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Peut-on nous reprocher ce que nous sommes ?

Publié le 14/11/2019

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     A la question « peut-on nous reprocher ce que nous sommes ? », nous avons – pour en avoir fait l’expérience avec mon entourage – instinctivement tendance à nous braquer et à décliner précipitamment. Sûrement en raison d’une sorte d’égoïsme ou bien parce qu’il s’agissait d’un moyen de se rassurer les uns les autres au sein d’une même famille et ainsi paraître plus forts. Car faire un reproche c’est remettre en cause, porter atteinte à une personne. Une fois cette étape unanime franchie et le contexte de la question expliqué, les réponses prenaient des orientations plus nuancées en raison de paramètres non fixés : l’émetteur et le destinataire du reproche, la nature de celui-ci, la définition de « sommes » : « être » ou « paraître », les points de vue de chacun. Mais une question se répétait inlassablement et bloquait toute tentative de réponse, que sommes-nous ?          Si l’on se fie uniquement au sens grammatical, « reprocher » équivaut à « blâmer quelqu'un en le rendant responsable d'une faute, d'une chose fâcheuse », on aura naturellement tendance à penser que l’on peut difficilement reprocher à quelqu’un ce qu’il est, au sens premier auquel on l’entend. Et ce, en supposant que l’on parle d’un point de vue éthique, légitime, et non technique car dans cette optique, n’importe qui doté de parole et en pleine possession de ses moyens, n’aura pas, physiquement parlant, la moindre difficulté à reprocher à quelqu’un ce qu’il est. Le verbe « être » à travers « sommes » peut-être interprété de façons différentes : dans un premier temps pour son sens propre, à savoir ce que l’on est. Dans un second temps pour son sens figuré, à savoir ce que l’on paraît être aux yeux des autres. Par ailleurs, « sommes » peut également se situer à plusieurs dimensions : physique et psychique.      D’un point de vue purement biologique, il est évident que l’on ne peut sous aucun prétexte prétendre avoir choisi ce que l’on est. Comme le dit si bien l’adage : « On ne choisit pas ses parents ! ». A partir de là, il semble im...

« impossible de reprocher à quiconque ce qu'il est.

Les parents n'étant pas non plus disposés à connaître à l'avance les spécificités de leur progéniture, impossible de rejeter la faute sur eux non plus.

Attaquons-nous maintenant au dernier responsable possible : Dieu.

Mais comme le souligne Descartes, aucune certitude ne peut être émise quant à son existence même, alors de là à lui reprocher les caractéristiques d'une personne, l'incertitude est complète.

Avec l'évolution technologique actuelle, il est vrai que l'on peut toujours prétendre pouvoir réaliser des changements physiques en ayant recours à de la chirurgie esthétique, dans le cas où le reproche serait physique.

Mais là encore, le jugement indique par définition un aspect subjectif et propre à chacun.

D'autant plus que dans certains cas, le résultat de la chirurgie est très loin de celui escompté.

Le reproche doit dans cette dernière possibilité être adressé au chirurgien et toujours pas au principal concerné.      Ensuite, il est indispensable de préciser que tous les points de vue sont différents.

Prenons l'exemple d'un boucher et d'un végan.

Le boucher, passionné et fidèle à son devoir pense bien agir en tuant des animaux dans le but unique de nourrir la population et ainsi subvenir à ses besoins primaires.

Dans ce cas-là, le boucher ne verra que l'aspect positif de son travail et sera convaincu du bien-fondé de ses actes.

Le végan, dont le « mode de vie consiste à ne consommer aucun produit issu des animaux ou de leur exploitation », selon Wikipédia, aura un point de vue totalement différent sur la même situation.

En effet, il aura tendance à condamner le boucher pour ses actes qu'il qualifierait de barbares.

Dans ce cas-là, le végan sera convaincu que le boucher est en tort et il aura alors tendance à le lui reprocher, dans un cadre éthique.

On voit bien par cette démonstration que dans les deux cas, qui sont pourtant opposés, on ne peut faire à aucun des deux le moindre reproche en étant tout à fait objectif.      Nous venons de voir que de façon logique, on ne peut pas reprocher à quelqu'un ce qu'il est dans le cadre de son aspect physique, dont il n'est pas maître.

Parallèlement, pour adresser un reproche à quiconque, ce dernier se doit d'être purement objectif et rares sont les situations où l'on évoque à l'égard d'une personne un reproche de manière neutre.

Néanmoins, le physique n'est pas la seule dimension constitutive d'une personne à laquelle un reproche peut être destiné.    . »

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