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Peut-on accuser un homme d'actes contre nature ?

Publié le 28/12/2009

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Thèmes : Deux complexes notionnels organisent la structure de l’énoncé. Dès lors, procédons d’emblée à leur analyse thématique afin d’en dégager la teneur problématique. (i) La notion d’accusation : Accuser quelque chose ou quelqu’un consiste dans le fait de lui imputer un responsabilité. Cette responsabilité est d’un ordre causal. Dans le cas de l’agir de l’humain rationnel, l’attribution d’une responsabilité causale dans la production d’un acte donné implique de reconnaître à l’agent une certaine dimension de liberté. La liberté est en effet toujours présupposée au principe même de la possibilité de l’accusation. Cette liberté qui détermine causalement l’action est celle de la volonté. Ainsi, pouvoir accuser une homme d’un acte quelconque implique toujours, comme condition même de la possibilité de l’accusation, le fait de lui attribuer le choix délibéré de son passage à l’action. Puisqu’elle engage la question de la liberté de choix dans l’agir humain, et qui plus est, rattache cette dernière au concept de volonté (comme principe causal déterminant de l’action), accuser un homme d’un acte quelconque, lui imputer la responsabilité de son agir, inscrit la réflexion dans le champ de la morale. (ii) L’homme, la nature humaine et la nature : Malgré l’impossibilité de donner une définition satisfaisante de l’homme, c’est-à-dire une définition à la fois exhaustive (regroupement de l’intégralité des attributs de l’homme, mais également convenant à l’intégralité de la classe des humains) et exclusive par différence d’avec les autres êtres naturels (attributs n’appartenant qu’à l’homme), nous pouvons retenir la rationalité comme critère suffisant à son identification. La rationalité humaine a pour conséquences productives, en termes d’activité donc, la constitution de la culture et de la société. Bien que pour partie constituées de dimensions irrationnelles, etc., culture et société sont les produits de la rationalité de l’homme : l’important est qu’ils répondent à une exigence de rationalisation du réel, et qui plus est du réel naturel. Le propre de l’homme est ainsi de s’instituer comme maître et possesseur de son environnement naturel. La nature humaine, en tant qu’elle est indissociable de la civilisation dans laquelle elle s’inscrit, qu’elle produit et qui la produit, est fondamentalement opposée à la nature dans son indétermination biologique, à la nature comme environnement, etc.

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