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Où se trouve le moi ?

Publié le 22/02/2012

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Pascal présume ici que le changement physique n'atteint pas le «moi», qu'il ne le change pas. Or peut on vivre sans son apparence ? Le corps n'est il qu'une coquille qui recouvre le «moi» ? Ne le décrit il pas notre comportement ? Notre façon de penser, de s'exprimer ? Pascal suppose que cela n'a aucune incidence sur notre moi. Mais alors, puisque la beauté est éphémère, où se trouve ce moi qui fait ce que je suis et qui ne me change pas ? Se trouve-t-il dans ma pensée ? Dans ma conscience ? La conscience définit elle mon moi ?

« (concrètement) mais en partie (abstraitement).

Aimer quelqu'un abstraitement, indépendamment de ses qualités estnon seulement impossible car qu'y a-t-il d'aimable dans une abstraction ? Mais surtout " injuste " parce que lesqualités ne sont pas sans valeur même si elles sont périssables.

L'intelligence est supérieure à la bêtise, la beautévaut mieux que la laideur.

Aimer quelqu'un sans tenir compte de ses qualités, c'est en arriver à aimer même le piredes criminels, ce qui est moralement inacceptable.

C'est aimer l'autre indépendamment de ses mérites.

Ajoutons quele moi est ce qui fait que je suis une personne différente des autres.

Or le corps et l'âme abstraits de leurs qualitésn'ont rien d'individuels. " On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités".

Le propre des qualités est d'être périssable, onaime donc pas une personne pour ses qualités mais pour son moi.

Pascal énonce ici la conclusion de sonraisonnement.

Nous avons cherché le moi et ne l'avons pas trouvé.

Mais alors qu'est-ce que le moi ? Où se trouve-t-il ? Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? Les autres me perçoivent-ils comme je me perçois ? Qui suis-je puisquetoutes mes qualités sont éphémères ? Mon moi se trouve t'il dans la façon que les autres ont de me voir ?Mon moi se cache t'il dans les yeux des autres quand ils me regardent ? Suis-je moi-même seulement à travers lesautres ? Mon moi est-il différent de ce que laisse paraitre de mon être ? Suis-je semblable à l'intérieur et àl'extérieur de moi? Pascal répond négativement à ces questions "Qu'on ne se moque donc plus de ceux qui se fonthonorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne que pour des qualités empruntées." A travers cettephrase il insinue qu'il est hypocrite de se moquer des fonctions sociales des individus que nous côtoyions et mêmede ceux que nous ne connaissons pas.

Jamais nous ne pourrons être dans l'esprit d'une personne et ce que nousvoyons d'elle ne nous renvois pas à l'image qu'elle a d'elle-même.

Nous n'apparaissons jamais aux autres tels quenous sommes réellement.

Prenons l'exemple de la douleur, si je me cogne, les autres pourront être témoins de monmalaise, de la douleur que je ressens mais jamais ils ne pourront se mettre à ma place.

Ils ne connaitront pas masouffrance.

Je ne peux donc pas être moi à travers les yeux des autres car ils ne connaissent pas ma vraie valeur.La vie sociale est une comédie.

Un jeu de masque comme nous le connaissons.

Le moi n'est donc nulle part, il estindéfinissable.

Il n'est que l'illusion d'être quelqu'un.

Le moi est inconnaissable.

S'il est possible de le concevoirabstraitement comme une substance, on ne peut en revanche le déterminer davantage.

Ce qui apparaît n'est jamaisla manifestation de l'essence. Mais alors si rien ne me définit, ni ma beauté, ni ma conscience, ni même le regard des autres, qu'aime-t-on en moilorsque l'on prétend m'aimer ? Même t'on réellement pour ce qui je suis ? M'aimera-t-on un jour pour ce que je suis sije ne suis rien ? Est-il possible d'aimer quelqu'un ? Peut-on aimer quelqu'un ? L'amour est un sentiment concret.

Ce sentiment que toute personne ressent une ou plusieurs fois dans sa vie.

C'estun sentiment qui rend léger et pur.

Chaque personne essaye de le chérir et d'en prendre soin pour ne pas risquer debriser le lien établi avec la personne aimée.

Cependant qu'aime-t-on quand on prétend aimer une personne si toutesles qualités que l'être aimé possède sont empruntées ? Aime-t-on vraiment comme on prétend le faire ? Pascal affirme qu'on aime une personne que pour des qualités empruntées mais il ne dit pas " personne ne m'aime ".Il ne dit même pas " personne n'aime qui que ce soit ".

L'amour existe bien : on aime des qualités.

On aime, cela estcertain, mais ce qu'on aime n'est personne.

Des qualités, voilà ce que nous pouvons aimer.

La personne va sedissoudre en une collection de propriétés dont certaines lui sont extérieures, ne lui sont pas propre.

Une personnepeux s'approprier des qualités qui ne lui correspondent pas, s'inventer une nouvelle personnalité et devenir quelqu'und'autre.

Il faut donc bien cerner la personne aimée avant de lui donner tout l'amour dont elle a besoin.

Donner sonamour à une personne qui s'est entièrement inventée reviendrait à donner son amour à quelqu'un qui n'existe pas.C'est ce que veut nous faire comprendre Pascal.

Que nous n'aimons que des qualités copiées à d'autres.

Que nousn'aimons pas une personne propre.

Quand nous disons aimer les qualités que possède un individu nous associons lapersonne qui les porte à notre amour, mais les qualités qui nous attirent vers cette personne, d'autres lespossèdent.

C'est la raison pour laquelle nous aimons généralement plusieurs personnes.

Nous trouvons de nouvellescombinaisons des qualités que nous apprécions, chez de nouveaux individus.

Le grand amour, le seul, l'uniquen'existe pas pour cette simple raison.

Le sentiment de l'amour n'est donc pas véritablement fondé sur de bonnesbases.

Aimer une personne reviendrait à insinuer qu'on aime « abstraitement » un quelque chose commun a toutepersonne et donc que la personne que j'aime ne possèderait rien de propre.

Si la personne que j'aime est, ce n'estpas elle que je peux aimer : c'est une substance abstraite.

Si j'aime la personne, ce n'est pas davantage pour sesqualités : elles passent, elles changent, elles sont accidentelles.

Si j'aime une personne, c'est donc pour desqualités qui lui, sont extérieures et peut - être étrangères.

Alors, ce qui est l'objet de l'amour n'est pas un sujet, unmoi, une personne.

L'objet de l'amour, ce sont des qualités.

C'est pourquoi Pascal réfute l'hypothèse qu'on puisse unjour aimer quelqu'un, selon lui le moi « aimé » se trouve dans les qualités empruntées qui ne font pas la personne, onn'aime donc jamais personne.

Mais est-ce la seule solution possible ? Pourtant l'amour existe mais aime t'onseulement des qualités ? Ne peut-on pas aimer une personne pour ce qu'elle est ? Le moi se situe-t-il vraiment dansdes qualités empruntées ? Kant a une vision différente de celle de Pascal concernant le moi, le moi étant quelque chose qui m'est propre.Pascal lui affirme que les qualités intellectuelles et physiques ne sont pas uniques, qu'elles ne représentent pas unepersonne puisque ce sont des qualités périssables.

Contrairement à lui, Kant soutient l'existence d'un moi qu'ildistribue en trois figures le moi comme je pense ou l'aperception transcendantale, le moi comme personne morale, lemoi empirique.

Il insinue ainsi que le Moi doit nécessairement se penser lui-même comme sujet au sens où, en tantque pensant, il ne peut pas avoir le statut de prédicat.

Kant écrit dans les Prolégomènes : « tous les prédicats dusens interne se rapportent au moi comme sujet et ce moi ne peut plus être encore pensé comme prédicat dequelque autre sujet ».

Et cependant ce moi sujet ne livre aucune des connaissances que la psychologie rationnelle. »

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