Devoir de Philosophie

Peut-on évoquer l'autre sans se remettre en question ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

question
Il dit que même si l?on devient tout-puissant, si personne n?est là pour partager notre joie, et pour nous la renvoyer, alors nous serons malheureux. L?homme a besoin d?un miroir, d?un autre lui-même. Tournier, avec son Robinson illustre très bien cette idée. En effet, Robinson, tout seul sur son île déserte s?aperçoit à quel point le regard des autres et la remise en cause qu?ils provoquaient chez lui était importante : elle lui permettait de construire ses représentations du monde. C?est parce qu?il existait un avis différent du sien, que sa conscience du monde pouvait de développer.   III.             La remise en cause que l?autre provoque m?est nécessaire.   La remise en cause de nous-mêmes par l?autre nous est nécessaire bien qu?elle ne soit pas agréable. C?est une certaine soumission qui s?opère : l?autre peut avoir raison de nous. De là vient notre ?insociable sociabilité? : nous ne voulons pas entrer en société, mais nous avons tout de même une inclination à le faire.
question

« Peut-on évoquer l'Autre sans se remettre en question soi-même ? En marchant dans la rue, j'aperçus un sans domicile fixe à l'allure malheureuse, l'espoir avait déserté ces yeux.

Pourquoi une toute autrelueur brille dans les miens ? Peut-on évoquer l'Autre sans se remettre en question soi-même ? Pouvons-nous envisager l'Autre sans êtreinfluencer par notre propre perception des choses.

Est-il possible de se faire une idée de l'Autre sans être amené à réfléchir à notrecomportement ? Nous exploiterons ces questions au cours de cette dissertation.

Nous verrons dans un premier temps qu'avec le principede supériorité il peut n'y avoir aucune remise en question.

Ensuite nous aborderons notre perception des choses, puis les retournementsde situation possible grâce à la remise en question ainsi que les conditions de vie.

Enfin nous constaterons que la remise en questionrend possible le fait d'agir pour le mieux, vis-à-vis de soi-même et des autres. Si l'on méprise l'Autre, qu'on part du principe qu'on est supérieur à lui, il n'y a pas de remise en question.

Cela est surtout valable quandon remonte dans l'histoire, comme dans l'Antiquité ou lors des conquêtes.

Quand les colons ont découvert les Indiens, ils les ont traitéscomme barbares et ne se sont pas intéressés à leur culture.

Les colons n'ont vu aucun point positif qui aurait pu être susceptiblesd'améliorer la culture Européenne.

Ils se sont bornés à traités les Indiens comme sauvage et à se dire qu'ils étaient supérieurs à eux.

Onpeut prendre un exemple de Jean-Claude Carrière dans la Controverse de Valladolid.

Sépulvéda dit : « les habitants du Nouveau Mondesont des esclaves par nature.

En tout point conformes à la description d'Aristote ».

Il emploie m ême un argument d'autorité pour renforcerson idée qu'il veut unique. Mais assez récemment on retrouve, lors de la seconde guerre mondiale, l'exemple du nazisme.

Hitler, le Führer et chancelier du régimenazi a exterminé des juifs, mais aussi des Tsiganes, des Slaves, des homosexuels, car il les considérait comme des sous race, comme ill'indique dans « Mein Kampf », il voulait garder en Allemagne seulement les personnes de sang purs, les Aryens.

Il a toujours méprisé lesjuifs et n'a jamais remis son jugement en question, il utilise même la propagande pour forcer chacun à ne jamais se poser de questions. Ou encore dans la vie de tous les jours, on retrouve des préjugés plus ou moins fort ancrés dans les esprits.

Le préjugé racial est unphénomène d'intolérance vis-à-vis de ce qui est différent de nous.

Certaines personnes se considèrent supérieures aux autres « races ».Dans Si c'est un homme, Primo Levi explique que les humains ont naturellement des « impulsions animales » qui consistent à éprouverde la répulsion pour les différences, pouvant être physique, de langage, de manière de vivre... Pour résumer, il n'y a pas de remise en question, si l'on se borne à ne voir les autres que comme des êtres inférieurs et considérer quenotre propre culture est la meilleure. On ne peut pas évoquer l'Autre sans se remettre en question soi-même, car c'est selon notre propre perception qu'on envisage l'Autre.

Onne peut pas faire abstraction de soi pour juger l'Autre.

Par exemple la beauté de l'être est une chose abstraite, elle n'est représentativeque selon notre point de vue.

Elle change avec les personnes.

Il y a remise en question car présence de comparaison entre la beauté del'Autre et la nôtre. En critiquant les autres, on se remet en question soi-même.

On en vient à se poser des questions comme : Notre culture est-elleréellement meilleure que la leur ? N'a-t-on pas fait pareils crimes voir pire ? Pour étayer cet argument nous allons nous servir d'Histoired'un voyage en la terre du Brésil.

Les Indiens du Brésil en effet, ont fait preuve d'anthropophagie, cet acte est certes détestable mais lesEuropéens ont fait encore pires comme le dit Jean de Léry.

Les Européens mangent, au sens figuratif, les pauvres, les jetant à la rue «Nos gros usuriers suçant le sang et la moelle, et par conséquent mangeant tout vivants...

».

Mais pas seulement, les Européens ont eux-mêmes reproduits pareils actes, comme pendant la sanglante tragédie se déroulant à Paris « la graisse des corps humains (qui d'unefaçon plus barbare et cruelle que celle des sauvages, furent massacrés dans Lyon, après être retirés de la Saône) ne fut-elle pas venduepubliquement au plus offrant et dernier enchérisseur ? ».

On peut aussi citer Cœur de Roi tout aussi misérablement massacré, découpé,exposé, grillé et mangé par ses haineux.

L'auteur remet en question les Européens, ils remarquent en effet qu'ils ont commis les mêmescrimes que les Indiens, voir certains plus exécrable encore.

Il s'inclut même dans sa critique, car lui-même est Européen.

Sa remise enquestion est donc complète. Par un autre exemple on peut aussi illustrer cette remise question, comme dans les Essais de Montaigne.

Encore une fois, on reprendl'exemple des Indiens, considérés comme sauvage.

Sauvage, car ils ont un mode de vie considéré simple, vivant en accord avec lanature.

Ce mode de vie ne nous éviterait-il pas bien des problèmes ? Les guerres auraient-elles éclaté malgré tout ? Ceci est peuprobable et Montaigne remet donc notre manière de vivre complexe en question et nous démontre qu'il y a des limites à cette évolution «Nous avons tant rechargé la beauté et la richesse de ses ouvrages par nos inventions, que nous l'avons étouffée.

Si est-ce que, partoutoù sa pureté reluit, elle fait merveilleusement honte à nos vaines et frivoles entreprises.

» Il prend la défense des Indiens en s'appuyantsur des arguments d'autorité, car tout ce qui est naturel est bon, donc les Indiens sont bon.

On constate alors que, la remise en questionapporte un retournement de situation.

Critiquer autrui amène à nous critiquer nous-mêmes, et découvrir les avantages culturels quel'Autre a par rapport à soi, ce qui ne peut, que nous faire évoluer. On se rem et en question aussi par rapport aux chances qui nous on été offertes, et qui n'ont parfois pas été les mêmes chez l'Autre.

Pourjuger l'Autre, il faut donc prendre en considération les conditions dans lesquelles ont été élevé chacun.

Dans le livre de Delphine de Vigan,No et moi, Lou, une jeune fille surdouée, d'un milieu assez aisé, se prend de compassion pour une jeune clocharde et lui offre une chancede vivre comme elle.

Lou se remet en question car elle sait que si elle n'avait pas été élevée de cette manière, elle aurait pu être commeNo. Dans Le Seigneur des Anneaux J.R.R.

Tolkien met en scène un jeune hobbit, porteur de l'anneau, étant le seul à pouvoir sauver lemonde.

Bien des fois, il se remet en question, se demandant s'il est à la hauteur de cette rude tâche, mais en pensant aux autres, sansdéfense, il va agir pour, non seulement sa survie, mais aussi, celle des autres.

On peut alors remarquer qu'en évoquant les autres, on seremet en question pour agir pour le mieux. Pour conclure, on ne peut pas évoquer l'Autre sans se remettre en question soi-même car notre perception de la vie nous en empêche.Notre esprit développé, mène automatiquement une réflexion sur notre jugement de l'Autre, et entraîne la modification de notrecomportement, qui parfois même nous amène à notre propre autocritique.

Cependant dans certains cas, il est possible qu'aucune remiseen question ne soit effectuée.

En effet lorsque nos esprits persistent à croire en leur propre idée sans prendre en compte les autres,l'esprit de supériorité l'emporte et plus rien ne peut y pénétrer.

Pourra-t-on un jour atteindre une ouverture d'esprit telle que la questionne se pose plus ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles