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Peut-on nier le libre arbitre ?

Publié le 29/09/2009

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libre arbitre
Les conceptions classiques de la liberté reposent sur l'idée que les sujets sont capables d'autodétermination. Chaque individu peut décider de la nature de son action, pourvu seulement qu'il le veuille. Descartes souligne le caractère illimité de cette faculté qui fait de l'homme un être singulier dans la nature. Nous avons vu cependant qu'il existe des adversaires du libre arbitre, comme Spinoza qui considère que l'homme ne peut que se conformer aux lois de la nature. L'enjeu de la discussion est en fait la question de l'autonomie du sujet humain. L'homme est-il un être distinct du reste de l'univers ou n'en est-il qu'une partie ? Le développement de la réflexion philosophique a conduit certains penseurs à nier radicalement l'existence d'un sujet humain autonome. Révélatrice à cet égard est la critique du de Descartes.
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« Réfléchir à l'idée de liberté, c'est certainement se demander si l'homme est libre, c'est-à-dire s'il peut vouloir et agir d'une manièreabsolument autonome.

La thèse du libre arbitre répond de manière affirmative à cette question. Liberté et conscience L'homme possède la conscience, ce qui signifie qu'il dit « je ».

Or, dire « je », c'est affirmer que l'on est son propre maître, que l'onpossède la volonté.

Cette faculté de se déterminer à partir de soi-même est-elle absolue ? Pour Descartes, l'homme possède le librearbitre car sa volonté est infinie : il peut même vouloir contre son bien.

Alors que l'animal est conduit par l'instinct, l'homme peut sediriger selon sa volonté. La critique du libre arbitre L'idée selon laquelle l'homme est libre n'est-elle pas une illusion ? Nous pensons agir librement mais ne sommes-nous pas déterminéspar des causes qui nous échappent ? Ainsi Spinoza affirme que la liberté dont les hommes se vantent « consiste en cela seul que leshommes sont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent ».

Ne sommes-nous pas influencés par notreenvironnement ? Notre pensée elle-même n'est-elle pas l'effet de mécanismes cérébraux que la science découvrirait progressivement.L'idée d'un déterminisme social ou biologique semble contredire la thèse du libre arbitre. Liberté et libération Si on peut constater que la liberté humaine ne va pas de soi, que nous pouvons nous tromper sur la réalité de notre autonomie, celasignifie-t-il que la liberté nous échappe nécessairement ? La liberté n'est pas une faculté qu'il suffirait de constater, un pouvoir dontl'usage serait spontané.

La liberté est avant tout une tâche à accomplir.

Affirmer qu'on est libre, c'est évoquer un projet, une libération parlaquelle l'esprit se fait vigilant pour s'affranchir des multiples servitudes dont il peut être l'objet. Qu'appelle-t-on le libre arbitre ? Le libre arbitre pose la volonté comme cause première des actions des hommes.

Il peut s'agir de se déterminer en l'absence de causesapparentes ou de raisons précises.

À l'inverse, nous pouvons décider de choisir le contraire de ce qui paraît raisonnable.

Dans les deuxcas, c'est bien la volonté pure qui semble être la cause originelle de notre action. La figure qui revient systématiquement pour illustrer le libre arbitre est celle forgée par un philosophe scolastique du )(Ive siècle, JeanBuridan : elle présente un âne qui, placé devant un seau d'eau et une botte de foin, ne peut se décider pour l'un ou l'autre et, enconséquence, meurt de faim.

Si cette histoire semble peu vraisemblable, elle sert d'argument pour démontrer que l'homme, parce qu'ilest doué de raison, ne peut mourir d'une telle manière.Toutefois, même si l'homme opère ses choix de façon rationnelle, il peut se trouver dans la situation de l'âne de Buridan, et ne pouvoirutiliser sa réflexionpour faire un choix entre deux choses d'égale valeur.

Il peut encore, selon un exemple choisi par Descartes, se trouver à la croisée dechemins, perdu dans une forêt et sans argument rationnel pour décider d'aller à gauche plutôt qu'à droite.

En de pareils cas, c'est laspécificité de l'homme, la raison, qui se trouve mise en échec.

Mais celles ci n'est pas la seule caractéristique de l'homme.

La libertédifférencie l'homme de l'animal et fait du premier un être quise détermine de manière autonome.

Si l'on considère que la liberté consiste à prendre une décision sans l'appui d'autre puissance que lasienne propre, on peut alors avancer l'idée que décider, c'est créer : en ce sens, nos actes créent bien une nouvelle causalité. Lorsque la raison se trouve impuissante à nous éclairer dans nos choix, sommes-nous, à l'exemple de l'âne de Buridan, condamnés à neplus rien pouvoir faire ? Pour le philosophe, l'animal ressemble à une machine perfectionnée qui obéit aux lois de la nature et n'a doncpas le pouvoir d'improviser : si la loi naturelle est tenue en échec, alors l'organisme qui en dépend est lui aussi immobilisé.

Cela ne peutarriver à l'homme, qui, lui, pense ses actes.

Lorsqu'il n'y a pas matière à réflexion, la liberté consiste alors non pas à décider, mais àtrancher en l'absence de toute raison, par l'effet de la seule volonté.

Cette liberté fait alors exister quelque chose qui ne peut existerqu'en vertu de sa seule puissance.

On la nomme la « liberté d'indifférence » puisqu'elle relève de la pure volonté, sans aucune raison.Descartes écrira, dans ses Méditations métaphysiques (1641), qu'a elle est le plus bas degré de la liberté» et qu'elle «fait paraître plutôtun défaut dans la connaissance, qu'une perfection dans la volonté ». Selon Descartes, le pouvoir même de douter est le fruit d'une décision.

et c'est bien parce que la volonté peut soutenir le doute infinimentque les méditations peuvent s'accomplir.

Si le doute cesse généralement lorsque des arguments sont avancés, si la volonté se soumethabituellement à la raison, cette volonté infinie et autonome peut toutefois continuer de nier.

Descartes va jusqu'à prétendre que, placésdevant la vérité, nous pouvons encore rejeter celle-ci à la condition de fermer les yeux.

N'est-ce pas ce qui se produit dans l'action morale? Nous voyons ce qu'il faut faire et nous choisissons de faire autrement.

« La grandeur de la liberté consiste, affirme Descartes, ou dansune grande facilité que l'on a à se déterminer, ou dans le grand usage de cette puissance positive que nous avons de suivre le pire,encore que nous connaissions le meilleur.

» Une volonté peut donc choisir délibérément le malpour le mal en vue d'affirmer sa liberté absolue.

Le libre arbitre repose donc principalement sur la volonté pensée comme créatrice etéchappant à toute détermination.

On peut alors dire du libre arbitre qu'il est double : il est à la fois décision et décision de décider.. »

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