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Peut-on distinguer une oeuvre d'art d'un objet quelconque?

Publié le 05/01/2005

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On se demandera pourquoi une oeuvre est reconnue comme oeuvre d'art, et parfois même donnée en exemple. Sans doute parce qu'elle a subi victorieusement l'épreuve de la critique : elle satisfait aux normes qui prévalent, et qui constituent les critères de la beauté, car l'idée de beauté est encore une idée normative. Ces règles, ce sont les experts académiciens, chefs d'école, princes qui les instaurent du haut de leur fauteuil ou de leur trône. Mais pas arbitrairement : ces experts qui orientent l'opinion du public sont eux-mêmes orientés par elle ; plus exactement, ils sont sensibles au système des valeurs qui règne dans leur société et qui spécifie sa vision du monde. Elle offre la possibilité d'un plaisir désintéressé comme le pense Kant.     3) Une distinction bien mince     Les premières oeuvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisés et élevées au rang d'oeuvre d'art. Un porte-bouteille, une roue de vélo, un bidet. On peut imaginer que par là s'amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art, de l'art conçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création. La récupération amorcée par les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrer dans le domaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour rejeter une oeuvre hors de l'art. Des artistes comme Arman, César reprend des éléments de la vie quotidienne dans des compressions, des réarrangements avec notamment des poubelles, des déchets, des voitures.

« 2) Des critères discriminants.

L'œuvre d'art authentique, c'est celle qui est reconnue comme telle, et qui mérite à son créateur d'être reconnucomme artiste.

Reconnus, l'un et l'autre, par l'opinion générale, elle-même orientée par le jugement de ceuxqu'Aristote appelait les experts, que la sociologie contemporaine désigne, dans le champ culturel, comme instancelégitime de légitimation (P.

Bourdieu).

Il faudra du temps pour que ce jugement soit contesté en dehors même duchamp culturel, et autrement que dans les disputes académiques auxquelles se complaisent les instanceslégitimantes. On se demandera pourquoi une œuvre est reconnue comme œuvre d'art, et parfois même donnée en exemple.

Sans doute parce qu'elle a subi victorieusement l'épreuve de la critique : elle satisfait aux normes quiprévalent, et qui constituent les critères de la beauté, car l'idée de beauté est encore une idée normative.

Cesrègles, ce sont les experts académiciens, chefs d'école, princes qui les instaurent du haut de leur fauteuil ou de leurtrône.

Mais pas arbitrairement : ces experts qui orientent l'opinion du public sont eux-mêmes orientés par elle ; plusexactement, ils sont sensibles au système des valeurs qui règne dans leur société et qui spécifie sa vision dumonde.

Elle offre la possibilité d'un plaisir désintéressé comme le pense Kant.

« Est beau l'objet d'une satisfaction désintéressée ».

La satisfaction est désintéressée, ce qui signifie que nous ne pouvonsl'éprouver que si nous sommes dans un certain état d'esprit par rapport àl'objet.

Kant ne veut pas dire que la beauté ne nous intéresse pas, que nous sommes indifférents mais que le plaisir esthétique naît lorsque nous n'avonspas le souci de l'utilité (celui qui va en mer dans le seul but de pêcher, quiporte sur elle un regard de technicien, n'éprouvera pas de plaisir esthétique),de l'agréable ( celui qui porte un regard lubrique sur un Nu, éprouve unesatisfaction charnelle qui est d'un autre ordre que la satisfaction esthétique),du bien ( celui qui apprécie une œuvre engagée en raison de son caractèremoral, éprouve une satisfaction morale qui n'est pas esthétique).

Le beaun'est ni l'agréable ni le Bien.

Certes une satisfaction peut être morale etesthétique, les deux ne s'excluent pas mais en tant qu'esthétique, elle n'estpas morale.

A l'encontre de Platon , Boileau, Hegel , Kant affirme que le beau n'est pas le vrai.

Mais il n'est pas non plus le pur sensible puisque le beau nese réduit pas à l'agréable bien que satisfaction esthétique et sensuelle nes'excluent pas.

Et de cela Hume ne peut rendre compte.

De même qu'uneœuvre d'art immorale peut être belle, de même, peut l'être une œuvredésagréable, qui nous déchire et bouleverse.

Et inversement, une musiqueagréable (par les sonorités, le passé qu'elle évoque) n'est pas belle pourautant bien que nous ayons tendance à confondre beauté et agrément.

Parconséquent, le plaisir esthétique est le seul plaisir libre.

Il n'est pas l'effet de la satisfaction de quelque chose, dubesoin du corps ou d'une impératif de la raison.

Libre parce que désintéressé.

3) Une distinction bien mince Les premières œuvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisés et élevées au rang d'œuvre d'art.

Un porte-bouteille, uneroue de vélo, un bidet.

On peut imaginer que par là s'amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art,de l'art conçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création.

La récupérationamorcée par les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrerdans le domaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour rejeter une œuvre hors de l'art.

Des artistescomme Arman, César reprend des éléments de la vie quotidienne dans des compressions, des réarrangements avecnotamment des poubelles, des déchets, des voitures.

Le pop art par le biais de Warhol fait rentrer des boites deconserve, d'emballage dans le domaine de l'art.

Aussi, c'est le regard de l'artiste qui fait d'un objet quelque chosed'artistique, qu'il lui donne une signification.

Ainsi n'importe quel objet vu par un photographe peut devenir artistique,comme chacun selon Wahrol peut avoir son quart d'heure de célébrité.

Tout est nivelé, il n'y a plus de supériorité deobjets sur les autres au risque de l'insignifiance.

La distinction entre l'art et les objets quelconque semble bienmince.

Un simple changement de contexte suffit, mais sinon la différence peut être imperceptible.

Conclusion.

L'art contemporain a mis à mal les critères qui pouvaient déterminer ce qui distingue un objet quelconque d'un objetd'art.

Mais il y a encore une différence entre un simple objet et un objet d'art, ne serait-ce que son lieud'exposition, l'entourage culturel qui lui inhérent, et que son auteur est reconnu comme artiste à part entière.

L'artintéresse l'esprit et non le désir et la simple utilité.

L'objet quelconque ne rentre pas dans le règne de la culture etreste dans le quotidien.. »

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