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Peut-on douter de tout ?

Publié le 22/02/2012

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Rappelons tout d'abord les notions indispensables à l'étude de notre sujet. Le verbe pouvoir signifie, à la fois, avoir la possibilité de faire quelque chose, être capable de la réaliser, et, d'autre part, avoir le droit. « Peut-on » signifie donc « est-il possible de », mais aussi « est-il légitime de ». Il faudra, par conséquent, simultanément s'interroger sur la possibilité de douter et sur la légitimité de cette opération. Que désigne, maintenant, le verbe « douter » ? D'une manière très générale, le doute représente un état d'incertitude de l'esprit entraînant une suspension du jugement ; douter, c'est ne pas pouvoir déterminer si une affirmation est vraie ou fausse, c'est, en cet état d'incertitude, suspendre toute affirmation. Douter n'est pas nié : la négation est une certitude, le doute revient à admettre qu'on ne sait pas. « De tout », enfin, signifie ici : de l'ensemble des réalités, quelle que soit cette réalité. Et c'est, bien entendu, cet Universel qui pose problème ici.

« tout.

Dès Socrate, les philosophes ont commencé à douter.

Celui-ci avait pour but de remettre chaque personne en question, de lui faire rechercher la vérité au delà de ce qu'il pensait ou croyait.

Socrate doutait et faisait douter. L'acte de douter est œuvre de la pensée et porte sur l'opinion.

Nous pouvons donc tout d'abord nous interroger sur celles de nos opinions que nous avons reçues de ceux qui nous les ont enseignées.

Dès notre plus jeune âge, on tente de nous faire assimiler des idées que nous devons admettre sans que nous ayons la possibilité de vérifier leur exactitude et parfois, celles-ci se trouvent être erronées.

Douter est donc indispensable pour s'approcher de la vérité.

C'est cette idée que développe Descartes dans sa première Méditation Métaphysique lorsqu'il nous dit « Il y a déjà quelques temps que je me suis aperçu que dès mes premières années j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables ". Ces opinions ne sont donc pas le fruit d'une réflexion; elles ne sont pas passées par une critique tendant à s'assurer de leur exactitude : d'où la remise en question dont elles peuvent faire l'objet. S'il n'avait pas douté de ce qu'on lui a appris, il n'aurait jamais su que ces opinions étaient fausses et aurait continué à vivre en les tenant pour réelles. Chaque opinion, chaque idée doit être le fruit d'une réflexion, d'une critique personnelle.

Si l'on ne peut prendre pour acquis ce que l'on nous dit ou nous apprend, on ne peut également pas toujours croire ce que l'on pense comprendre.

Combien de fois n'avons-nous pas été trompés par nos sens ? Lorsque nous voyons ou plutôt, croyons voir quelque chose, nous ne pouvons avoir la certitude qu'il ne s'agit d'une illusion d'optique, d'un mirage ou de quelque autre phénomène qui pourrait nous trompé.

N'être sûr de rien avant de l'avoir vérifié semble donc être l'unique façon de n'admettre que des « vérités ». Certes, tout cela concerne une échelle personnelle mais nous poursuivrons en nous interrogeant sur l'utilité de douter pour les sciences.

Prenons le plus conséquent des exemples avec Galilée et Copernic.

En refusant de croire ce qu'on leur avait appris, en doutant des thèses de l'époque, ces Hommes sont devenus de précurseurs en astronomie en découvrant que la Terre tourne sur elle-même et autour du Soleil.

Si personne n'avait jamais remis en question les croyances affirmant le contraire, aurions-nous un jour découvert cette vérité scientifique ? Douter est essentiel aux sciences et un scientifique comme un philosophe ne peut douter de l'importance de douter de tout. Douter de tout, se remettre perpétuellement en question est donc indispensable autant à l'échelle des sciences qu'à celle du développement personnel.

Cela nous permet de ne pas admettre de fausses opinions ou de fausses idées, de ne pas se laisser trahir par nos sens ou de ne pas rester intellectuellement figé dans des thèses erronées. Antithèse : Nous venons de voir que comme Socrate, Descartes adopte, au début de ses Méditations métaphysiques , la méthode du doute.

Ce que recherche Descartes, c'est la vérité.

Or, il se dit que pour cela, il vaut mieux abandonner toutes les croyances qu'il a eues jusqu'alors, que celles-ci ne sont autres que ce que Spinoza appellera les "connaissances par ouï-dire" ( Ethique , Livre II).Pourtant, on peut dire que ce que Descartes nous montre, tantôt implicitement, tantôt explicitement (avec le cogito), c'est que le doute radical a bien des limites.

Nous sommes incapables de douter de tout. Tout d'abord, nous verrons que l'on ne peut douter de certaines choses sans mettre par là en doute tout notre système d'évidence, toute notre conception du monde.

Qu'arriverait-il si l'on se mettait à douter que la terre tourne, que le monde extérieur existe, que les mots ont un sens ou que 2 + 2 = 4.

Il est essentiel pour vivre en. »

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