Devoir de Philosophie

Peut-on critiquer la puissance de la technique?

Publié le 11/02/2005

Extrait du document

technique
Car il n'est en lui-même ni bon ni mauvais, et témoigne dans tous les cas d'une créativité. C'est sur les conditions de son utilisation légitime qu'il faut réfléchir. L'homme n'est jamais plus humain ou raisonnable que lorsqu'il décide de limiter le pouvoir par le devoir, ses possibilités techniques par l'exigence éthique. CITATIONS: « Ce n'est pas seulement son utilisation, c'est bien la technique elle-même qui est déjà domination (sur la nature et sur les hommes), une domination méthodique, scientifique, calculée et calculante. » Marcuse, Culture et Société, 1965. « Depuis qu'il a commencé à respirer et à se nourrir jusqu'à l'invention des engins atomiques et thermonucléaires, en passant par la découverte du feu [...], l'homme n'a rien fait d'autre qu'allégrement dissocier des milliards de structures pour les réduire à un état où elles ne sont plus susceptibles d'intégration. » Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, 1955. « Quand nous considérons la technique comme quelque chose - de neutre, c'est alors que nous lui sommes livrés de la pire façon : car cette conception [...] nous rend complètement aveugles en face de l'essence de la technique.
technique

« Hans Jonas oppose une éthique inédite.

Il affirme que la « responsabilité » à l'égard de l'humanité à venir estaujourd'hui un principe.

Le « tu dois donc tu peux » de Kant s'inverse en un « tu peux donc tu dois ».

Compte tenudu pouvoir exorbitant de la technologie, chacun de nous doit se considérer comme un des gérants de la planète, et,par conséquent, comme coresponsable de son devenir.

Se fondant sur l'affirmation que l'être vaut mieux que le non-être, Jonas traduit les nouvelles obligations de l'homme face à ce qui est « fragile », « périssable en tant que tel »,c'est-à-dire la nature et la vie dans son ensemble, dans l'impératif catégorique suivant : « Agis de telle sorte queles effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre ».Ainsi, si une technique est potentiellement dangereuse pour l'avenir de l'espèce et de la planète, c'est un devoir dela suspendre.

La possibilité d'altérer la nature et la vie interdit irrésistiblement de «jouer aux dés ».

Il faut dire nonaux « paris de l'agir ». — L'homme doit renoncer aux désirs technocratiques de toute puissance L'homme ne peut préserver sa dimension humaine que s'il renonce aux désirs technocratiques de toute puissance surla vie et sur la mort.

Vouloir accéder à une perfection absolue, n'est-ce pas enlever à l'homme la possibilité même dese penser comme homme ? Ajoutons que le principe de la maîtrise à tout prix ne peut qu'entraîner certains hommesà traiter l'humanité comme un objet de manipulations sans limites. • Il ne semble pas raisonnable de critiquer, au sens de désapprouver, le progrès technique en tant que tel.

Car iln'est en lui-même ni bon ni mauvais, et témoigne dans tous les cas d'une créativité.

C'est sur les conditions de sonutilisation légitime qu'il faut réfléchir.

L'homme n'est jamais plus humain ou raisonnable que lorsqu'il décide de limiterle pouvoir par le devoir, ses possibilités techniques par l'exigence éthique. Heidegger: La technique 1.

Le projet cartésienPour Heidegger, l'ère moderne réalise le projet cartésien de maîtrise et dedomination de la nature.

Elle est l'ère où se manifeste dans toute son ampleurla technique, la mobilisation de toutes les forces en vue d'une exploitation.Toute la nature est devenue, non plus objet de contemplation ou de pensée,mais un fonds exploitable et calculable, y compris l'homme lui-même qui n'enest que le gérant.

Ainsi, le Rhin, dont le poète savait dire le mystère, n'estplus qu'une énergie électrique potentielle, qu'une source d'énergie sommée dese livrer (La Question de la technique). 2.

La signification de la techniqueCette description du monde technique n'est pas, pour Heidegger, l'occasionde s'inquiéter pour l'homme, au sens où il le croirait menacé par descatastrophes, mais de diagnostiquer un nouveau rapport de l'homme à l'Êtrequi s'annonce.

D'une part, l'étant, l'ensemble de ce qui est, est sommé de selivrer sous une forme calculable (ainsi, le scientifique questionne tel ou telphénomène pour en obtenir une maîtrise mathématique) ; d'autre part,l'homme lui-même est sommé d'étendre sa main ordonnatrice, de tout planifieret soumettre à ses calculs.

Le danger de la technique est l'illusion qu'ellesuscite chez l'homme de pouvoir se rencontrer lui-même dans ce qui est, et donc de ne jamais pouvoir exister authentiquement. HEIDEGGER : DIRE "OUI" ET "NON" À LA TECHNIQUE Le développement accéléré et envahissant de la technique dans le monde moderne oblige à repenser les rapportsque l'homme entretient avec elle : primitivement instrument de l'homme, la technique semble en effet en passe defaire de l'homme son instrument.

Aussi est-ce au moyen de se libérer de la technique tout en l'utilisant que nousinvite à réfléchir Heidegger. « Nous pouvons utiliser les objets techniques et nous en servir normalement, mais en même temps, nous en libérer,de sorte qu'à tout moment nous conservions nos distances à leur égard.

Nous pouvons faire usage des objetstechniques comme il faut qu'on en use.

Mais nous pouvons, du même coup, les laisser à eux-mêmes comme ne nousatteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre.

Nous pouvons dire "oui" à l'emploiindispensable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non", en ce sens que nous lesempêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement de vider notre être.

Mais si nous disonsainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques, notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu etincertain ? Tout au contraire.

Notre rapport au monde technique devient, d'une façon merveilleuse, simple etpaisible.

» ordre des idées. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles