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Peut-on penser l'avenir ?

Publié le 21/01/2004

Extrait du document

Le lien de causalité qui détermine les faits naturels, nous tentons de l'étendre à nos actions. Si je peux penser l'avenir, c'est parce que je développe une réflexion sur mon passé et mon présent. En fonction de cette réflexion, je m'engage dans un avenir déjà pensé puisque je me sers de mon expérience, de l'histoire, comme d'un guide. Je sais ce que je vais faire ou ce que je ferais, en fonction de ce que j'ai déjà fait.Si l'on peut penser l'avenir, c'est parce que l'on a un présent et un passé. 2. Cela présuppose toutefois que l'avenir ne comporte que des éléments déjà pensés. Or, ce qui est prévu et qui sera inclus dans l'avenir n'est que de l'ordre du possible, du probable et du plausible. Cela exprime aussi le désir de voir l'avenir prendre telle ou telle tournure. Cette pensée ne peut contenir l'intégralité de ce qui constituera la réalité à venir.


« Vocabulaire: AVENIR: Le temps à venir, le futur, cette partie du temps qui n'est pas encore. OBJET (n.

m., étym.

: latin ob-jectum : ce qui est placé devant ; chose).

1.

— Tout ce qui est présenté par la perception, avec un caractère stable et indépendant du sujet (objet externe) ; pour la phénoménologie, l'objet est déterminé par la visée de la conscience(cf.

sens 3).

2.

— Tout ce qui se présente à un sujet, s'offre à la pensée, et qui est distinct de l'acte de représentation ou du sentiment(donc du sujet), c.-à-d.

aussi bien le percept, l'image, l'idée, que l'objet externe ou la personne aimée.

3.

— Le but qu'on se proposed'atteindre (cf.

un objectif). CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose,en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter lesobjets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Examen de l'énoncé: * L'avenir : dimension indéterminée du temps vers quoi tend tout moment présent ; les événements qui adviendront mais ne sont pasencore.* Objet de connaissance : toute connaissance porte sur un objet.

On en a connaissance lorsqu'on sait ce qu'il est à travers laconstruction de son concept. Reformulation: Si nous avons la certitude de l'avenir comme dimension du temps vers quoi tend notre esprit, peut-on connaître à l'avance de quelsévénements l'avenir sera fait ? Le présent s'ouvre-t-il sur un champ totalement inconnu ? Démarche possible: Partir de l'analyse des notions pour montrer leur incompatibilité.Nous vivons tendus vers l'avenir, tout mouvement de l'esprit se maintient sur la certitude qu'il y aura un "tout à l'heure" ou un"demain".Ceci est une nécessité pour toute action.

Seule la mort peut arrêter cette tension.

Cependant les événements qui constitueront cetavenir ne sont pas encore advenus, par définition même ; ils ne sont pas là.

Or la connaissance suppose la présence de son objet.Cela est clair pour les sciences expérimentales où l'on constate, observe, provoque un phénomène pour mieux l'observer.

Il semblebien qu'en dehors de sa présence, l'objet ne peut être qu'imaginé comme possible, mais non connu.

C'est bien le rôle de l'expérimentation que de produire le phénomène pour vérifier notre attente et ainsi confirmer une hypothèse.

Il n'y a doncconnaissance qu'en présence du fait, ce qui suppose que le fait soit présent.Pourtant une certaine connaissance de l'avenir est indispensable comme terrain de toute action.

Puis-je continuer d'écrire si je n'ai pasla certitude que les conditions de mon action se maintiendront au moins dans le proche avenir ? Puis-je entreprendre sans savoir quelsera le contexte de mon action ? Le moment présent ne peut s'ouvrir sur un total inconnu. Chercher les conditions de possibilité d'une connaissance de l'avenir.

Deux conditions s'imposent : une stabilité des choses et des êtres, et une régularité dans l'avènement des phénomènes.

Une stabilitéd'abord.

Il faut bien que la feuille reste sous ma main pour que je continue d'y écrire.

Cette stabilité permet de prévoir si ce n'estl'événement futur, du moins son contexte.

De même la stabilité du caractère d'autrui permet de prévoir sa réaction en telle situation.La stabilité des êtres permet de prévoir, de connaître à l'avance.

La deuxième condition est la régularité des phénomènes.

En effet,comment prévoir si ce n'est en projetant dans l'avenir ce que nous connaissons des lois d'apparition d'un phénomène ? Tout domaineoù règne le déterminisme, c'est-à-dire la régularité des lois telle que dans les mêmes conditions les mêmes causes provoquent lesmêmes effets, peut être l'objet d'une prévision.

Et plus le déterminisme y est intégral, plus la prévision est certaine.

Nous avonsdégagé deux conditions qui rendent possible une connaissance de l'avenir. Chercher les raisons des limites d'une telle connaissance. D'une part il est des systèmes dont la complexité empêche de parvenir à une véritable connaissance.

Par exemple en météorologie lesfacteurs qui interagissent sont trop nombreux et variables pour que la prévision soit certaine.D'autre part, tous les événements n'appartiennent pas à des systèmes soumis au déterminisme.

En particulier ceux qui dépendent d'unprojet et de l'action humains.

En effet le projet est la projection dans l'avenir de l'événement que l'homme veut construire ; il supposeune volonté libre.

On peut trouver dans la psychanalyse un terrain de démonstration.

Le névrosé dont les actes sont déterminés pardes processus inconscients ne fait que répéter des gestes qui manifestent son manque de liberté.

Sur le terrain de sa névrose il estincapable de projet.

Par ailleurs il n'y aurait pas d'histoire des sociétés humaines si tous les événements étaient déterminés selon deslois.

Ce qui fait l'histoire et son intérêt, c'est l'imprévisibilité des événements du fait que s'y inscrit la liberté des hommes.Un autre argument pourrait être tiré de la philosophie bergsonienne du temps.

Le véritable temps qu'il appelle durée est création deperpétuelles nouveautés engendrées par l'accroissement de l'être.

Alors l'avenir est fondamentalement imprévisible. Lire: Bergson, La pensée et le mouvant in la perception du changement. Ce qui était en jeu: Comment l'avenir peut être suffisamment prévisible et suffisamment indéterminé pour que s'y exerce la liberté de l'homme ?. »

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