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Peut-on penser à quelque chose qui n'existe pas ?

Publié le 25/02/2004

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Il peut arriver que « des choses que j'imagine ne soient pas vraies», néanmoins il est vrai que j'imagine, et cette faculté d'imaginer fait partie de ma pensée (Descartes, Principes ). En géométrie, même si le triangle auquel je pense n'existe pas réellement dans le monde, je peux penser ses propriétés. D'ailleurs, Descartes dira que cette pensée abstraite est bien supérieure à l'imagination: "Notre imagination n'est propre qu'à se représenter des choses qui tombent sous les sens." Descartes, Lettre à Mersenne, 1641. L'imagination est la représentation d'images, qui ne peuvent être que des reproductions mentales de ce que nous livrent la vue et l'ouïe. Il est pratiquement impossible d'imaginer me odeur ou une saveur. Mais surtout, on ne peut imaginer ce que les sens ne peuvent percevoir. C'est ce que montre Descartes, dans la sixième Méditation, avec l'exemple du chiliogone, polygone à mille côtés, que je puis parfaitement concevoir, mais pas imaginer. [Si je pense a quelque chose qui n'existe pas, je ne pense a «rien». On peut dire alors que la pensée du néant est un néant de pensée.

« Kant dira "Penser, c'est connaître par concept et juger".

Cetteexpression signifie que le mot pensée désigne les facultés qui rendentpossible la connaissance élaborée.

Or il est bien évident qu'on ne peutconnaître que ce qui existe.

On ne peut donc penser que ce qui existe.L'existence doit être le point de départ et le but de toute pensée.

C'estainsi que Kant critiquera la pensée dogmatique qui prétend fournir uneconnaissance d'objets qui sont hors de notre expérience (Dieu, âme,monde).

La raison est impuissante à rendre compte de l'Être lui-même.Nous ne pouvons connaître la réalité qu'à travers les formes « a priori »de la sensibilité (espace & temps), sortes des structures mentales quisont la condition de notre perception des choses, et les formes « apriori » de l'entendement (« catégories »).

C'est pourquoi, seuls lesphénomènes (l'apparaître) nous sont accessibles.

Au-delà du savoir, il ya donc un monde des noumènes (choses en soi) qui nous échappe.Lorsque la raison tente de dépasser l'apparence pour essayerd'atteindre l'absolu, elle tombe dans d'inévitables contradictions,antinomies et paralogismes.

Une métaphysique est impossible commescience.

En particulier, la raison ne saurait prouver la liberté de notrevolonté, l'immortalité de l'âme, l'existence de Dieu. On ne peut «re-prêsenter» (c'est-à-dire présenter à nouveau,autrement) que ce qui a été «présente» et qui est alors réel.

Il est donc absolument impossible de se «représenter» quelque chose qui n'existe pas.

L'imagination peut créer desimages, mais une image n'est pas une idée, et on ne pense pas avec des images. Il semble qu'on n'ait pas le droit de se séparer par la pensée ce qui est uni dans la réalité.

La pensée abstraiten'est alors pas une pensée du réel puisqu'elle pense quelque chose qui est absent du monde.

Sans jouer surles mots, on peut alors aller jusqu'a dire qu'une pensée de l'absence est une absence de pensée.

Même en considérant que l'imagination n'est pas pensée, on peut dire qu'il est possible de penser ce quin'existe pas.

En effet, l'existence renvoie à l'être, non en tant qu'essence, mais en tant qu'il s'oppose aunéant.

Exister ne se réduit jamais entièrement au simple fait d'être.

L'existence ne se prouve pas, elles'éprouve, elle se rencontre.

En s'élevant du concret a l'abstrait, la pensée s'éloigne de ce qui existe (le réel),mais s'approche de la vérité.Lorsque je pense, je suis dans le domaine de l'être, et non dans celui de l'existence.

A de nombreux êtrescorrespondent des existences; et, quand je pense ces êtres, je pense quelque chose qui existe.

Mais y a desêtres auxquels ne correspond aucune chose existant dans le monde (c'est le cas, par exemple, des «êtresmathématiques», comme la racine carrée de 2 ou Л.

Quand je pense ces êtres, je pense quelque chose quin'existe pas.. »

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