Peut-on répondre aux sceptiques ?
Publié le 19/11/2009
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Problème : Si nous avons insité en dernier lieu sur la parole du sceptique, c’est qu’il faut bien qu’il y ait parole pour qu’une réponse soit possible (« Peut-on répondre… «). Sans parole pas de possibilité de répondre. Et sa parole réside dans son attitude, ou plutôt, dans la théorie de la suspension du jugement qui la soustend : la parole du sceptique est l’acte de douter, et son expression éventuelle dans le langage. Or, puisque là où il y a doute, il doit pouvoir y avoir question (Wittgenstein, loc.cit.), la question du sceptique à laquelle il faut répondre est la suivante : la connaissance est-elle possible, ou, pour en reprendre la formulation kantienne (Critique de la raison pure) certes moins radicale, « que puis-je savoir « ? A une telle question, le sceptique lui-même répond « rien « : il affirme que rien ne peut être connu – qu’une telle affirmation soit exprimée dans le langage (Nouvelle académie) ou démontrée par l’adoption d’une attitude pratique quotidienne (Pyrrhon). C’est par l’étude de ces deux types de réponse apportée par le scepticisme à la question que lui-même a posée, et contre laquelle préciséement il s’oppose, que nous pourrons répondre à la parole du sceptique, répondre à sa réponse, bref, le réfuter.
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