Peut-on fuir sa propre liberté ?

« On peut fuir sa propre liberté 4H·U• La liberté exige des choix, des engagements, des responsabilités.

Ces choix, ces engagements, ces responsabilités peuvent effrayer la conscience.

C'est alors que l'homme aura recours à la «mauvaise foi)).

Fuir la liberté, c'est aussi fuir l'angoisse S artre ne définit pas la liberté comme le simple pouvoir de tout faire.

Elle est doute, in­ ce rtitud e.

Ce n'est pas l'absence de choix qui m'angoisse, c'est d'en avoir trop.

Être libre, c 'est également me pro­ jeter dans l'avenir sans savoir ce qui m'attend "Mais l'acte premier de mau­ vaise foi est pour fuir ce qu'on ne peut pas fuir, pour fuir ce qu'on est.

» Jean-Paul Sartre (nouvelle expression du «néant»: ce que je serai est bien ce que je ne sui s pas encore).

Il me reste a lors la possibilité d'év i­ ter l'angoisse, de refu­ ser mes responsabili tés face à cette liberté qui définit toute mon exis­ tenc e d'homme.

La «mauvaise foi» est ce qui me pousse à rejeter mes responsabili­ tés d'homme libre Q u'est-ce que la «mauvaise foi»? C'es t, dit Sartre , «l'es­ prit de sérieux »; cet esprit qui fait que la conscience, en se men­ tant à elle-même, re­ fuse de prendre les va­ l eurs humaines pour ce qu'elles sont: des enga- gements de l'homme libre .

Dès lors, je peux me mentir, tricher, af­ firmer que je n'avais pas le choix, que je n'étais pas responsable de ce que j'ai fait.

Sartre dit que l'on a toujours le choix et que l'on est toujours responsable de ses actes.

Même lor sque l'on n'a pas le courage de choisir , lor sque l'on se persuade que l'on ne peut pas choi­ sir , on choisit quand même .

«R e fuser de choi­ sir, c'est choisir de ne pas choisir», écrit Sartre.

La «mauvaise foi» pousse l'homme à refuser sa liberté et les responsabilités qu'elle implique.

-Pourtant , même en refusant de s'engager, l'homme fait toujours un choix.. »