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Peut-on bien agir ?

Publié le 22/02/2012

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Nous nous posons souvent (consciemment ou inconsciemment) l'une des questions les plus existentielles de notre vie en société : Comment bien agir ? Il est vrai que nous ne nous la poserions pas si nous étions seuls au monde. La question de savoir si notre action est bonne ou non implique la considération des autres fins dans celle-ci. En cela, on rejoint l'un des principes fondamentaux de la morale chez Kant, à savoir : pour agir, il faut prendre en compte autrui dans mon action. Il faut, en outre, prendre autrui comme une fin et non seulement comme un moyen. Il faut le considérer comme un alter-ego. Mais si « bien agir » revient à agir moralement, qu'est ce qui fait qu'un acte est moral ou non ? La morale est, par définition, l'ensemble des règles induites à suivre, chez l'homme, qui lui permettent de bien guider ses actes. Cependant, que penser d'un acte voulu bon qui échoue, comparé à un acte d'intention mauvaise dont les conséquences sont bonnes ? La question suivante se pose alors : pour juger de la qualité d'un acte, doit-on juger préférentiellement l'intention de celui-ci ou plutôt ses conséquences ? La réponse à cette question oppose deux idéologies : l'individualisme de Kant et l'utilitarisme de Mill. Nous verrons dans un premiers temps les principes de la morale chez Kant, puis, dans un second temps, l'approche utilitariste de la morale, enfin, nous étudierons la pensée de John Rawls qui concilie ces deux idéologies.

« l'animal, ils seront tous deux considérés comme « agissant bien » car ils agissent conformément à la morale.

Il estvrai, qui de la femme ou des spectateurs pourraient remonter dans l'intention de l'homme et n'y voir que la noirceurde la vanité ? De toute façon, qu'importe, puisqu'au bout du compte on fait avancer les choses, le sans-abri pourramanger et l'animal est sauvé et tout le monde est content ? Les utilitaristes savent que le monde est fait d'hommesvertueux et d'hommes vaniteux, alors pourquoi s'arrêter sur l'intention lorsque les actes sont concrets et que lesconséquences influent véritablement sur le monde ? En outre, Jules Renard disait : « Ne me demandez pas d'êtrebon, demandez moi d'agir comme si je l'étais ».

Cette citation illustre bien la pensée des utilitaristes.Ainsi, pour les utilitaristes, il est possible de bien agir en effectuant des actes conformes à la morale qui offrent leplus grand bonheur de la majorité.

Mais alors, que dire de ces situations complexes qui font que l'action entraîne unpetit bien à une majorité et un grand mal pour les minorités ? En outre, au niveau politique, peut-on réellementnégliger les minorités ? Peut-on continuer à raisonner avec des calculs, de façon conséquentialiste, lorsque lajustice est en jeu ? Par exemple, si un professeur perd un paquet de copies dont vingt d'entre elles méritaient septou moins et cinq d'entre elles méritaient quinze ou plus, et que le professeur décide de mettre dix à tout le monde,une approche utilitariste serait de dire que la majorité est avantagée, donc que l'acte est bon, mais n'est-ce pasinjuste pour les minorités concernées ? A cela John Rawls fera une autre approche de l'acte bon.

Ce dernier propose une vision entre l'utilitarisme de Mill etla vision kantienne.

En effet, John Rawls est de ceux qui ne condamnent pas le fait qu'il faille prendre en comptel'intérêt commun pour juger de la moralité d'un acte, mais il affirme également fortement, qu'il ne faut pas négligerles minorités.

Cette vision est la plus pragmatique des trois.

Pour illustrer très simplement, si une décisionéconomique fait que les riches (considérons les majoritaires) sont largement avantagés et les pauvres un peudésavantagés, et qu'une autre décision fait que les riches sont ni avantagés ni désavantagés et que les pauvressont un petit peu avantagés, on préfèrera la deuxième décision.

Bien évidemment, il ne s'agit ici que d'uneproposition théorique puisque tout dépend des circonstances.

Tout réside alors dans la complexité des situations.Bien agir semble alors possible en calculant les circonstances si, en même temps, les minorités ne sont pasdélaissées.Ainsi, nous avons vu que la question : « peut-on bien agir ? » soulève de nombreuses controverses dans la mesureoù la bonne action n'a pas la même définition selon les utilitaristes, les kantiens, et même ceux qui tentent deconcilier es deux.

On peut malgré tout dire que pour Kant, bien agir relève de l'idéal dans la mesure où d'une part cequi est morale, c'est l'intention et qu'elle est imperceptible puisqu'il faut remonter dans la psychologie de celui quiagit pour la déterminer et que d'autre part, il ne faut nuire à autrui lorsque la majorité de nos actes entraînent desdésagréments et des avantages pour certains et pour d'autres.

Pour Mill et pour Rawls, bien agir semble être pluspossible, puisqu'ils ont une vision plus pragmatique de la morale.Bien agir dépend alors de la vision que nous et les divers protagonistes avons de la bonne action, de la morale.

Il n'ya pas de « bonne action » prédéterminée, tout est une question de circonstances et de vision des choses.

Enoutre, nous sommes tous différents et, sachant que nous n'avons pas accès à toutes les visions des autresprotagonistes, il est quasiment impossible pour l'homme d'être sûr et certain de bien agir. Sujet désiré en échange : http://www.devoir-de-philosophie.com/dissertation-homme-injuste-peut-etre-heureux-2730.html. »

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