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PEUT-ON ADMETTRE L'IDÉE D'UN DROIT A LA RÉVOLTE ?

Publié le 13/03/2004

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droit

La révolte peut-elle être un droit ? Si la question se formule en ces termes, c'est que les deux notions semblent se contredire. L'idée de droit évoque d'abord la règle commune qui permet la coexistence des individus en société et ne peut être violée sans mettre en cause cette coexistence. La révolte, elle, apparaît comme le refus de cette règle : l'individu rejette la norme commune, le groupe révolté défie la loi. Comment donc la loi pourrait-elle accepter et même prescrire la révolte sans se contredire, sans ruiner sa finalité même ? Et pourtant, les mouvement sociaux, politiques et nationaux de l'âge moderne nous ont habitués à une étroite liaison entre ces deux termes. C'est par la revendication d'un droit qu'une révolte s'affirme et se différencie d'autres formes de violence. L'émeute est la réaction à une situation ou à un événement : la faim, une intervention de l'autorité, une rumeur parfois. Le coup de force est une opération calculée dont le pouvoir est l'enjeu. Mais l'élément essentiel de la révolte, c'est la parole qui affirme un droit au nom d'une population à laquelle il est dénié. Aux émeutes de la faim s'oppose la révolte des canuts lyonnais au nom d'un principe : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant «. La révolte oppose à la loi et au droit existants un droit plus fondamental : droit à la vie, droits de l'homme, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Elle en fait la norme à laquelle tout droit doit obéir sous peine d'être injuste.  

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« Autrement dit, c'est un droit implicite.

Lorsque les magistrats représentant l'Etat trahissent la confiance que lesindividus ont mise en eux pour s'emparer du pouvoir, alors ces magistrats nient le droit des citoyens.

Dans ce cadre, le gouvernement se désagrège, et les individus sont fondés à désobéir. ● Ainsi, dans certaines circonstances - quand un ou plusieurs individus légifèrent sans avoir reçu le mandatdu peuple, quand les dépositaires du pouvoir législatif exercent des voies de fait contre la propriété des sujets – lescitoyens ont le droit de résister au pouvoir, de se révolter.

Pour Locke, il est donc possible d'admettre l'idée d'undroit à la révolte, puisque l'Etat est considéré comme devant être minimal.

En effet, si le pouvoir politique n'est pasà même d'accomplir la tâche pour laquelle il a été créé, ou pire, s'arroge des droits qu'il n'a pas, nuisant ainsi aupeuple, alors ce dernier doit pouvoir se révolter contre lui. ● Mais si ce droit à la révolter est envisageable, il faut pourtant faire attention à son utilisation, sans quoi ilpeut mener au chaos.

La révolte ne justifie donc pas une rébellion destinée à provoquer la chute d'ungouvernement, et il n'autorise pas non plus l'action individuelle. III/ L'idée d'un droit à la révolte est non seulement admissible, mais c'est aussi un devoir Parler de la possibilité d' "admettre l'idée d'un droit à la révolte" semble sous entendre que ce dernier n'estpas légitime, qu'il est à manier avec précaution, et qu'il n'est pas concrètement envisageable : il n'est qu'unesupposition, ou même qu'un rêve. ● Cependant, selon Marx, le chaos lui-même serait moins dommageable pour les individus que l'Etat dans lequel ils vivent.

L'auteur critique la conception de l'Etat comme une idéologie(ensemble de représentations destinées à justifier les intérêts de la classesociale dominante économiquement) selon laquelle il s'agit de présenterl'intérêt particulier des dominants comme l'intérêt universel.

De ce fait, il n'y apas besoin d'attendre un dysfonctionnement pour se révolter et remettre encause l'Etat. « l'Etat n'existe donc pas de toute éternité.

Il y a eu des sociétés qui se sont tirées d'affaire sanslui, qui n'avaient aucune idée de l'Etat et du pouvoir d'Etat.

A un certain stade de développementéconomique, qui était nécessairement lié à la division de la société en classes, cette division fit del'Etat une nécessité.

Nous nous rapprochons maintenant à pas rapides d'un stade dedéveloppement de la production dans lequel l'existence de ces classes a non seulement cesséd'être une nécessité, mais devient un obstacle positif à la production.

Ces classes tomberont aussiinévitablement avec elles.

La société, qui réorganisera la production sur la base d'une associationlibre et égalitaire des producteurs, reléguera toute la machine de l'Etat là où sera dorénavant saplace : au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze.

» Engels . Dans les étapes de l'évolution sociale prochaine qu'imaginent Engels & Marx , ils annoncent la nécessaire dictature du prolétariat.

Mai, en réalité cette dictature n'est qu'une étapeprovisoire.

S'efforçant de scruter, au plus loin, l'horizon de l'histoire à venir, Engels suppose le déclin, puis le dépérissement de l'Etat, pour que surgisse, enfin, la société sans classe dessociétés hautement développées, répétant à une autre échelle la société sans classe des sociétésprimitives. Introduction. Le texte porte sur le caractère historique de l'Etat. 1) Dans le passé, il y a eu des sociétés sans Etat. 2) L'Etat apparaît historiquement, en liaison avec un certain stade de développement économique. 3) Prochainement, l'Etat doit disparaître, en fonction d'un autre stade de développement. 4) Une société nouvelle se débarrassera nécessairement de l'Etat, en le reléguant « au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de bronze ». 1) Au terme d'un raisonnement antérieur (« donc »), Engels expose sa thèse : celle du caractère historique de l'Etat.

A sa prétendue éternité, Engels oppose l'aspect relatif de cette institution.

Il s'appuie, pour ce faire, sur l'ethnologie qui prouve (« il y a eu ») que dans le passé des sociétés ont fonctionné sans Etat. On devine la thèse de ses adversaires : en aucun cas aujourd'hui une société ne pourrait fonctionner sans Etat,donc il est impossible que demain une telle société puisse exister.

Donc l'Etat doit exister pour l'éternité. Engels , en se référant aux faits dont témoigne l'ethnologie, science nouvelle à l'époque, ruine scientifiquement les positions qui lui sont hostiles. Si l'Etat n'existe pas de toute éternité, il n'a aucune chance d'exister pour l'éternité, dans le futur. 2) Reste à expliquer le rapport entre société & Etat, puisque aujourd'hui, au contraire, la société semble bien ne pouvoir se passer de l'Etat etde son pouvoir.

Idée tellement forte que l'Etat est vu comme quelque chose d'éternel, et son pouvoir comme totalement légitime.. »

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