Peut-on parler d'une morale libertaire ?
Publié le 24/05/2012
Extrait du document

A. L'obligation. - Tout d'abord, les diverses conduites possibles ne se présentent pas à nous avec un caractère identique et sur le même plan, en sorte que nous pourrions opter pour les unes aussi bien que pour les autres. Devant le mensonge et la loyauté, le vol et le respect de la propriété d'autrui, la cruauté et le dévouement...

«
LA LOI 241
révolte et non l'obéissance qui serait bonne et noble.
S'il est
bon d'obéir à Dieu, c'est que Dieu veut et ne peut vouloir que
le bien.
Par suite, le dernier
mot de la morale est dans le bien
et non dans la volonté de Dieu.
D'autre part, comment, dans une morale philosophique
et
même dans une grande mesure dans une morale théologique,
apprenons-nous normalement ce que Dieu veut de nous
? Non
pas par une révélation
directe ou indirecte, mais par la con
science ou la raison.
Nous supposons à juste titre que Dieu
nous demande de nous conformer aux exigences de
la raison.
Or,
la raison, c'est notre raison, c'est nous.
Par conséquent,
le devoir
ne nous est pas dicté de l'extérieur.
Chacun, en défi
nitive, se le fixe à soi-même.
Sans doute, nous pouvons deman
der conseil à un ami, à un confesseur, à une Eglise, et même
nous abandonner
docilement à leur conduite.
Mais l'autorité
qu'exercent sur nous ces conseillers ou ces directeurs dépend
de
la confiance que nous leur avons accordée, de notre choix
personnel.
A
la base de l'édifice moral, le philosophe place
l'autonomie; par là encore il s'écarte de l'idée qu'on se fait
couramment de l'obligation.
B.
La sanction.
- Il est encore plus éloigné de concevoir
la sanction comme elle est communément conçue.
Beaucoup
de chrétiens,
en effet, font des récompenses et des peines de
l'au-delà
la raison essentielle de la conduite morale : ce qu'il
faut avant tout, c'est gagner le ciel et échapper aux tourments
de l'enfer.
Si on se représentait le ciel comme le lieu où l'homme
confirmé dans
l'état de sainteté, serait assuré de ne plus faire
le mal, tandis que l'enfer, au contraire, fixe dans l'aversion à
l'égard du bien, le philosophe n'aurait rien à dire.
Mais il ne
peut admettre que la crainte de l'enfer constitue le ressort
essentiel de
la conduite: celui qui, hypnotisé par les sanctions
de l'au-delà,
ne songe plus au bien, se détourne de la fin morale.
On le voit, la morale peut se passer ou même doit exclure
certaines formes d'obligation
et de sanction qui restent très
importantes dans les conceptions
du commun des croyants.
Il.
- IL EST UNE OBLIGATION ET UNE SANCTION
ESSENTIELLES
A UNE DOCTRINE MORALE
De ce que la morale philosophique rejette certaines concep
tions simplistes que se fait le commun de l'obligation et de
la sanction, il n'en résulte pas qu'elle se rallie à la thèse énon-.
»
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