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Perception et Vérité ?

Publié le 09/07/2009

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perception

La phénoménologie nomme « monde « cette ouverture du comportement humain à l'étant comme tel. La pierre n'a pas de monde, l'animal est pauvre en monde ; de l'homme seul on peut dire à proprement parler qu'il a un monde  (Heidegger, Concepts fondamentaux de la métaphysique). L'unité de la chose du monde que je perçois n'est pas un effet de représentation : ce n'est pas la qualité sensible que je sens, mais je perçois « selon « elle. « L'unité de la chose au-delà de toutes ses propriétés figées n'est pas un substrat, un X vide, un sujet d'inhérence, mais cet unique accent qui se retrouve en chacune, cette unique manière d'exister dont elles sont une expression seconde. Par exemple, la fragilité, la rigidité, la transparence et le son cristallin d'un verre traduisent une seule manière d'être [...]. Il y a dans la chose une symbolique qui relie chaque qualité sensible aux autres « (Merleau-Ponty, La phénoménologie de la perception, coll. Tel, p. 368).

perception

« représentation.

Si je sais que c'est ma main qui est passée devant mes yeux, j'ai une perception, c'est-à-dire unereprésentation déterminée.

Enfin, si je cherche à m'expliquer la cause de ma représentation primitive, je fais acte deconnaissance rationnelle » (J.

Lagneau, Célèbres leçons et fragments, Éd.

PUF, p.

191).

Cette connaissance «consiste dans la détermination des rapports constants et permanents » qui existent « entre les grandeurs absoluesque nous pouvons déterminer par ces perceptions [...].

Percevoir un objet selon sa vérité implique donccontradiction » (ibid., p.

236).

La prétention à la vérité universelle qu'élèvent les sciences ne dépend pas de la seuleexpérience. • Du moins Kant a-t-il montré la possibilité d'une science pure, en établissant la légitimité des jugementssynthétiques a priori (mathématiques et physique pures) : l'objet des sens se règle sur la nature de notre faculté depenser, et non l'inverse.

D'une part, notre connaissance a affaire non à la « chose en soi », mais à des «phénomènes » dont la possibilité (« l'intuition pure » : l'espace et le temps) se trouve en nous.

D'autre part,l'entendement est le pouvoir des règles : un « concept » est une règle qui sert « à épeler les phénomènes pourpouvoir les lire comme expérience » (Prolégomènes à toute métaphysique future, « La Pléiade », t.

II, p.

88).L'expérience est une synthèse de perceptions : « l'enchaînement complet et soumis à des lois » de toutes lesperceptions selon des principes a priori (Critique de la raison pure, éd.

citée, t.

I, p.

1414).

La vérité d'uneconnaissance a posteriori de la nature implique enfin l'adéquation de la connaissance avec un contenu empirique. • Quant à la sensation, elle présente cette ambiguïté d'être à la fois un état que je rapporte à moi-même sentant,et un contenu, c'est-à-dire un certain rapport à l'objet senti.

Une « pure » sensation, entièrement « subjective »,serait imperceptible ! D'autre part, ce qui est dans l'objet senti (la « chaleur ») peut n'avoir aucune ressemblanceavec l'épreuve subjective de cette propriété (sur la douleur, cf.

Berkeley, oeuvres, Éd.

PUF, t.

2, p.

37 et s.).

Deplus, la « blancheur » d'un lys (cf.

Locke) lui appartient non comme la blancheur en général, mais comme telleblancheur, qui est en fait sa couleur propre indicible et n'est donc pas à strictement parler blancheur.

Autrequestion : comme « intuition donatrice originaire », la perception me donne l'objet lui-même, en original, « enpersonne » et non en image (Husserl, Idées directrices pour une phénoménologie, Éd.

Gallimard) ; mais la chose,réalité « transcendante » (extérieure à ma conscience), ne m'est accessible que « par esquisses » dans unemultiplicité de vécus : je vois « la » table de loin, de près, de côté, par en dessous, etc., jamais totalement.

Il fautque je dépasse le donné matériel (hylè) de la perception par l'acte de noèse : l'objet n'est présent qu'en étantpartiellement absent.

C'est pourquoi le tact est un sens plus aigu de la réalité des choses que la vue et donne à larhapsodie des cinq sens une unité relative.

Il ne s'agit ici que d'une « pensée de voir », d'une « pensée qui déchiffrestrictement les signes donnés par le corps » : « Des choses aux yeux et des yeux à la vision il ne passe rien de plusque des choses aux mains de l'aveugle et de ses mains à sa pensée » (Merleau- Ponty, L'oeil et l'esprit, Éd.Gallimard, p.

41, sur Descartes, Dioptrique, I et IV). La perception est la primordiale ouverture au monde. • Faut-il cependant juger de la perception en fonction des seules visées de lascience ? La science, fondatrice de façon universelle et apodictique, rendpossible le développement de l'humanité vers l'autonomie.

Mais son oeuvrespirituelle présuppose « le monde environnant de la vie [...].

Pour lephysicien, par exemple, c'est ce monde dans lequel il voit ses instruments demesure, entend des battements de métronome, évalue des grandeursperçues, etc.

», et procède aussi à la vérification de ses conceptions.

Cemonde est aussi « prédonné naturellement à nous tous en tant que noussommes des personnes vivant dans l'horizon de notre cohumanité » ; il estdonc « le sol permanent de toute validité, une source toujours disponibled'évidences naturelles » (Husserl, La crise de la science européenne, Ed.Gallimard).

Une telle insistance sur l'attitude pré-théorique de la conscienceest l'indice d'un nouveau type de problèmes. • En effet, la sensibilité est une variation de la « communication entre le Je etle monde ».

Il y a un lien fondamental et universel entre le sentir et le semouvoir (cf.

Maine de Biran, Influence de l'habitude sur la faculté de penser,1803).

« Les plantes sont enracinées dans le sol [...].

Pour l'animal, aucontraire, le monde entier est ouvert dans son étendue [...].

Le milieu proprede l'animal (Umwelt) est chargé de vecteurs appétitifs [...].

Ce n'est pas lequadriceps qui s'enfuit, c'est l'animal dans son ensemble qui est enmouvement et orienté vers son milieu » (E.

Straus, Du Sens des Sens, Ed.

J. Millon).

Pour l'homme, les caractéristiques neutres de l'objet en soi (couleur, grandeur, etc.) sont prélevées sur unapparaître émotionnel (l'union ou la séparation futures) pour un être qui se vit lui-même comme être en devenir.Enfin, l'art chorégraphique modèle pas, rotations, rythmes, etc.

: il appartient comme un agencement particulier à «l'unité originelle de la musique et du mouvement [...

qui est] antérieure à toute esthétique » (ibid., p.

376). • La phénoménologie nomme « monde » cette ouverture du comportement humain à l'étant comme tel.

La pierre n'apas de monde, l'animal est pauvre en monde ; de l'homme seul on peut dire à proprement parler qu'il a un monde(Heidegger, Concepts fondamentaux de la métaphysique).

L'unité de la chose du monde que je perçois n'est pas uneffet de représentation : ce n'est pas la qualité sensible que je sens, mais je perçois « selon » elle.

« L'unité de lachose au-delà de toutes ses propriétés figées n'est pas un substrat, un X vide, un sujet d'inhérence, mais cet. »

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