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Peut-on accepter la formule : « à chacun sa vérité » ?

Publié le 27/02/2011

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   ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION    • A quelles conditions la vérité semble s'effriter en une multiplicité d'affirmations incompatibles ?    — Problèmes de la compatibilité entre l'énoncé et le fait, soit entre les différents énoncés.    — En effet qu'est-ce que vérifier? C'est montrer ou bien que mon idée ne contredit pas l'expérience ou bien que mes idées ne se contredisent pas entre elles.    — Il n'y a pas au niveau de l'expérience une réalité absolue indépendante des perspectives prises sur elle et qu'il s'agirait d'atteindre en prenant la moyenne des différents points de vue.    On vérifie toujours non pas une existence mais une idée. Toute réalité est invérifiable. « La nature dit non ou se tait. «    Toute vérité scientifique et tout jugement sur quelqu'un est provisoire.    — La vérité absolue serait une vérité qui ne se discuterait plus : vérité indiscutable puisqu'elle serait la saisie d'une réalité absolue et qu'en elle se réconcilieraient tous les points de vue.   

« raisonnements mathématiques. B.

Lorsque l'accord s'avère impossible, c'est qu'interviennent : d'une part, des conceptions générales ne comportantpas une évidence qui s'impose à tous ; d'autre part, des passions ou des intérêts personnels.

Citons : la philosophie,la religion, la politique...

Peut-on, dans ces cas : « à chacun sa vérité » ?Non, évidemment, lorsque la mise en pratique de ce principe impliquerait sa contradiction.

Ce serait le cas dufanatique qui se reconnaîtrait le droit d'éliminer par la violence ceux qui professent une opinion contraire à celle qu'iltient pour la vérité ; du procédurier qui jugerait impensable que le tribunal puisse donner raison à son adversaire.

« Achacun sa vérité dans les cas de désaccord irréductible, mais à la condition que chacun reconnaisse le droit del'autre à sa propre vérité.Oui quand la vérité admise n'intéresse que celui qui la professe, et dans deux sens:en ce premier sens que la prise de conscience des vérités en question étant le fait de chacun, ce que chacun areconnu vrai est bien sa vérité ; il faudrait d'ailleurs que chacun fasse siennes, c'est-à-dire s'assimile, les véritésqu'il tient de son milieu et de son éducation ;— en ce second sens qu'une règle de vie pratique, par exemple en fait de régime — intellectuel ou spirituel aussibien qu'alimentaire —, peut être vraie, c'est-à-dire bonne, pour les uns et fausse, c'est-à-dire mauvaise, pourd'autres. Conclusion. — Ainsi compris, le principe « à chacun sa vérité » n'implique pas une indifférence sceptique.

Peut-être même manifeste-t-il un respect plus authentique de la vérité que le principe contraire : « la même vérité pour tous». [Introduction] On pense communément que la vérité dépend de l'histoire, de l'expérience et de la constitution de chacun.

Elleserait en ce cas une affaire individuelle, au sens où tout homme se forgerait sa propre conception du vrai, sans quecelle-ci ne soit de fait et de droit communicable ni critiquable.

On dit ainsi que « les goûts et les couleurs ne sediscutent pas ».

C'est une façon à la fois de clore une hypothétique discussion avant qu'elle ait lieu, et derevendiquer un principe de tolérance et de liberté de pensée : « À chacun sa vérité ».Sous couvert de conférer à la pensée de chacun le même respect, ne risque-t-on pas, cependant, de devenirindifférent à son contenu ? Toutes les opinions ont-elle la même valeur ? Ne perd-on pas l'idée même de vérité,seule susceptible de réunir les esprits par-delà leurs singularités ?Tenir ferme l'idée selon laquelle la vérité est une affaire personnelle implique en ce cas de conférer à la subjectivitéun sens plus conceptuel que précédemment.

Car il y va de la capacité de tout homme à fonder rationnellement « sa» vérité et à la partager, au moins en droit, avec autrui. [I.

La vérité est individuelle] [1.

Relativité de la vérité]L'histoire et l'expérience personnelles (le lieu et la date de naissance, l'éducation, les événements rencontrés etsurmontés ou non, etc.) font de tout être un être singulier, radicalement différent des autres.

Chacun appréhendedonc les choses de son propre point de vue.

Aucune existence n'étant véritablement comparable à une autre,chacun peut aspirer à détenir et à défendre « sa » propre conception du vrai.Tel aliment peut ainsi paraître salé à Paul et sucré à Pierre.

Leur perception étant tributaire de la disposition de leurcorps à ce moment précis, de leur goût pour cet aliment en particulier, de la façon dont ils ont pu l'apprécier dans lepassé...

l'un et l'autre ont raison.

Il demeure impossible d'affirmer que l'aliment est salé ou sucré dans l'absolu : il estsalé pour Paul et sucré pour Pierre.

En cela le relativisme a raison. [2.

Vérité et tolérance]Affirmer que chacun détient sa vérité constitue ainsi une façon de respecter la liberté individuelle et de s'ouvrir auxthèses qui diffèrent des siennes.

C'est une forme d'écoute et de tolérance envers l'opinion d'autrui, étant bienentendu qu'on attend les mêmes égards pour la sienne.La rencontre d'une autre culture illustre bien cette idée.

Ainsi, en Occident, la disparition d'un proche est suivied'une période de deuil où prévalent la tristesse (manifeste jusque dans le port de l'habit noir) et lerecueillement,alors que dans certaines tribus africaines, le départ de l'âme est accompagné de chants et de danses multicolorescensées rendre la vie dans 1«< au-delà » festive et joyeuse pour le défunt.

Comme telle, chacune de ces traditionsest respectable : à chacun sa vérité.. »

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