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Peut-on aimer faire le mal ?

Publié le 27/02/2011

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• Remarquer que le sujet n'est pas « Peut-on aimer faire du mal? « ni même, à proprement parler, « Peut-on aimer le mal? «. • Remarquer que, implicitement, il s'agit d'aimer faire le mal « en connaissance de cause «. Il s'agit d'aimer faire quelque chose qui est reconnu comme mal (à tort ou à raison, peu importe ici) par celui qui agit. • Contre quelle(s) conception(s) l'affirmation selon laquelle « on peut aimer faire le mal « s'inscrit-elle? • Que faut-il admettre (ou que faudrait-il admettre) pour qu'on puisse affirmer qu'« on peut aimer faire le mal «?

• Réfléchir (éventuellement) aux sens possibles du verbe « aimer «. (« On « dit bien : « il faut aimer les autres comme soi-même ... «)

« II – Socrate : « nul n'est mauvais volontairement » Pour Socrate, le mal absolu n'existe pas, puisqu'il consiste à nier ce qui définit précisément l'homme.

En effet, pour lui, être malheureux, c'est désirer ce qui est mauvais et l'obtenir, tandis que l'homme cherchefondamentalement le bonheur.

Dans le Ménon , Socrate dialogue avec Ménon et défend une thèse intellectualiste : celle-ci indique que la vertu se définit comme savoir et que le mal est toujours le fuit de l'ignorance. Socrate remarque premièrement que ceux qui désirent les choses mauvaises, autrement dit ceux qui font le mal, ne savent pas réellement ce qu'ils font, mais ils pensent faire des choses utiles (sinon à autrui, du moins à eux).D'où l'idée que vouloir faire le mal, c'est vouloir faire quelque chose d'utile et non de nuisible.

Ce n'est pas tant lerésultat de l'action (le mal infligé) que l'on aime dans le mal que l'on fait, mais la satisfaction que cela procure.Socrate énonce bien ce paradoxe en disant qu' « il est (…) évident que ceux-là ne désirent pas les chosesmauvaises, qui ne les connaissent pas, mais qu'ils désirent celles qu'ils pensent être bonnes, et qui sont en faitmauvaises.

En conséquence, ceux qui, sans les connaître, les croient bonnes, désirent manifestement des chosesbonnes ». Faire le mal procède donc d'une ignorance fondamentale, celle qui ignore justement les conséquences du mal en se concentrant sur l'utilité de l'acte.

L'acte de faire le mal est donc considéré comme un acte utile et non nuisible,de telle sorte que l'auteur du mal, même s'il fait le mal, ne s'en rend pas compte ou, du moins, n'aime pas le faire.Dans l'idée de Socrate, il est donc clair que nul n'est mauvais volontairement et que même si l'on peut faire le mal,on n'aime pas pour autant le faire. II – Freud : éros et thanatos L'idée socratique est donc de refuser le mal absolu au profit d'un mal relatif, accompli par ignorance.

Mais,dira-t-on, l'ignorance n'est jamais totale et le mal que j'inflige à autrui ne m'est jamais entièrement étranger : ilsemble alors que je devrais renoncer au mal.

Qu'en est-il de ce point de vue-là ? Dans Le malaise dans la culture , Freud évoque ce qu'il appelle la pulsion de vie et la pulsion de mort : éros et thanatos.

Ces deux pulsions font partie du psychisme humain, au sein duquel elles possèdent une force égale.L'une consiste à regrouper les hommes autour de l'amour, tandis que l'autre est une pulsion d'agression, qui vise à ladestruction.

L'analyse de Freud montre que la pulsion de destruction doit procurer au moi la satisfaction de sesbesoins vitaux et la domination sur la nature.

En somme, il s'agit d'une pulsion inhérente à l'homme et « faire le mal »apparaît alors comme un besoin. Le questionnement se déplace donc ici d'un mal prodigué volontairement à un mal qui répond à un besoin.Le sujet n'est plus celui qui choisit ou aime le mal, mais celui qui se sent habité par la pulsion de mort, qui le pousseà la destruction et au mal.

Est-ce à dire que le mal puisse avoir libre court et que, étant un besoin, il doive être prisen compte ? Freud remarque que la conscience morale est précisément ce qui interdit au moi de donner libre court à lapulsion de mort ; thanatos se trouve donc inhibé par le sentiment de culpabilité : en ce sens, on se sent coupable,dès que l'on sait que l'on a fait quelque chose de mal. Quoi qu'il en soit, si le mal n'est pas aimé en soi, cela explique du moins pourquoi le mal existe.

Il ne s'agit pas tantde le légitimer, que de montrer pourquoi, si le mal n'est pas désiré, il surgit toujours de nouveau. Conclusion : Ainsi, le mal n'est pas désirable en soi : il renvoie à la douleur, à la souffrance, au malheur et à la haine.

Il n'est pas conçevable qu'il puisse être désiré en soi, si ce n'est par un être qui aurait perdu toute humanité.

Socratenous montre en quoi le mal peut surgir suite à ignorance, celui qui veut le mal ne voulant en fait produire qu'uneaction utile.

La psychanalyse, avec Freud, nous a enfin permis d'entrevoir l'existence du mal comme la réponse àune pulsion de mort, permettant de comprendre comment le mal peut sans cesse surgir, malgré les condamnationsqu'il subit et le mépris qu'on lui voue.. »

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