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Peut-on rester soi-même ?

Publié le 22/02/2012

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Toute classe sociale rêve d'imiter la classe sociale supérieure : ainsi font aujourd'hui les prolétaires qui veulent devenir des bourgeois. Cette imitation de classe en classe concourt à former notre société où tout se confond dans un conformisme navrant qui ruine la véritable personnalité de chacun. Le phénomène est quasi général ; malgré notre volonté de rester fidèles à nos racines sociales, nous nous transformons inconsciemment en bourgeois qui d'abord connaissent la sécurité procurée par quelque argent, puis se trouvent «à leur aise » et finissent par devenir des « parvenus ». Une fois riches, nous avons même du mal à penser que la pauvreté puisse exister autrement que pour les paresseux. De ce fait, notre société devient médiocre, satisfaite d'elle-même, égoïste ; la pensée y est réservée à une élite. L'homme vrai n'a de cesse d'abandonner sa condition pour accéder à celle qu'il pense mériter. C'est ce que devraient favoriser nos institutions pour changer la vie qui s'est dégradée par notre faute. Il faut encore une fois avoir, comme Rousseau, confiance dans la nature de l'homme.

« première heure de la digestion, qu'on puisse quelque part mourir de faim ? » (Les Caractères, « Des biens de fortune», 18). II.

Les nuances à apporter. 1.

Malgré cette uniformisation, il subsiste différentes cultures, différentes traditions sociales.Si l'écart est moins grand qu'auparavant, il subsiste cependant dans le cadre de vie : il n'est qu'à comparer lademeure d'un quartier résidentiel avec les immeubles d'une banlieue industrielle d'une grande ville, la présence oul'absence d'espaces verts, la décoration des intérieurs, la qualité et la variété des vêtements.

Il subsiste aussi dansl'utilisation des loisirs : ce ne sont pas les mêmes catégories sociales qui pratiquent le football et l'équitation, qui «consomment » les programmes télévisés et qui vont à l'opéra.Il existe aussi de véritables traditions culturelles, ce qu'on peut appeler des mémoires collectives.

Le fils d'ouvrier aplus de chances de connaître les chants des insurgés de la Commune que le fils d'un grand bourgeois.

Inversement,il aura beaucoup moins de chances d'étudier le grec ou de faire des voyages d'études. 2.

L'enseignement et les mass-médias n'ont pas seulement un effet uniformisateur.Ils offrent aussi un accès à la vision critique de la société.

C'est à l'école que se forme en grande partie la facultéde raisonner, c'est là que l'enfant apprend à remettre les choses en question.

Les media nous permettent une visiondu monde beaucoup plus vaste qu'il y a un siècle, grâce à eux « la relativité des coutumes » nous apparaîtévidente.

Ainsi nous ressentons le besoin de nous affirmer en tant qu'individus, et non de nous confondre dans lamasse. 3.

Les différences sont valorisées, ainsi, pour certains jeunes gens, la mode prend des aspects provocateurs dansles vêtements, les coiffures, le comportement.

Il ne s'agit pas d'un phénomène totalement nouveau, il est vrai : lessiècles ont vu se succéder les précieuses, les « incroyables », les dandies.

Le conformisme engendre inévitablementle non-conformisme. Conclusion J.

Guéhenno exprime ici un point de vue assez répandu sur les dangers du conformisme dans la société moderne.

S'ilest vrai que bien des points sont inquiétants dans l'évolution de cette société, il n'en reste pas moins que latentation de la perte de l'individualité n'est pas nouvelle, comme on a pu le voir par les exemples des sièclesprécédents, et qu'elle n'est pas non plus une fatalité.

On peut conclure cette réflexion en formulant comme J.Guéhenno ce souhait : que « la vie telle que nous l'avons laissée devenir par nos faiblesses » puisse changer !. »

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