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Peut-il être raisonnable de désobéir à la loi?

Publié le 27/01/2005

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- Bien cerner de quelle « loi « il est question. - Quelle contradiction est sous-entendue entre la désobéissance éventuelle à la loi et la raison ? Est-elle surmontable ? Le « peut-il être « renvoie à une possibilité. Éventuellement, on peut, si l'argumentation y mène, la transformer en obligation.

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[Introduction] Universelle, la loi correspond aux exigences de la raison elle-même. Mais, dans certains cas, une loi peut sembler impossible à respecter. La désobéissance peut-elle alors se justifier rationnellement [I. Caractère contraignant de la loi] - (On ne s'intéressera pas aux lois scientifiques, ici hors de cause comment leur « désobéir « ?) Deux aspects de la loi sont à considérer : la loi morale et la loi juridique. - Dans es deux cas, la loi est universelle : tout être raisonnable doit lui obéir. Exemple (d'un point de vue kantien) : mon devoir moral m'impose de respecter mon voisin comme une personne. car l'attitude contraire ne serait pas universalisable. De même, la loi juridique impose des devoirs identiques à tous es membres d'une société (universalité cette fois « restreinte «. si l'on peut dire). Prétendre y échapper serait s'accorder une supériorité juridiquement inacceptable. - La désobéissance produirait des effets négatifs (sur moi-même : je ferais preuve de « mauvaise volonté « , et sur e corps social déséquilibré). [II. Désobéissance dans certaines circonstances] - La nature de la loi prévoit la désobéissance : tout interdit ouvre la possibilité de sa transgression. La loi va de pair avec la liberté. Comment passer de cette possibilité théorique à une possibilité réelle sans offenser la raison ? - Dans certaines circonstances, il y aurait suspension de l'obligation habituelle (le médecin qui ment au malade incurable : sa désobéissance au devoir de vérité se justifie par le souci de ne pas faire souffrir moralement, et inutilement). C'est alors le respect de la personne qui dirige la désobéissance. - Contradiction classique entre l'état de guerre et l'interdiction de tuer. La décision est purement individuelle : l'objecteur de conscience va jusqu'au bout de son refus, mais e citoyen peut choisir de faire la guerre pour défendre une patrie où s'incarnent des valeurs à ses yeux positives. - De tels cas s'accompagnent de problèmes de conscience. Rousseau distingue ainsi le citoyen de son rôle momentané de soldat : ce dernier peut désobéir à la loi « normale « parce qu'il a en quelque sorte un statut d'exception. Mais de telles règles d'exception ne peuvent durer. 

[III. Désobéissance au nom d'une autre rationalité] - La désobéissance d'Antigone est d'une autre nature : la loi qu'elle conteste lui semble illégitime, et elle lui désobéit au nom de « lois plus anciennes qui ne dépendent pas de la volonté des hommes «. C'est parce qu'elle perçoit une injustice absolue dans la loi de Créon - qui nie la possibilité même de se conduire humainement en enfouissant ses morts - qu'Antigone lui désobéit en choisissant son devoir e « plus ancien «. - La contradiction entre la loi et es valeurs auxquelles adhère un individu est théoriquement prévue, et réglée, dans un fonctionnement démocratique, où la loi peut être modifiée par es représentants de la « volonté générale «. Si, toutefois. on considère que celle-ci ne peut être authentique (elle serait aliénée, représentant une rationalité faussée). la loi qu'elle formulera sera elle-même non rationnelle (non universelle). Dans ce cas, e révolutionnaire ne peut que se situer hors la loi. - Cas le plus flagrant : lorsqu'un régime fonde ses lois sur des postulats eux-mêmes insoutenables rationnellement. C'est le totalitarisme, qui sélectionne arbitrairement des critères d'humanité. Désobéir est alors la seule façon de sauver sa propre raison, et de prouver qu'on la respecte. L'individu désobéissant a dans un tel contexte la charge paradoxale de représenter l'universalité d'une raison que le régime bafoue. [Conclusion] Obéir à une loi contrariant l'universalité de la raison, c'est sortir à son tour de la raison et de l'humanité. Mais cette désobéissance est temporaire elle s'accompagne de l'espoir du retour à une organisation normale, qu'il lui arrive, mettant les actes en accord avec la conscience, de préparer activement.

  • [I. Caractère contraignant de la loi]
  • [II. Désobéissance dans certaines circonstances]
  • [III. Désobéissance au nom d'une autre rationalité]

« Donc les deux termes, ordre et liberté, sont bien loin d'être opposés ; j'aime mieux dire qu'ils sont corrélatifs.

Laliberté ne va pas sans l'ordre ; l'ordre ne vaut rien sans la liberté.Obéir en résistant, c'est tout le secret.

Ce qui détruit l'obéissance est anarchie ; ce qui détruit la résistance esttyrannie.

Ces deux maux s'appellent, car la tyrannie employant la force contre les opinions, les opinions, en retour,emploient la force contre la tyrannie ; et inversement, quand la résistance devient désobéissance, les pouvoirs ontbeau jeu pour écraser la résistance, et ainsi deviennent tyranniques.

Dès qu'un pouvoir use de force pour tuer lacritique, il est tyrannique." ALAIN L'équilibre entre ordre et liberté, quine vont pas l'un sans l'autre, permet seul d'échapper à la tyrannie.

On retrouveici des idées classiques voisines de celles que Rousseau, par exemple, a exprimées : il n'y a pas de liberté sans lois.A des thèmes classiques, se surajoute l'idée qu'il faut obéir en résistant.

Il y a, chez Alain, une méfiance à l'égard dupouvoir politique anonyme.

Obéir sans approuver, tel est le secret de l'homme libre, du vrai citoyen. Les notions de résistance et d'obéissance (sous-entendu à l'autorité souveraine) constituent les éléments pivots duraisonnement d'Alain.

Vous devrez donc très soigneusement les expliquer (ainsi que la liberté et l'ordre qui leurcorrespondent).

Ce texte expose différents points de vue sur l'équilibre entre l'ordre et la liberté, de manière à bienfaire saisir sa nécessité. Une soumission aveugle peut conduire au crimeLe psychologue Stanley Milgram, au cours d'expériences en laboratoire effectuées entre 1950 et 1963, a montré quece qui s'est passé dans les camps de concentration nazis pouvait à tout moment se reproduire.

Son livre,Soumission à l'autorité, prouve que l'on peut aisément, sous couvert d'autorité, pousser un être à torturer unevictime innocente et sans défense. LA SOUMISSION LIBREMENT CONSENTIE En 1963, à l'université de Yale, Stanley Milgram organise une des premières expériences de psychologie sociale sur leconcept de soumission à l'autorité.

Ses conclusions sont édifiantes...

Posez vous la question, en qui reconnaissezvous l'autorité ?Cette expérience historique de psychologie sociale date de 1963 et a été mise en image dans le film " I comme Icare" avec Yves Montand.

On peut aussi la retrouver dans le "petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens"de Beauvois et Joule. Tout commence par une petite annonce publiée par voie de presse :" Laboratoire de l'université X recherche volontaires pour participer à une expérience sur la mémoire .

Rémunération50 Francs de l'heure " Lorsqu'un volontaire se présente au laboratoire, on lui explique qu'il tombe bien car un autrevolontaire est déjà arrivé juste avant lui .

Le laboratoire a justement besoin de deux personnes , une pour jouer lerôle du professeur et l'autre pour jouer le rôle de l'élève.

Les deux volontaires font rapidement connaissance enattendant d'être convoqués par Milgram, le psychologue qui organise l'expérience.

Celui ci leur explique qu'ils vontparticiper une expérience destinée à vérifier les effets de la punition sur l'apprentissage et la mémoire.

Le rôle duprofesseur est simple .

Il suffit de lire à l'élève une liste de 50 paires de mots du genre : Le ciel gris, Le chien jaune,Le chat vert etc... L'élève devra mémoriser les associations de mots et ensuite répondre correctement aux questions du professeur.

Sile professeur dit " le nuage ", l'élève devra répondre " noir " En cas d'erreur , le professeur devra administrer à l'élève, une punition sous la forme d'une petite décharge électrique.

le voltage des décharges augmentant avec le nombred'erreurs.Il est procédé à un faux tirage au sort et l'on demande à la personne qui s'est présentée de jouer le rôle duprofesseur. En fait , celui qui doit jouer le rôle de l'élève est un complice de Milgram car le but réel de l'expérience est d'étudierla soumission à l'autorité (soumission librement consentie chez Beauvois et Joule) et non les effets de la punition surla mémoire.

On installe donc "l'élève" sur une fausse chaise électrique mais le "professeur" n'en sait rien.

Il pense quetout est réel .

"L'élève" qui est un acteur spécialement choisi pour son aptitude à faire semblant de recevoir devraies décharges électriques fait mine de s'inquiéter quand on l'attache sur la chaise et demande si les chocsélectriques risquent de lui faire mal.

On lui répond que la douleur sera supportable mais que c'est nécessaire pour lebon déroulement de l'expérience et l'on fait passer le professeur derrière un pupitre comportant des curseursgradués de 25 volts en 25 Volts.

Des petits panneaux sont inscrits au dessus des séries de curseurs :" choc léger "," choc moyen ", " choc violent ", " choc extrêmement violent " , " choc dangereux " , " choc très dangereux " , "mort ! "Milgram qui représente l'autorité scientifique en blouse blanche demande alors au professeur de commencer lalecture des associations de mots.

Une fois que la liste a été mémorisée par l'élève , le professeur commence à poserles questions. A partir d'un moment , l'élève se trompe obligatoirement car mémoriser 50 associations de mots en une seule lectureest quasiment impossible.Milgram qui supervise l'expérience demande donc au professeur d'administrer la punition à l'élève, au départ 25 volts. »

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