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Peut-on avoir tous les droits ?

Publié le 01/03/2005

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Imaginez-vous une seconde, ce que l'on manque quand justement on a droit à tout.  La proposition de Burke est alors de revenir à la nature, c'est-à-dire dans son langage, au résultat d'un long développement historique, d'une longue tradition, à cette habitude sanctifiée par l'héritage et les préjugés. A la lecture de Burke qui prône le retour à la tradiction et en effet un certain conservatisme, il doit nous faire réfléchir qu'il est tout aussi dangeureux de refuser à certains comme il le fait, ce que les exigences de la raison  nous poussent à obtenir, à savoir des droits nouveaux, ou plutôt tous les droits que nous n'avons précisément pas.   - Avoir tous les droits consisterait à affirmer que l'existence d'un droit universel, général valable pour n'importe quelle culture. Or il apparaît que la notion même de droit est relative au temps et à la culture d'un pays, tous les droits ne s'équivalent donc pas. Pascal  dans  ses Pensées montre que étant donné que  « chacun suit les moeurs de son pays «, il est clair qu' « on ne voit rien de juste ou d'injuste qui ne change de qualité en changeant de climat (...). Plaisante justice qu'une rivière borne! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. « . Compte tenu que les fondements du droit peuvent être fort divers, « la commodité du souverain «, la « coutume «, « tout branle avec le temps «.

Non. Ce serait contradictoire. Avoir tous les droits, c'est avoir un droit illimité sur tout et tous, ce qui est absolument incompatible avec l'existence d'autrui. C'est la théorie de Hobbes, qui conçoit l'état de nature (antérieur à l'état social) comme une compétition entre les hommes. Ce qui selon lui, annule l'exercice de ce droit illimité, qui se heurterait en permanence à celui des autres. L'état de droit a précisément été inventé pour limiter la liberté naturelle de l'individu*, illimitée si l'on fait abstraction de l'existence* d'autrui (mais le fait est précisément que nul n'existe seul au monde, et que la coexistence avec autrui est nécessaire). Le droit est donc nécessaire, si l'homme est nécessairement amené à vivre avec autrui : une société sans droit est-elle concevable ? Non. Retenez bien cet argument, utilisé par beaucoup de philosophes : même une association de malfaiteurs doit adopter des règles équitables si elle veut subsister. La seule société sans droit concevable serait une société de saints, c'est-à-dire une communauté dont les membres, moralement parfaits, se contraindraient eux-mêmes à respecter autrui. Mais les hommes ne sont pas des saints.

« - le droit de vote- la liberté de pensée- la liberté de culte- la liberté de se déplacer- la liberté de s'assembler- le droit de rébellion ou de révolte- le droit d'être défendu par un avocat But de cet argument : ces droits et libertés fondamentales les possède-t-on absolument, ou n'y-t-il pas des limitesou des concessions à leur possession effective ? 2 Les limites d'une possession absolue des droits - les droits peuvent s'opposer entre eux .

Plus particulièrement, certaines formes de liberté peuvent être antagonistes. Ma liberté de croyance peut s'opposer aux exigences du droit positif, au point finalement que rien ne puisse transiger avec cette croyance, que rien, ni même les lois positives puissent être mises en balance .

Maliberté de me déplacer comme je le souhaite peut être entraver par la même et légitime prétention d'autrui d'exercerle même droit.

La conséquence est de savoir si nous devons tous avoir les mêmes droits, si cela est souhaitable ous'il ne faut pas établir des différences entre les citoyens.

- Il peut y avoir une opposition entre le droit positifs et le droit moral compte tenu du fait suivant : alors que le droit positif repose sur la législation, un droit c'est ce qui est permis par une règle de fait ou exigible au nom decette règle.

Le droit sera l'ensemble des règles effectives , des lois qui régissent les rapports entre les hommes, ledroit moral quant à lui repose sur une règle idéale, morale c'est-à-dire un sentiment de ce qui est légitimementpermis ou exigible.

Il existe un sentiment du droit, élément fondamental de la conscience morale, sentiment du droitou sentiment du droit d'autrui.

-Une possession absolue de droit remet en cause l'ordre établi de la société civile, l'autorité de l'Etat.Burke dans ses Réflexions sur la révolution française critique l'idée de droit absolu comme le peuvent être selon lui les droits abstraits des droits de l'homme.

Il est dit-il assez aisé de dire que les hommes ont le droit à la justice,au profit de leur industrie , qu'ils ont le droit d'appartenir à leur mère et à leur père, d'élever de perfectionner leursenfants.

Mais dans le langage des révolutionnaires, ces droits de l'homme sont « une mine préparée sous terre dontl'explosion doit saper les exemples de l'antiquité, les traités, les chartes, les actes du parlement, tout ».

Dans unephrase un peu emphatique, Burke de conclure, « en ayant droit à tout, on manque de tout ». Imaginez-vous une seconde, ce que l'on manque quand justement on a droit à tout. La proposition de Burke est alors de revenir à la nature, c'est-à-dire dans son langage, au résultat d'un long développement historique, d'une longue tradition, àcette habitude sanctifiée par l'héritage et les préjugés.

A la lecture de Burke qui prône le retour à la tradiction et eneffet un certain conservatisme, il doit nous faire réfléchir qu'il est tout aussi dangereux de refuser à certains commeil le fait, ce que les exigences de la raison nous poussent à obtenir, à savoir des droits nouveaux, ou plutôt tous lesdroits que nous n'avons précisément pas.

- Avoir tous les droits consisterait à affirmer que l'existence d'un droit universel, général valable pourn'importe quelle culture .

Or il apparaît que la notion même de droit est relative au temps et à la culture d'un pays, tous les droits ne s'équivalent donc pas.

Pascal dans ses Pensées montre que étant donné que « chacun suit les mœurs de son pays », il est clair qu' « on ne voit rien de juste ou d'injuste qui ne change de qualité enchangeant de climat (...).

Plaisante justice qu'une rivière borne! Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà.

» . Compte tenu que les fondements du droit peuvent être fort divers, « la commodité du souverain », la « coutume »,« tout branle avec le temps ».

Concession : l'idée d'un tel droit universel trouve son sens dans la revendication d'un droit naturel.

Leo Strauss dans Droit naturel et Histoire montre comment Le droit positif suppose le droit naturel de sorte que même si le droit positif peut être différent entre diverses sociétés, il y a un étalon du juste et de l'injuste qui est indépendantdu droit positif et lui est supérieur un étalon grâce auquel nous sommes capables de juger le droit positif.

Il est alorsdifficile selon lui de rejeter le droit naturel car cela reviendrait à dire que tout droit est positif, autrement dit que ledroit est déterminé exclusivement par les législateurs et les tribunaux des différents pays.

- posséder tous les droits, c'est en abuser : l'exemple même est l'anneau de Gygès que nous décrit Platon qui permettant à Gygès en tournant la chaton de sa bague de se rendre invisible au point « Il se rendit au palais, séduisit la reine, et avec son aide attaqua et tua le roi, puis s'empara du trône.

» .

- Posséder tous les droits, c'est dire que tous les droits ont la même légitimité : Rousseau dans le Contrat social fait l'examen de divers types de droit et montre justement que ces droits revendiqués ne s'équivalent pas : posséder un droit sur l'esclave au chapitre 4 est « absurde et contradictoire » car ces mots esclavage et droit sont contradictoires ; ils s'excluent mutuellement, soit d'un homme à un homme,soit d'un peuple à un peuple.

De la même manière le droit du plus fort au chapitre 3, est un « droit pris ironiquement en apparence » car la force est du domaine de la puissance physique, il n'y a aucune moralité dans ce. »

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