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Peut-on parler de « travail intellectuel»?

Publié le 25/09/2018

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travail
Peut-on parler de « travail intellectuel»? Ce qui différencie l’animal de l’homme, disait Hegel, est que ce dernier est « conscience de soi », alors que l’animal n’est que « sentiment de soi ». Parce qu’il est un être conscient, l’homme a besoin de vivre, de développer cette intériorité, cette existence au deuxième degré. Il peut le faire par le travail, qui lui apportera l’épanouissement de sa personne, l’expression de sa dignité humaine et peut-être même la liberté. Pour accomplir ce travail, il a à sa disposition d’énormes facultés, surtout manuelles ou intellectuelles. L’activité manuelle a toujours été considérée comme un travail, mais peut-on parler de « travail intellectuel »? Est-ce que les notions de travail et d’intellect sont sur le même plan? Est-ce que la pensée et l’action sont deux 15 termes étrangers l’un à l’autre? Après avoir explicité la notion de travail, nous essayerons d’en déduire une réponse à la problématique posée. Que faut-il sous-entendre dans la notion de travail? Tout d’abord le travail s’oppose à l’oisiveté, c’est-à-20 dire à l’absence d’activité, encore que l’absence d’activité ne soit pas toujours qualifiable d’oisiveté : par exemple le chômeur ou le malade ne travaillent pas. mais ils ne sauraient être dits oisifs. Le travail est donc une activité, mais aussi une activité qui produit. Ainsi 25 le jeu ne serait pas un travail car le but du jeu réside dans l’action même de jouer et non dans une production quelconque. Produire s’oppose aussi à consommer et détruire. Ainsi faire la guerre ne serait pas un travail (tout
travail

« 30 dépend aussi de la cause).

De même que le jeu, la contemplation ne serait pas un travail.

Le moine ne cherche pas à produire.

Encore faut-il s'entendre sur ce que veut dire pro­ duire; pour pouvoir parler de travail, il faut produire 35 quelque chose d'utile, qui serve par la suite à une cause particulière.

Bien sûr, en introduisant la notion d'utilité, on suppose un jugement de valeur.

Qui va juger telle ou telle chose utile? Dans un premier temps le travailleur lui-même, puis ceux qui l'entourent, à 40 savoir la société.

Le travail nécessite de toute façon un effort, une certaine fatigue; le terme de « travail », pri­ mitivement, désignait un ustensile de maréchal­ ferrand, il servait à maintenir l'animal destiné à être ferré dans une position immobile, ce qui demandait un 45 effort, une résistance de la part de la bête.

Distinguons de plus les idées d'activité libre, et d'ac­ tivité exigée.

En effet, le bricoleur qui, en fin de semai­ ne, fabrique des meubles, ou autre chose, travaille-t-il? 50 C'est un loisir.

Le travail serait alors seulement une activité exigée par quelqu'un d'autre que soi? Il fau­ drait nuancer cette hypothèse car un travail exigé peut devenir aliénant, c'est-à-dire que le travailleur n'est plus lui-même devant son action, mais il est autre, à la 55 limite il n'est plus personne, et c'est plutôt l'objet fabri­ qué qui devient quelqu'un; on lui donne un « état civil»: une fiche avec des indications qui le suivront tout au long de sa fabrication.

Mais laissons à Marx l'objet de cette problématique qu'il ne convient pas 60 d'évoquer ici plus longuement.

Ainsi, le travail, par opposition à l'oisiveté, se défini­ rait comme une activité productive, utilitaire, exi­ geant un effort, et une certaine contrainte.

C'est pour­ quoi il serait bon de distinguer, afin de répondre à la 65 question posée, travail intellectuel (si travail il y a) et consommation intellectuelle.

Entendons par là l'acti­ vité d'un étudiant, par exemple, qui tout au long de sa scolarité, emmagasine des données, des idées, des. »

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