Devoir de Philosophie

Peut-on désirer la servitude ?

Publié le 21/07/2009

Extrait du document

Car l'esclavage n'est que le résultat légalisé d?un brigandage qui n?a rien à voir avec cette « relation d'Etat à Etat « (Rousseau, Du contrat social, Livre I, chapitre IV) dépeinte par Rousseau. ·        Reste la troisième manière d?être de l?esclavage. Rousseau envisage après Grotius, Pufendorf et Hobbes, un prétendu droit de conquête que les vainqueurs auraient sur les vaincus. Cette situation est-elle pertinente pour décrire la situation de l?esclave au XVIII siècle ? Non. Le brigandage, en particulier français, qui a droit de citer en Afrique, n'a rien à voir avec un quelconque droit de conquête pour la raison précédemment évoquée : il n'y a pas de droit de conquête car il n'y a pas de guerre. Cette troisième congruence entre la servitude politique et le « statut social « de l'esclave est toute aussi chimérique que les deux précédentes. ·        On ne peut donc allier deux concepts aussi antithétiques que désir et servitude. On ne saurait, et c'est précisément ce que montre la critique rousseauiste, désirer de l'intérieur, par un mouvement propre et volontaire, être l'esclave de quelqu'un. Le désir de servitude est toujours placé du côté de celui qui domine : le tyran désire la servitude, mais celle de son peuple, certainement pas la sienne.

« nécessaire que cela engage des conséquence dans le domaine social et politique. · Si l'on reprend d'abord la dialectique hégélienne du Maître et de l'Esclave (Propédeutique philosophique, 2 e cours « Philosophie de l'esprit », 2 e degré B, §31 à 34), on s'aperçoit que la lutte pour la reconnaissance objective de soi comme conscienceobjective repose sur ceci : l'un désir plutôt la liberté que la vie, celui-là sera le maître caril sera capable de lutter jusqu'au bout (en tant qu'il n'a pas peur de la mort et qu'il estprêt à tout pour rester libre), l'autre désire plutôt la servitude que la mort (c'est-à-direqu'il sera réduit à être l'esclave, en ce sens il aura préférer accepter sa réduction enesclavage plutôt que de risquer de mourir).

La reconnaissance de soi comme conscienceobjective par autrui s'enracine dans cette lutte originaire qui comme telle est amenée àêtre dépassée : au terme de cette lutte, l'un aura désirer la liberté, l'autre la servitude.On comprend alors que, dans cette perspective, en ce qui concerne la relation originaireà autrui, il est tout à fait possible de désirer la servitude.

Ce désir témoigne d'un désirprofondément humain : celui de vouloir conserver sa vie, et ce quel qu'en fut le prix àpayer. La dialectique du maître et de l'esclave Le sens de l'homme réside dans le fait de devenirune pensée vivante.

Lorsque cela se produit,l'esprit se met à habiter la terre, au sens où lemonde se met à devenir un monde conscient etlumineux, vivant pour la part la plus élevée de lui-même.

Cette part, en l'occurrence, est celle quel'on trouve dans l'art, la religion et la philosophie,là où l'humanité vit consciemment et résolumentpour une vie purementspirituelle ».

Une question se pose néanmoins.Comment accède-t-on à cette vie sublime décritepar Hegel ? On y accède en entreprenant d'êtresoi d'une façon sérieuse et profonde.

Ce qui passepar trois phases : la première consiste à osers'affirmer soi-même.

Ce qui n'est pas simple.

Celafait peur d'oser dire « je ».

Cela implique de faireface à d'autres « je » en leur tenant tête.

Il enrésulte une lutte.

Une lutte souvent radicale.

Unelutte « à mort » au sens symbolique, au cours delaquelle l'homme audacieux et fort ne va pas hésiter à être sans concessions.

Ce qui est beau.

Il est magnifique d'oser être soi sanscompromis.

Reste qu'il faut savoir être soi en ayant un moi* qui fasse sens.

Sans quoi,on n'est plus soi.

On est fou.

L'homme qui a une réelle personnalité n'est pas lui-même àn'importe quel prix.

Il est lui-même dans la pensée.

Non hors de la pensée.

C'est la raisonpour laquelle il a le sens de lui-même en étant un homme réfléchi, soucieux de sa vie etpas simplement de son moi.

De ce fait, il est conduit à faire des concessions.

Et c'est ledeuxième moment de l'affirmation de lui-même.Face à des fous qui veulent s'affirmer à n'importe quel prix, il renonce.

Il préfère êtrebattu, reconnaître le fou comme étant le plus fort, le servir même, plutôt que d'être fouavec les fous au risque de mourir dans une vaine lutte pour la reconnaissance.

D'où untroisième moment.

L'inconscient, qui a tout fait pour se faire reconnaître, va être lemaître, mais un maître inconscient.

Il ne va rien faire de sa victoire.

Il va se complairedans son orgueil et sa vanité, et même se croire très fort.

L'homme conscient, lui, va aucontraire apprendre.

En étant patient, humble, réfléchi, en servant les forces de la viequi sont en lui, il va découvrir la vie du moi profond.

Vie de réflexion, de pensée.

Résultat: non seulement il ne se sentira pas esclave, mais, au bout du compte, c'est lui quisortira vainqueur de cette épreuve.

Car, alors que l'inconscient pétri d'orgueil et devanité fera éclater son vide au grand jour, il lui fera éclater sa conscience, son humilitéet sa profondeur au grand jour. Quand les derniers sont les premiersLa dialectique du maître et de l'esclave a frappé l'histoire de la pensée.

Car elle est unbrillant commentaire de l'histoire que nous vivons.

L'homme doit devenir un homme ets'affirmer, mais il ne doit pas être un homme pour l'homme, c'est-à-dire pour le moi etl'orgueil de l'homme.

Il doit être un homme pour la pensée et la profondeur.

Sans quoi, iln'est plus qu'un homme vide dans une histoire vide.

L'Histoire montre que, bien souvent,c'est le vide qui triomphe.

Et pour cause.

La pensée bouscule.

Aussi est-elle refoulée,avant de triompher.

Accéder à la conscience de soi, c'est accéder à cette conscience dudevenir de la pensée dans l'Histoire.

L'homme vraiment conscient est celui qui pousse la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles