Peut-on douter de tout ?
Publié le 06/05/2013
Extrait du document
«
ne sommes jamais totalement certains d’être dans le vrai.
L’imagination, est un pouvoir
sans règles, d’associations passées.
En effet, l’imagination n’est pas créatrice, elle associe.
Dès que nous mettons en relation, nous avons la possibilité d’éventuelles erreurs.
La vérité,
étant dans ce sens une relation, elle peut être fausse.
Les couleurs, elles, comme perception
ne sont pas fausses.
Il existe également d’autres connaissances, cette fois plus « humaines » que l’on nous
enseigne comme étant certaines.
Ces connaissances, nous sont transmises par les livres, par
les autres : elles sont le reflet de la société à laquelle nous appartenons, et en douter, va
encontre de nos principes.
Pourtant, ne peut-on penser, que notre professeur se trompe ? Ne
peut-on penser, que les enseignements tels l’histoire, la religion, qui se basent en quelque
sorte sur des témoignages, ne sont pas finalement si certains ? Il est dès lors possible, de
douter de la majeure partie de nos connaissances, dès que l’on considère que celles-ci sont
pour la plupart bâties sur du sable.
C'est-à-dire, que si le sur quoi nos connaissances
s’appuient n’est pas stable, alors toute cette connaissance s’avère extrêmement douteuse.
Ne pas douter, alors que rien n’est totalement su, semble aller en contre des
principes du relativisme : on croît ce que l’on nous dit, sans réellement en chercher une
autre explication.
Mais si, rien n’est certain, n’est-il tout de même pas exagéré de penser
que l’on peut douter de tout.
Surtout si ce doute, nous entraîne à rejeter tout ce qui nous
semble douteux, comme si c’était faux, et tomber dans le scepticisme.
N’y a-t-il pas une
sorte de limite au doute ?
Ce que recherche Descartes par-dessus tout, c’est la vérité indubitable.
Le doute,
cet acte porté sur l’intégralité de la connaissance, est un acte volontaire.
Il est le moyen, et
non pas la fin comme chez les Sceptiques, de déboucher sur la connaissance.
Si tout ce que
nous pensons peut être faux, alors est ce que quelque chose peut rester vraie ? Existe-t-il
quelque chose de parfaitement indubitable, lorsque toute relation, toute addition peut être
fausse ? C’est le doute hyperbolique.
Pourtant, afin de douter de tout, même ce qui est le
plus évident, Descartes a tout de même recours à des « artifices » comme le malin génie.
Cet outil transitoire qu’est le malin génie, serait une sorte de Dieu tout puissant, qui
manipulerait l’esprit.
Dès lors, tout ce que nous pensons, même les choses les plus
indubitables, telles les mathématiques, seraient affectées d’innombrables incertitudes, une
fois que nous considérons l’existence de cette puissance trompeuse.
Cet artifice plutôt
improbable, prouve que le philosophe a conscience, que le doute radical, a ses limites.
Et le
fait même que le doute cartésien soit hyperbolique, nous montre qu’il reste impossible de
douter de tout, car même lorsque Descartes, emploie corps et âme à douter de tout, il
échoue tout de même sans vraiment savoir pourquoi.
C’est à Wittgenstein, et sa philosophie du langage, qu’il revient de bien montrer pourquoi il
est impossible de douter de tout.
En effet, selon le philosophe, les arguments les plus
puissants de Descartes, sont des non-sens.
Premièrement, si nous doutions réellement de
tout, nous devrions douter des mots que nous employons.
Or, si nous en arrivions à douter
du langage, nous ne pourrions pas parler.
Wittgenstein dit également, que le sens des mots
est collectif, c'est-à-dire que c’est l’usage d’un mot qui en fait sons sens.
« Je perçois »,
désigne le fait de voir les choses telles qu’elles sont, or, chez Descartes, percevoir équivaut.
»
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