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Peut on aimer si on ne s'aime pas ?

Publié le 05/11/2025

Extrait du document

« L ’amour de soi est pour moi la base essentielle du développement personnel et spirituel pour l’évolution de chacun de nous qu’il soit existant ou à révéler.

En même temps je me suis rendue compte que pour un grand nombre de personnes parler d’amour de soi reste souvent une notion ou un concept lu dans les livres de développement personnel et spirituel, mais la plupart a du mal à sentir de quoi il s’agit vraiment. Déjà les premiers philosophes le disaient , Pythagore avait par exemple pour devise « Plus que tout, respecte-toi toi-même » et plus tard c’est Aristote qui nous dit « l’homme vertueux a le devoir de s’aimer lui-même » mais tout ça n’était accessible qu’aux érudits ou aux intellectuels alors que la religion qui, elle touchait le plus grand nombre, communiquait à l’inverse en détournant le vrai message de Jésus et en nous culpabilisant de penser à nous en premier, alors s’aimer ! … Et combien de fois ai-je entendu cette question : « mais en s’aimant soi-même ne fait-on pas preuve d’égoïsme ? » Lorsqu’on interroge les gens sur le sujet, l’égoïsme est considéré comme l’un des plus gros défauts qu’une personne puisse avoir.

« Espèce d’égoïste, tu ne penses qu’à toi ! » est presqu’une insulte.

Comme je vous l’ai rappelé dans notre culture Judéo chrétienne on nous demande d’aimer notre prochain et de le faire toujours passer avant nous quitte à nous oublier ! L’égoïsme est donc entendu comme un « péché » avant d’en prendre conscience et de faire enfin « le ménage » dans nos croyances et clarifier les choses va vous y aider. Donc tant que la confusion entre s’aimer soi et être égoïste demeure, il semble difficile d’accepter de développer l’amour de soi.

Non seulement ce n’est pas bien vu de s’aimer, de s’accorder de l’intérêt ou de l’affection, mais encore faut il affronter le risque de se faire traiter d’égoïste ou d’égocentrique et surtout celui d’ être rejeté par les autres. Voyons la simple définition de l’égoïsme : » L’égoïsme est un tempérament qui consiste à avoir tendance à privilégier son intérêt propre aux dépens de celui du reste du monde en général, ou d’autrui en particulier.

L’égoïsme est ordinairement considéré comme un défaut, à l’opposé de l’altruisme dont la caractéristique est de s’intéresser et se dévouer pour autrui. L’égoïsme se distingue de l’égocentrisme qui est la tendance à ramener tout à soi-même, à se sentir le centre du monde, jusqu’au narcissisme, qui peut s’avérer pathologique.

» C’est donc l’attitude ou la conduite de celui qui, le plus souvent consciemment il faut bien le dire, ne se préoccupe que de son intérêt ou de son plaisir propre au détriment ou au mépris de celui d’autrui.

Cette attitude vous le comprenez ne rend pas heureux, loin s’en faut, même si, paradoxalement, c’est aussi la quête profonde de celui qui le vit.

Cela engendre des comportements tels que le mensonge, la manipulation, l’agressivité, la violence, etc.

et prend ses racines dans un besoin extrême de reconnaissance. Alors voyons comment faire la paix avec tout ça afin de nous abandonner dans cet amour de soi indispensable à notre bonheur.

« Avez-vous remarqué que lorsque nous entendons le mot « amour » nous pensons immédiatement à autrui : on aime ses enfants, ses parents, ses amis, son conjoint ? Nous avons été façonnés en ce sens par des siècles, voire des millénaires de traditions spirituelles et philosophiques qui ont mis en avant les thèmes du don de soi, de la charité, de la compassion, de la main tendue vers l’autre.

Nous en sommes arrivés à occulter une dimension essentielle, qui est le fondement même de l’amour : l’amour de soi.»* Et voilà ce qui à mon sens est essentiel à comprendre, l’amour de soi est le fondement de l’amour.

Pour aimer les autres il faut d’abord, et c’est incontournable, s’aimer soi-même.

On est donc bien loin de l’égoïsme. Matthieu Ricard précise bien les choses : « L’égoïsme et l’amour de soi, loin d’être identiques, sont en fait deux attitudes opposées.

L’égoïste ne s’aime pas trop, trop peu, en fait, il se hait.

L’égoïste est un être qui ne fait rien de sensé pour être heureux.

Il se hait parce que, sans le savoir, il fait tout ce qu’il faut pour se rendre malheureux et cet échec permanent provoque une frustration et une rage intérieure qu’il retourne contre lui et contre le monde extérieur.

L’égoïsme ne peut donc être considéré comme une façon efficace de s’aimer soi-même, puisqu’il est la cause première de notre mal-être.

Il constitue une tentative particulièrement maladroite d’assurer son propre bonheur.

» Mais qu’est ce qui nous a empêché de nous aimer ? Osho nous donne une réponse qui fait écho à ce que j’au pu entendre auprès de toutes les personnes que j’ai accompagnées sur ce chemin : « On t’a conditionné en te répétant sans arrêt que tu ne vaux rien.

On t’a dit et on t’a démontré de toutes les façons possibles, que tu es indigne, que tu n’es pas comme tu devrais être, que tu n’es pas acceptable tel que tu es.

Il y a beaucoup de « tu devrais » qui pèsent sur ta tête, et ces « tu devrais » sont quasiment impossibles à satisfaire.

Et quand tu ne peux pas les satisfaire, quand tu n’y arrives pas, tu te sens maudit.

Une haine profonde surgit envers toi.

» Et je rajouterais : et tu y as cru ! Tu as adopté ces croyances, ces idées de toi et sur toi ! Le pire étant que n’en ayant pas conscience, et bien qu’ayant les meilleures intentions du monde et l’amour le plus sincère, nous le faisons subir à nos enfants. « Et comment ces enfants de trois ou quatre ans […] qui après une heure de déambulation entre les rayons d’un supermarché […] et qui, à la longue, finissent par manifester quelque impatience, comment ces enfants, s’exprimant comme ils peuvent, pourront-ils s’aimer leur vie durant, lorsque celle-là même qui les a mis au monde leur signifie indélicatement et péremptoirement qu’ils sont capricieux, méchants, vilains ? Comment pourront-ils croire ensuite qu’ils sont « aimables » ? Comment même pourront-ils croire qu’ils sont respectables si leur propre mère choisit de les dénigrer ainsi ? Comment ? Certes, on pourra toujours leur enseigner après coup, à tous ces enfants-là, qu’il est important de s’aimer soi pour aimer l’autre, mais le mal sera fait. On aura inscrit au plus profond d’eux la croyance qu’ils ne valent rien, qu’ils ne sont pas dignes d’amour et, finalement, ce qui les arrangera bien parce que ce sera en accord avec leur éducation dans son ensemble, que l’amour de soi n’est que pure sottise.

[…] »* Des situations comme celle que Jacques Schecroun nous raconte, nous en avons tous vécues.

Nous en sommes imprégnés et c’est ainsi que nous avons intégré l’interdit d’aimer. « Mais peut-être le mépris de soi est-il comme une sorte de passage obligé pour parvenir à l’étape suivante consistant à s’aimer soi-même.»* Car la bonne nouvelle c’est que comme toutes les blessures, nous pouvons la soigner et petit à petit, en osant être nous même , en n’acceptant plus de nous laisser dévaloriser et définir par l’autre, nous pouvons ressentir ce grand amour pour nous. Pourquoi est-ce si important de s’aimer soi ? Car pour être relié aux autres de manière juste, il faut d’abord être relié à soi-même de manière juste.

Il faut donc construire de bonnes relations avec soi.

C’est dire que la qualité de notre relation aux autres dépend intrinsèquement de la relation que nous avons avec nous-mêmes. Osho dit clairement : « Si tu ne t’aimes pas toi-même, tu ne pourras jamais aimer quelqu’un d’autre.

Si tu ne peux pas te traiter avec tendresse, tu ne peux pas non plus traiter les autres avec tendresse.

C’est psychologiquement impossible. Tu traites les autres comme tu te traites toi-même.

C’est un fait, accepte-le. Si tu te détestes, tu détesteras aussi les autres ; de fait, on t’a appris à te détester ! Jamais, personne ne t’a dit : « aime-toi toi-même ! ».

L’idée ellemême semble absurde : s’aimer soi-même ? L’idée elle-même n’a pas de sens ! On pense toujours que pour aimer, on a besoin de quelqu’un d’autre. Mais si tu n’apprends pas à t’aimer toi-même, tu ne pourras pas non plus aimer les autres.

» C’est dire aussi que pour être aimé comme on voudrait, comme on en rêve, il faut d’abord apprendre à s’aimer soi en se donnant cette qualité d’amour qu’on attend de l’autre et qui crée tant de déception.

Il est très compliqué de donner ce que nous n’avons pas.

Une personne qui ne s’aime pas pourra difficilement aimer les autres.

Elle sera dans l’illusion d’aimer avec un énorme besoin d’amour qui sera projeté sur l’autre, et elle tombera fatalement dans la manipulation, les exigences démesurées, le risque de tout accepter et le chantage émotionnel. C’est donc fondamental.

Si.... »

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