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Peut-on faire le bien en l'absence de toute idée claire ?

Publié le 27/02/2008

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Faut-il connaître le bien pour le faire ? Le bien est une notion abstraite complexe. Dans notre sujet, elle est entendue dans le sens d’une action morale puisque l’on parle de ‘faire le bien’. Le bien s’oppose principalement au mal et se reconnaît à ses effets positifs ou laudatifs sur autrui. Le bien est donc l’être qui possède la perfection absolue. Ici, l’on se demande si le bien dépend, pour être réalisé, de l’idée claire qu’on en a. Mais qu’est-ce qu’une idée claire ? L’idée claire est définie par Descartes dans Principe de la philosophie, art. 45 : « J’appelle claire, celle qui est présente et manifeste à un esprit attentif. « Ainsi lorsqu’on a une idée claire, on en a conscience. Ainsi l’on peut se demander si le bien peut être réalisé en dehors de toute conscience de bien. Mais si le bien dépend de ce qu’on sait qu’on fait le bien, qu’on agit en connaissance de cause en vue du bien, alors une action bonne (c'est-à-dire correspondant à la norme établie) non déterminée préalablement comme bonne, n’est pas considérée, jugée comme bonne. Cela pose problème. En effet, cela changerait la définition du bien qui ne serait plus l’action bonne, mais l’action bonne déterminée et voulue préalablement comme bonne. Si la définition du ‘faire bien’ est celle-ci, alors comment saura-t-on si le bien est fait pour lui-même ou pour l’intérêt qu’il rapporte ? En effet, le bien ne serait-il pas, par excellence, l’action bonne faite en toute innocence : un pur acte désintéressé attesté par l’ignorance de l’acteur réalisant le bien ? Mais dans le même temps, comment pourrait-on faire le bien si on l’ignore ? Si je n’ai aucune conscience du bien et du mal, je ferais l’un et l’autre indistinctement et indépendamment de toutes valeurs morales. Le bien fait sans conscience du bien, c'est-à-dire au même titre que le mal, a-t-il encore une valeur positive ? Ne faut-il pas, pour faire le bien, le vouloir, c'est-à-dire avoir une intention bonne ?

« que (2 a) prime sur (2 b).

Il faut toujours faire respecter ces principes en suivant cet ordre de priorité.

Le rapportde (1) à (2) implique que l'on ne peut sacrifier des libertés pour augmenter le bien-être des gens.

On ne peutrestreindre la liberté qu'au bénéfice de la liberté.

De même (2 a) domine (2 b), ce qui veut dire que la sauvegarde del'égalité des chances est prioritaire par rapport au bien-être.Intéressons-nous maintenant au principe qui concerne directement notre question, le principe (2 b), appelé principede différence.

C'est lui qui organise les inégalités économiques de la façon la plus juste.

Autrement dit, l'État tented'agir sur les inégalités économiques, autant que cela ne remet pas en cause la liberté et l'égalité des chances.Rawls en vient à dire qu'il y aura des inégalités justes et des inégalités injustes.

Les inégalités justes sont celles qui bénéficient aux plus mal lotis.

Par là, Rawls interdit que l'on puisse sacrifier le bien-être de certains pour le bien commun.

On ne tolérera d'augmenter le bien-être des plus riches que si celui des plus défavorisés s'accroîtégalement.Ainsi la justice ne produit pas à proprement parler des inégalités, elle en autorise certaines, qui de ce fait doiventêtre reconnues justes.Du même coup, Rawls résout le problème du mérite.

Le mérite a une signification morale, aussi il n'y a aucun sens à dire que l'on mérite la position sociale que l'on occupe.

En revanche, il est juste que les talents soient récompensés,qu'ils viennent de la nature et/ou de la société.

Le salaire, de ce point de vue-là, ne sanctionne pas.

un quelconquemérite, mais des compétences.

Enfin, les plus talentueux peuvent tirer avantage de leur situation, mais à conditionque ce soit au bénéfice des plus mal lotis.

Par leur capacité, ils sont susceptibles de produire des richesses quipourront profiter aux plus démunis.

Voilà résumé le modèle d'une justice solidaire. Pour finir, il apparaît que la justice peut être inégalitaire, mais encore qu'elle doit l'être jusqu'à un certain point.

Unesociété juste se doit de tenir compte de l'avis de ses membres.

On ne conçoit plus aujourd'hui, dans nosdémocraties modernes, l'existence d'une justice idéale et parfaite, coupée de la volonté du peuple.

L'égalitarismesystématique a été le discours de quelques grandes utopies qui ont raisonné sur une idée a priori de la justice.Une société rigoureusement égalitariste ne recevra jamais l'adhésion de tous.

La justice nous porte indéniablement àexiger l'égalité avec les autres, mais il y a un seuil au-delà duquel trop d'égalité n'est plus supportable.

Nonseulement cela limiterait notre liberté, mais surtout nous n'acceptons pas d'être traités sur un pied d'égalité avecceux qui valent moins que nous, ceux qui travaillent moins, ceux qui sont moins efficaces, etc.

La justice n'a riend'incompatible avec un certain degré d'inégalité.

Une société n'est pas plus juste qu'une autre sous prétexte qu'elleest plus égalitaire.

Selon Rawls , pour les membres d'une société, placés sous un «voile d' ignorance », c'est-à-dire ne connaissant pas la situation qu'ils occuperont au sein du tissu social, des inégalités sont acceptables, si ellespermettent d'améliorer le sort des plus défavorisés.Pour autant nous ne sommes pas reconduits au point de vue méritocratique, car les inégalités ne sont pas justifiéespar le mérite, mais par le droit pour chacun de développer ses capacités, et de les voir reconnues à leur justevaleur, dans la mesure où les talents de tous profitent à la communauté, et plus particulièrement aux plus mal lotis.La devise de la République française, Liberté, Égalité, Fraternité, se voit éclairée d'un nouveau jour.

Liberté etégalité forment les deux principes de la justice politique.

La justice distributive reposerait, quant à elle, sur lafraternité, plus que sur l'égalité.

La fraternité républicaine devenant solidarité économique.

III. La parfaite action bonne est désintéressée. Mais alors, comment résoudre cette aporie qui veut que l'intention bonne soit nécessaire à l'action bonne et quedans le même temps je peux agir bien sans le savoir ? C'est Kant qui va résoudre cette aporie en affirmant quel'action bonne par excellence est l'action désintéressée.

En effet, ce qui fait qu'une action est bonne n'est pasnécessairement l'idée claire qu'on en a, c'est bien plutôt le fait que l'on n'en retire aucun avantage.

Une actionbonne, dans laquelle celui qui la fait y gagne un intérêt quelconque, perd immédiatement le bien qu'elle renfermait.Ainsi si je donne une pièce à quelqu'un qui fait la manche pour que les autres soient fiers de moi, ou encore pourque j'ais moi-même une meilleure opinion de moi, alors cette action ne sera pas purement désintéressée, et donc nesera pas bonne.

Tout le paradoxe de l'action bonne est donc là : pour faire une véritable action bonne, il faudraitn'en avoir aucune idée claire, et agir bien sans même s'en rendre compte ; mais dans le même temps, l'on ne peutagir bien sans une intention bonne, c'est-à-dire sans une visée positive.

Mais alors est-ce à dire que l'action bonneparfaite est impossible ? Par ailleurs y a-t-il déjà eu une action bonne au sens de Kant, c'est-à-dire purementdésintéressée ? Ces questions ne sauraient trouver de réponses.

Il semble donc que nous ne puissions pas faire ‘lebien', mais uniquement le meilleur possible.

Dans ce cadre-là, il nous faut avoir une idée claire du bien et tenter dene jamais être heureux (car c'est là aussi un intérêt) de faire le bien.. »

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