Devoir de Philosophie

Peut on avoir tous les droits

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Ma liberté de croyance peut s'opposer aux exigences du droit positif, au point finalement que rien ne puisse transiger avec cette croyance, que rien, ni même les lois positives puissent être mises en balance . Ma liberté de me déplacer comme je le souhaite peut être entraver par la même et légitime prétention d'autrui d'exercer le même droit. La conséquence est de savoir si nous devons tous avoir les mêmes droits, si cela est souhaitable ou s'il ne faut pas établir des différences entre les citoyens.   - Il peut y avoir une opposition entre le droit positifs et le droit moral compte tenu du fait suivant : alors que le droit positif repose sur la législation, un droit c'est ce qui est permis par une règle de fait ou exigible au nom de cette règle. Le droit sera l'ensemble des règles effectives , des lois qui régissent les rapports entre les hommes, le droit moral quant à lui repose sur une règle idéale, morale c'est-à-dire un sentiment de ce qui est légitimement permis ou exigible. Il existe un sentiment  du droit, élément fondamental de la conscience morale, sentiment du droit ou sentiment du droit d'autrui.       -Une possession absolue de droit remet en cause l'ordre établi de  la société civile, l'autorité de l'Etat. Burke dans ses Réflexions sur la révolution française critique l'idée de droit absolu  comme le peuvent être selon lui les droits abstraits des droits de l'homme. Il est dit-il assez aisé de dire que les hommes ont le droit à la justice, au profit de leur industrie , qu'ils ont le droit d'appartenir à leur mère et à leur père, d'élever de perfectionner leurs enfants.  Mais dans le langage des révolutionnaires, ces droits de l'homme sont « une mine préparée sous terre dont l'explosion doit saper les exemples de l'antiquité, les traités, les chartes, les actes du parlement, tout ».

La violence dans notre société a tendance à nous faire croire que  parce que qu’elle s’est généralisée plus rapidement que les instances juridiques qui ont pour but de la canaliser, elle est quelque chose de normal, voire même légal ou de légitime. Or elle s’apparente davantage à ce que l’on nomme l’impunité, c’est-à-dire le fait d’avoir cette capacité absolue de nier le droit sous quelque forme qu’il apparaisse. Outre cette impunité qui n’est que violence aveugle,    n’y aurait-il pas une autre forme d’impunité tout aussi difficile à cerner parce qu’elle consiste à réclamer son droit à tort et à cri comme si en définitive nous avions tous les droits et aucun devoir ?        D’où en effet la question posée : peut-on avoir tous les droits ? Un tel sujet nous demande de réfléchir non pas seulement sur le droit, mais les droits au pluriel, d’autant plus la formulation est telle qu’elle tendrait à nous demander si la possession de tous ces droits, comme des « absolus « n’admettant aucune restriction ni réserve, est possible ? Pour au moins répondre au problème que pose cette question, encore faudrait-il se demander si « tous les droits « en question s’équivalent ? Est-ce qu’il est manifestement possible de posséder tous ces droits ? Si la réponse est oui, comment les garder ? Afin de répondre à la question posée, il serait intéressant de se demander quels sont ces droits en question auxquel le sujet nous invite à réfléchir et si leur possession est absolue. Ensuite nous verrons quelles sont les limites d’une possession absolue de tous les droits en identifiant les problèmes qu’elle comporte, autrement dit, les conséquences supposées de cette possession absolue.  Enfin et surtout, comprenant qu’une possession de droits absolus posent plus de problèmes qu’elle n’en résout, nous montrerons que posséder des droits, c’est avant tout posséder certains droits et non pas tous, et qu’une possession absolus de tous les droits est en fait contraire à ce que le devoir moral nous impose ?   1    La diversité des droits et leur prétendues possessions absolues 2    Les limites d’une possession absolue des droits 3    Posséder certains droits et pas tous , les exigences du devoir

« - le droit de rébellion ou de révolte- le droit d'être défendu par un avocat But de cet argument : ces droits et libertés fondamentales les possède-t-on absolument, ou n'y-t-il pas des limitesou des concessions à leur possession effective ? 2 Les limites d'une possession absolue des droits - les droits peuvent s'opposer entre eux .

Plus particulièrement, certaines formes de liberté peuvent être antagonistes. Ma liberté de croyance peut s'opposer aux exigences du droit positif, au point finalement que rien ne puisse transiger avec cette croyance, que rien, ni même les lois positives puissent être mises en balance .

Maliberté de me déplacer comme je le souhaite peut être entraver par la même et légitime prétention d'autrui d'exercerle même droit.

La conséquence est de savoir si nous devons tous avoir les mêmes droits, si cela est souhaitable ous'il ne faut pas établir des différences entre les citoyens.

- Il peut y avoir une opposition entre le droit positifs et le droit moral compte tenu du fait suivant : alors que le droit positif repose sur la législation, un droit c'est ce qui est permis par une règle de fait ou exigible au nom decette règle.

Le droit sera l'ensemble des règles effectives , des lois qui régissent les rapports entre les hommes, ledroit moral quant à lui repose sur une règle idéale, morale c'est-à-dire un sentiment de ce qui est légitimementpermis ou exigible.

Il existe un sentiment du droit, élément fondamental de la conscience morale, sentiment du droitou sentiment du droit d'autrui.

-Une possession absolue de droit remet en cause l'ordre établi de la société civile, l'autorité de l'Etat.Burke dans ses Réflexions sur la révolution française critique l'idée de droit absolu comme le peuvent être selon lui les droits abstraits des droits de l'homme.

Il est dit-il assez aisé de dire que les hommes ont le droit à la justice,au profit de leur industrie , qu'ils ont le droit d'appartenir à leur mère et à leur père, d'élever de perfectionner leursenfants.

Mais dans le langage des révolutionnaires, ces droits de l'homme sont « une mine préparée sous terre dontl'explosion doit saper les exemples de l'antiquité, les traités, les chartes, les actes du parlement, tout ».

Dans unephrase un peu emphatique, Burke de conclure, « en ayant droit à tout, on manque de tout ». Imaginez-vous une seconde, ce que l'on manque quand justement on a droit à tout. La proposition de Burke est alors de revenir à la nature, c'est-à-dire dans son langage, au résultat d'un long développement historique, d'une longue tradition, àcette habitude sanctifiée par l'héritage et les préjugés.

A la lecture de Burke qui prône le retour à la tradiction et eneffet un certain conservatisme, il doit nous faire réfléchir qu'il est tout aussi dangeureux de refuser à certainscomme il le fait, ce que les exigences de la raison nous poussent à obtenir, à savoir des droits nouveaux, ou plutôttous les droits que nous n'avons précisément pas.

- Avoir tous les droits consisterait à affirmer que l'existence d'un droit universel, général valable pourn'importe quelle culture .

Or il apparaît que la notion même de droit est relative au temps et à la culture d'un pays, tous les droits ne s'équivalent donc pas.

Pascal dans ses Pensées montre que étant donné que « chacun suit les mœurs de son pays », il est clair qu' « on ne voit rien de juste ou d'injuste qui ne change de qualité enchangeant de climat (...).

Plaisante justice qu'une rivière borne! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

» . Compte tenu que les fondements du droit peuvent être fort divers, « la commodité du souverain », la « coutume »,« tout branle avec le temps ».

Concession : l'idée d'un tel droit universel trouve son sens dans la revendication d'un droit naturel.

LeoStrauss dans Droit naturel et Histoire montre comment Le droit positif suppose le droit naturel de sorte que même si le droit positif peut être différent entre diverses sociétés, il y a un étalon du juste et de l'injuste qui est indépendantdu droit positif et lui est supérieur un étalon grâce auquel nous sommes capables de juger le droit positif.

Il est alorsdifficile selon lui de rejeter le droit naturel car cela reviendrait à dire que tout droit est positif, autrement dit que ledroit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays.

- posséder tous les droits, c'est en abuser : l'exemple même est l'anneau de Gygès que nous décrit Platon qui permettant à Gygès en tournant la chaton de sa bague de se rendre invisible au point « Il se rendit au palais, séduisit la reine, et avec son aide attaqua et tua le roi, puis s'empara du trône.

» .

Dans la République, II, Platon relate un mythe qui illustre l'idée qu"'on ne pratique la justice que malgré soi et parimpuissance de commettre l'injustice.

Gygès était berger.

Lors d'un tremblement de terre accompagné d'un orage, la terre se fendit pour laisser apparaître une crevasse.

Il y descendit et trouva un cheval d'airain, creux à l'intérieur,qui recélait le cadavre d'un géant.

Au doigt de ce cadavre était une bague en or que Gygès déroba pour la passer à son doigt.

Puis il remonta et assista au soir à une assemblée de bergers qui faisait au roi un rapport sur l'état destroupeaux, et machinalement tourna la bague autour de son doigt.

Lorsque le chaton de celle-ci était à l'intérieur desa main, il devenait invisible.

S'il le retournait à l'extérieur, il redevenait visible.

Conscient de son pouvoir, ils'introduisit dans le palais du roi, séduisit la reine, tua le roi, et s'empara du royaume.

Tout homme doté d'un telpouvoir miraculeux, qu'il soit d'un naturel juste ou injuste, n'aura pas le tempérament assez fort pour résister à latentation d'en user, pour voler le bien d'autrui, tuer, séduire, "faire comme un dieu parmi les hommes".

Ce récit. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles