Devoir de Philosophie

Peut-on faire son devoir machinalement ?

Publié le 09/04/2009

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Le devoir est omniprésent dans la vie de l'Homme. En effet, dès sa plus jeune enfance, celui-ci est confronté à un certain nombre d'obligations. Présent dans les lois ou encore dans la vie professionnelle, le devoir semble pouvoir se qualifier d'habituel. Or une action à caractère machinal s'effectue instinctivement et sans intervention de la volonté. Faire son devoir machinalement insinuerait donc que celui-ci serait ancré en l'Homme, ce dernier n'ayant pas besoin de penser à le faire. Cependant au quotidien, le devoir n'est pas toujours respecté, ce qui suppose la présence d'autres critères qui rendent difficile l'application du devoir.

Il est donc légitime de se poser la question suivante : « Peut-on faire son devoir machinalement ? « D'où provient tout d'abord le devoir ? Comment essaye-t-on de nous le rendre machinal ? Un devoir appliqué machinalement reste-t-il un devoir authentique ? Qu'est-ce qui vient s'opposer à l'application du devoir ? Le devoir n'est alors pas facilement réalisable. Ne doit-on pas plutôt définir notre propre devoir, rendre son application habituelle tout en le remettant en question ?

« Fondements de la métaphysique des m½urs (1785).

Par ailleurs, si l'intervention de la volonté est nécessaire audevoir authentique, il n'est alors pas possible de faire celui-ci machinalement.

En effet, celle-ci fait partie intégrantedu devoir et c'est en voulant faire son devoir, sans autre préoccupation que de le faire, que l'on effectue une actionmorale. Encore faut-il posséder cette bonne volonté.

Il est concevable de ne pas vouloir faire le bien, à cause d'unsentiment de haine par exemple.

L'Homme n'est pas une machine, il n'est pas à l'abri de la paresse morale et de latentation du mal.

Edgar Allan Poe dans « Le démon de la perversité » des Nouvelles histoires extraordinaires (1951)relève la possibilité que «nous perpétrons certaines actions simplement parce que nous ne le devrions pas.» L'attraitdu mal qualifié par l'auteur d'esprit de perversité est donc un obstacle à l'accomplissement du devoir.

Par ailleurs, lavolonté morale n'est pas une volonté obscurantiste, et suggère une remise en question constante afin de ne pastomber dans le fanatisme.

Il s'agit donc d'une volonté éclairée, qui implique une résistance à soi-même et à nossentiments. En outre, la morale reste un idéal ; elle est donc éloignée de la réalité.

La nature humaine nous met dansl'impossibilité de pouvoir faire notre devoir dans sa totalité ; que ce soit machinalement ou pas.

Dans La vieheureuse (58 ap.

J-C), Sénèque par du principe que le devoir est une exigence utopique mais souligne le fait quel'Homme qui aura passé sa vie à développer ses vertus pour se rapprocher au plus de cet idéal aura « du moinssuccombé à de nobles efforts ».

Ainsi, faire au mieux son devoir demande un réel investissement personnel et peutprendre du temps.

Faire son devoir peut alors se présenter comme un sacrifice. Le volonté, les désirs et sentiments, la nature humaine sont donc des éléments influant sur l'accomplissement dudevoir.

Mais ne doit-on pas plutôt définir celui-ci comme une notion relative ? «L'enfer est pavé de bonnes intentions ».

Ce proverbe de Saint Bernard accentue le fait qu'effectuer son devoir doitnécessairement impliquer l'usage de notre entendement.

Il est donc nécessaire de remettre en question la moralitéde tout devoir qu'il soit présenté comme moral ou non.

En effet, les circonstances peuvent nous amener àconsidérer un devoir comme plus ou moins moral.

La morale nous indique de ne pas tuer, mais la peine de mort n'est-elle pas utile pour certaines sociétés et défendre sa patrie par les armes serait-il un crime ? Deux impératifspeuvent alors s'opposer : « Je ne dois pas tuer » et « je dois protéger ma famille ».

Libre à chaque individus de jugerde la moralité d'un devoir suivant le contexte.

Ainsi le devoir peut se définir comme relatif ce qui justifie par ailleursl'expression « faire son devoir ».

De même l'application d'un devoir autre que moral peut tout aussi bien êtreconsidéré comme plus ou moins nécessaire suivant l'individu.

Il faut alors trouver un compromis entre nos objectifs,l'obéissance à l'impératif tout en gardant encore une fois en vue la moralité et conséquence de nos actes. Dès lors, tout l'enjeu réside dans la définition, relative, de notre devoir.

La vertu morale est définie comme un milieu,une capacité de dosage entre notre volonté personnelle et l'obéissance à la loi, universelle.

Il faut pour cela pouvoirfaire son devoir sans aller dans l'excès, au risque de restreindre notre bonheur personnel, sans pour autant tomberdans le laxisme voire l'immoralité.

La vertu morale ainsi déterminée par Aristote est « le produit de l'habitude, d'où luiest venue son nom » (Ethique à Nicomaque, II, 1).

Il faut donc s'exercer à trouver ce milieu et définir son devoir.Pouvoir faire son devoir machinalement consisterait à être capable de juger, de remettre en question et d'approuvercelui-ci instinctivement tout étant écartant tous nos désirs et sentiments.

Ci cela n'est sûrement pas unepotentialité réalisable par l'Homme, elle peut là encore faire figure d'idéal au sens de but à atteindre.

L'applicationspontanée du devoir définirait alors l'Homme vertueux. Faire son devoir n'est pas uniquement une obéissance à autrui, il implique la volonté et la raison de l'individu.

Faireson devoir machinalement, c'est à dire ne pas remettre en question celui-ci et ne pas s'y soumettre volontairement,c'est alors risquer d'être l'outil de l'immoralité.

Il faut ainsi définir son propre devoir.

Toute fois, la remise en questiondu devoir peut être considérée comme une habitude à prendre, un objectif à atteindre. Pour le devoir moral, tout l'enjeu réside dans notre définition de la Loi universelle et trouver cette vertu morale justequi nous permette de faire notre devoir le plus habituellement possible. Sujet désiré en échange : Qu\'est-ce qu\'une image ?. »

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