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Peut on opposer la science a la philosophie ?

Publié le 07/12/2005

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■ Un constat. Aujourd'hui nous distinguons nettement la science de la philosophie. Pourtant, à l'origine, elles se confondaient, et il fallut plusieurs siècles pour qu'elles se séparassent progressivement, jusqu'à devenir complètement distinctes : ce fut d'abord, dès l'Antiquité, les mathématiques qui s'émancipèrent de la philosophie, suivies de la mécanique ; au XVIIe siècle, la physique ; au XVIIIe la chimie ; au XIXe, la biologie, la psychologie, la sociologie et les autres sciences humaines. Il apparaît donc que chaque domaine de la philosophie se sépare de celle-ci dès lors qu'il se constitue en science. C'est pourquoi certains n'hésitent pas à opposer science et philosophie.  ■ Le problème. Mais une telle opposition est-elle vraiment légitime ? Si, en effet, la science s'oppose à la philosophie, cela peut signifier que la philosophie n'est pas une connaissance scientifique. Or si la connaissance philosophique n'est pas une connaissance scientifique, elle qui se veut une connaissance réfléchie, rationnelle et prétendant à l'universel, quelle est sa valeur gnoséologique ? En revanche, si la philosophie ne s'oppose pas à la science, si elle est elle aussi une science, qu'est-ce qui la distingue des autres sciences au point d'en faire une forme particulière de la science ? Il convient donc d'examiner les différentes conceptions qu'on peut se faire de la philosophie et les différences qu'elles impliquent entre la philosophie et la science.

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« nous faisons naître des problèmes théoriques. • Ce qui est vrai ou faux en philosophie, ce n'est donc pas la réponse à un problème, mais le problème lui-même.

L'intelligence pratique pose de faux problèmes : les résoudre, ce n'est pas y répondre, c'est lesdissoudre.

Pourtant, un faux problème de la métaphysique n'est pas un problème arbitraire, mais naturel àl'esprit humain. • En posant les vrais problèmes, l'intuition donne par le fait même les moyens de les résoudre.

La réponsedevient possible sitôt que le problème est bien posé.

Reste à la découvrir. 2.

Collaboration de la philosophie et de la science A.

Qu'est-ce que la métaphysique ? • Les procédés de l'intelligence s'appliquent légitimement à la matière ; mais les faux problèmes surgissent deleur application à l'esprit.

Parce que les « données immédiates de la conscience » ne se prêtent pas à desconstructions géométriques, chimiques ou mécaniques, les méthodes de l'intelligence ne conviennent pas àune science de l'esprit.• Parce que l'esprit doit être avant tout saisi comme durée, son étude doit se faire par l'intuition, seule àmême de retrouver la durée sous les constructions spatialisantes du langage.

L'intuition est la méthode d'unescience de l'esprit. • La métaphysique, débarrassée des faux problèmes et pourvue d'une méthode propre, devient scientifique.Au lieu de se consumer en débats stériles sur la liberté ou l'immortalité de l'âme, elle devient capable derésoudre ces questions en en posant correctement les problèmes. B.

La métaphysique et la science • La science positive de la matière est le prolongement de l'intelligence.

Son but est de nous en rendremaîtres.

Par son progrès indéfini, la science atteint le savoir absolu de la matière. • La connaissance de l'esprit est réservée à la métaphysique.

Parce que sa méthode n'est pas l'analyse, maisl'intuition, simple, claire et précise, la métaphysique peut atteindre d'emblée un savoir absolu et définitif.Restera à en préciser les données ; comme la science, la métaphysique progresse, mais différemment. • Science de la matière et science de l'esprit collaborent donc en se partageant les domaines, et se prêtentune assistance mutuelle sur des questions limitrophes.

Ainsi, dans Matière et Mémoire, la question de larelation de l'âme et du corps est résolue par Bergson avec l'aide conjointe de la métaphysique et de laphysiologie. BERGSON " Notre intelligence, telle que l'évolution de la vie l'a modelée, a pourfonction essentielle d'éclairer notre conduite, de préparer notre action surles choses, de prévoir, pour une situation donnée, les événementsfavorables ou défavorables qui pourront s'ensuivre.

Elle isole doncinstinctivement, dans une situation, ce qui ressemble au déjà connu : ellecherche le même, afin de pouvoir appliquer son principe que "le mêmeproduit le même".

En cela consiste la prévision de l'avenir par le senscommun.

La science porte cette opération au plus haut degré possibled'exactitude et de précision, mais elle n'en altère pas le caractèreessentiel.

Comme la connaissance usuelle, la science ne retient deschoses que l'aspect répétition.

Si le tout est original, elle s'arrange pourl'analyser en éléments ou en aspects qui soient à peu près la reproductiondu passé.

Elle ne peut opérer que sur ce qui est censé se répéter, c'est-à-dire sur ce qui est soustrait, par hypothèse, à l'action de la durée.

Cequ'il y a d'irréductible et d'irréversible dans les moments successifs d'unehistoire lui échappe.

Il faut, pour se représenter cette irréductibilité etcette irréversibilité, rompre avec des habitudes scientifiques qui répondentaux exigences fondamentales de la pensée, faire violence à l'esprit,remonter la pente naturelle de l'intelligence.

Mais là est précisément le rôle de la philosophie.

” Pour Bergson, la science ne parvient pas à rendre compte de notre expérience spirituelle et intérieure.

Alorsque la science s'occupe du monde, limité, de la matière, la philosophie doit étudier celui de l'esprit.

L'esprit estirréductible à la matière.

Il est d'une autre nature.

Voilà pourquoi la philosophie a son objet propre, différent etsupérieur à celui de la science.. »

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