si long à dégager cet idéal, parce velle>>, écrit Gustave Moreau, probab le m en t qu'il est bien en mo� mais pour en trouver la for- pour ré po ndr e à certains critiques qui lui auraient mule, cela demande des pein es infinies.

C'est reproché le caractère indéterminé et onirique de donc dans la pose, dans le choix du mouvement, son art.

«C'est grâce à cette continuelle médita- dans le style, dans l'expr ession, dans les détails tion que j'arrive à exprimer sans qu'on s'en rende d'a ju stem ent s r eligieux et graves que je le compte, mais d'une fa çon frappante, ce je ne sais trouve.

» Du même peintre: PICTO 721 à 724 Photo Scala, Florence © Nardini Ed�ore.

1994.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition français e, 1994.

31-29. »