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Peut-on représenter l'abstraction ?

Publié le 22/12/2005

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            La pensée a donc une certaine souplesse qui lui permet de varier les moyens de la représentation (les symboles scientifiques, les codes, la poésie, l'art abstrait - qui est surtout une façon d'exclure la figuration mais qui est peut-être un usage inapproprié du terme d'abstrait -, un  concept philosophique...), pour autant cette faculté ne doit pas nous abuser, représenter n'est pas présenter. La représentation de l'abstraction reste en deçà de toute adéquation effective. Une représentation est toujours particulière, jamais on ne pourra se représenter l'idée de table ou de jeune fille, la représentation d'une table ou d'une jeune fille possède toujours des caractéristiques particulières qui l'empêchent d'être adéquate à la généralité réalisée dans l'idée platonicienne.   III-La représentation est en son fond une abstraction.               Mais il se peut que nous ayons mal commencé l'examen du problème. Nous avons présupposé que l'abstraction renvoyait à une série d'actes intellectuels ou spirituels s'incarnant dans des formes rénovées de la représentation. Mais si nous avions confondu là l'ésotérique ou du moins l'originalité de certaines pensées avec le concept même d'abstraction ?             « Faire abstraction de » signifie mettre quelque chose de côté, opérer des choix, au sens propre abstraire c'est arracher à. Or qu'est-ce qu'une représentation sinon le fait de trancher, d'opter pour la mise en relief d'un certain aspect de la chose visée ?

Parmi la variété des moyens de représentation y a-t-il des possibilités pour traduire l’abstraction ? Abstraction et représentation ne s’excluent-elles pas a priori ? En effet, l’acte de représenter, aussi élaboré soit-il, est toujours soumis aux capacités internes de la pensée puisque c’est elle qui élabore les moyens de la représentation, or, de son côté, l’abstraction paraît être en elle-même un défi pour la pensée. L’abstraction ne serait-elle justement pas ce qui enjoint la pensée à dépasser les modèles conventionnels de représentation ? Or, nous verrons qu’une semblable conception reste tributaire d’un lieu commun quant à la nature même de l’abstraction, que nous entreprendrons donc de renverser.

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