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Peut-on avoir trop d'imagination ?

Publié le 09/12/2005

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En ce sens, elle permet à l'homme d'être plus heureux. Freud, Ma vie et la psychanalyse :         « On reconnut que le royaume de l'imagination était une « réserve », organisée lors du passage douloureusement ressenti du principe du plaisir au principe de réalité, afin de permettre un substitut à la satisfaction instinctive à laquelle il fallait renoncer dans la vie réelle. L'artiste, comme le névropathe, s'était retiré loin de la réalité insatisfaisante dans ce monde imaginaire, mais à l'inverse du névropathe il s'entendait à retrouver le chemin du retour et à reprendre pied dans la réalité. Ses créations, les oeuvres d'art, étaient les satisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves, avec lesquels elles avaient d'ailleurs en commun le caractère d'être un compromis, car elles aussi devaient éviter le conflit à découvert avec les puissances de refoulement.... » 2)      imagination et liberté L'imagination, pour certains philosophes, est une conséquence de la liberté de l'individu. En effet, elle est une faculté de s'extirper du réel et du déterminé, et donc d'affirmer sa liberté par rapport à eux. Sartre, L'Imaginaire :       « Que doit donc être une conscience pour qu'elle puisse successivement poser des objets réels et des objets imagés ? [...]       Nous pouvons affirmer sans crainte que, si la conscience est une succession de faits psychiques déterminés, il est totalement impossible qu'elle produise jamais autre chose que du réel. Pour qu'une conscience puisse imaginer il faut qu'elle échappe au monde par sa nature même, il faut qu'elle puisse tirer d'elle-même une position de recul par rapport au monde.

L'imagination se définit comme la faculté de former des images à partir de ce qui a été déjà perçu. Elle désigne aussi une fonction psychique inventive.

L'expression « avoir trop d'imagination « est utilisée pour parler d'une personne qui invente des histoires, qui s'éloigne exagérément du réel au lieu de s'en tenir aux faits.

Si l'imagination permet de former des images à partir d'éléments perçus, « avoir trop d'imagination « signifierait outrepasser ce perçu jusqu'au mensonge, jusqu'à la représentation d'un objet irréel.

Mais s'éloigner du réel est-il un vrai problème ? Si l'imagination est source d'invention n'est-il pas nécessaire d'en avoir le plus possible pour nous conduire vers plus de connaissances ?

 

« puissance de représentation.

Fort utile pour se représenter les choses corporelles ordinaires de la vie, ellese fait vite confuse et approximative si on veut la comparer à la précision et à la distinction desconcepts.

L'imagination peine quand la conception est encore rapide et aisée.

Mais dans le Discours de laméthode, Descartes reconnaît à l'imagination une puissance supérieure à la raison : "Comme dans le silex,il y a en nous des semences de science : les philosophes les tirent au jour au moyen de la raison, tandisque par le moyen de l'imagination, les poètes les font jaillir et jeter une plus claire lueur." II – L'imagination, source de connaissance Mais pourtant, en tant que puissance inventive, l'imagination semble pouvoir tirer l'homme vers la connaissance. 1) le schème kantien Kant semble résoudre le problème de Descartes posé par la différence entre image et concept.

Pour Kant, il n'estpas nécessaire de former l'image d'un chiliogone pour vérifier que l'idée que nous en avons correspond à un objetréel : il suffit de disposer d'un schème : procédé de figuration pour donner une image à un concept. Kant, Critique de la raison pure : « Le schème n'est toujours par lui-même qu'un produit de l'imagination, mais comme la synthèse del'imagination n'a pour but aucune intuition particulière, mais seulement l'unité dans la détermination de lasensibilité, il faut bien distinguer le schème de l'image....

» 2) l'invention, nécessaire à la science Pour avances, les chercheurs et inventeurs doivent imaginer ou inventer les processus qui leur permettront d'arriverau résultat avant de les mettre en oeuvre.

Ils doivent même souvent imaginer le résultat lui-même pour savoir versquel but ils tendent. Bergson, L'Energie spirituelle : « L'inventeur qui veut construire une certaine machine se représente le travail à obtenir.

La formeabstraite de ce travail évoque successivement dans son esprit, à force de tâtonnements etd'expériences, la forme concrète des divers mouvements composants qui réaliseraient le mouvementtotal, puis celles des pièces et- des combinaisons de pièces capables de donner ces mouvementspartiels.

A ce moment précis l'invention a pris corps : la représentation schématique est devenue unereprésentation imagée.

L'écrivain qui fait un roman, l'auteur dramatique qui crée des personnages et dessituations, le musicien qui compose une ode, tous ont d'abord dans l'esprit quelque chose de simple etd'abstrait, je veux dire d'incorporel....

» III – L'imagination, outil de liberté 1) Le plaisir de l'imagination L'imagination permet de mieux supporter la dure réalité.

En ce sens, elle permet à l'homme d'être plus heureux. Freud, Ma vie et la psychanalyse : « On reconnut que le royaume de l'imagination était une « réserve », organisée lors du passagedouloureusement ressenti du principe du plaisir au principe de réalité, afin de permettre un substitut à lasatisfaction instinctive à laquelle il fallait renoncer dans la vie réelle.

L'artiste, comme le névropathe,s'était retiré loin de la réalité insatisfaisante dans ce monde imaginaire, mais à l'inverse du névropathe ils'entendait à retrouver le chemin du retour et à reprendre pied dans la réalité.

Ses créations, les oeuvresd'art, étaient les satisfactions imaginaires de désirs inconscients, tout comme les rêves, avec lesquelselles avaient d'ailleurs en commun le caractère d'être un compromis, car elles aussi devaient éviter leconflit à découvert avec les puissances de refoulement....

» 2) imagination et liberté L'imagination, pour certains philosophes, est une conséquence de la liberté de l'individu.

En effet, elle est unefaculté de s'extirper du réel et du déterminé, et donc d'affirmer sa liberté par rapport à eux. Sartre, L'Imaginaire : « Que doit donc être une conscience pour qu'elle puisse successivement poser des objets réels etdes objets imagés ? [...] Nous pouvons affirmer sans crainte que, si la conscience est une succession de faits psychiquesdéterminés, il est totalement impossible qu'elle produise jamais autre chose que du réel.

Pour qu'uneconscience puisse imaginer il faut qu'elle échappe au monde par sa nature même, il faut qu'elle puissetirer d'elle-même une position de recul par rapport au monde.

En un mot, il faut qu'elle soit libre.

». »

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