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Peut-on rompre avec son passé ?

Publié le 23/12/2005

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L'on doit remarquer l'ambiguïté du verbe « pouvoir » en français. Autrement dit sommes-nous invités à nous demander si nous pouvons être capables de rompre avec « notre » passé (à chacun d'entre nous) ; ou bien si nous avons le droit de rompre avec lui ; l'une et l'autre interrogation sont légitimes. Il est enfin à noter que la notion de rupture n'est pas équivalente à celle de libération (en ce sens que cette dernière peut s'effectuer par et dans une certaine « assimilation », un certain dépassement du passé).

Comme tous les sujets sur le passé, il évoque à la fois une dimension mémorielle et personnelle et une dimension historique, archéologique. Rompre avec son passé ne vaut pas uniquement dans le cadre de la vie personnelle, dans le sens où l’homme a la capacité d’oublier, de tirer un trait sur le passé et par conséquent de vivre uniquement dans le présent, il a la capacité de changer de par sa liberté. D’autre part, rompre avec son passé au niveau de l’histoire veut souvent dire mettre de côté, refuser une influence d’une époque historique sur la notre car cette dernière a été particulièrement douloureuse ou difficile. Est-ce possible de rompre totalement avec le passé ? La seule réalité humaine est le présent, notre conscience n’est qu’l’enchaînement d’instants qui se succèdent, le passé est définitivement perdu et terminé, on ne peut revenir dessus, le modifier. Aussi, ce passé est le nôtre, on ne le peut le changer et pourtant nous ne vivons qu’au présent. C’est ce paradoxe qu’il faudra comprendre avec cet aspect difficile de la temporalité.  

« qu'un cas particulier des incohérences du discours conscient.

Or Freud, fidèle au principe du déterminisme ( Cinq Leçons sur la psychanalyse ), ne peut se contenter, pour expliquer les anomalies de la vie psychique, de faire appel au hasard ou à l'inconnaissable ;il veut déterminer les raisons et rétablir la nécessité là où l'on semble n'avoiraffaire qu'au fortuit.

Ce que dit Freud, dans les termes de notre sujet, et quel'inconscient que n'est pas actif dans la vie normale peut trouver à s'exprimerdans des comportements oniriques, névrotiques, dans les actes manqués, cetinconscient représente le passé de la vie de la conscience, qui sur un sujetsain s'exprime peu, à part dans les rêves, mais qui peut déborder à notre insudans la vie de la conscience.

En vérité, dans le cas de la névrose on n'a pasrompu avec le passé, comme si on rejouait à l'infini des scènes traumatisantesdu passé, comme si quelque chose avait été manqué par le passé et sareproduction dans le présent pouvait lui apporter sa solution.

Le traitementpsychanalytique, lui a pour but de faire vivre véritablement dans le présentl'individu et de le détacher d'un passé qui l'accable, car le malade lui n'a pasrompu avec son passé, il n'a pas su le rendre inactif quand il le fallait.

2) Rompre avec son passé, la mémoire collective ? Aucune société ne peut se dispenser de se forger une mémoire collectivesous peine de disparaître ou de perdre son unité et sa personnalité.

Aussi, aucours de l'histoire, diverses sociétés se sont-elles livrées à des tentativessuccessives de mémorisation de leur capital intellectuel et technique.

Lamémoire collective réalise, sans cesse, un compromis entre le présent et le passé.

Elle réactualise continuellementdes croyances traditionnelles qui prennent toujours corps dans des personnes ou dans des groupes et elle leurdonne le vernis d'idées actuelles, pour que les hommes d'alors les comprennent, s'y intéressent et les acceptentcomme leurs.

Il en résulte que toute pensée sociale est une mémoire constituée de souvenirs collectifs dontl'importance est suffisante pour que la société en assure la reconstruction à son profit.

La mémoire collective a pourfonction de transmettre des symboles, des exemples, des préceptes et d'assurer la diffusion des normes quirégissent la société (ou le groupe).

Par ailleurs, la pensée sociale n'est pas abstraite.

Elle s'appuie sur desreprésentations imagées et concrètes d'événements ou de personnages, localisées dans le temps et dans l'espace.Aussi, pour reconstruire le passé, un individu fait appel à des points de repère sociaux : ceux que lui offrent safamille, son groupe religieux ou politique, sa classe sociale ou son groupement de travail.

On comprend aisément quele passé est nécessaire à la construction de l'individu : quel est son milieu, quel est l'histoire de son pays, de saclasse sociale ? C'est là que s'entrecroisent histoire individuelle et collective, où la rupture avec le passé estimpossible au risque du déracinement, de l'illusion, de la déception car la société se charge souvent de rappelernotre provenance sociale.

On ne rompt jamais avec son passé quand bien même il serait honteux.

Certes, il ne fautplus s'inspirer des idées du régime de Vichy mais cela fait partie de l'histoire de France, le nier serait révisionniste,de même toutes les atrocités nazies.

Rompre avec le passé ne veut pas dire le détruire ou l'oublier, rompre veutsurtout dire lui retirer une influence active et positive sur le présent, non le reléguer au fin fond de l'histoire, et nejamais chercher à le comprendre, à l'analyser, à l'étudier avec la plus grande lumière.

L'histoire comme on l'a dit estun flux où chaque époque influence la précédente, non des époques hermétiques entre elles et strictement définietemporellement.

3) La rupture naturelle avec le passé ? Il reste du passé ce que l'homme a bien voulu conserver, ou du moins ce qui est passé au travers de ladestruction.

Aussi, il peut rester du passé, ce qui par chance est passé au travers de l'usure du temps, ou ce quel'homme a sciemment protégé.

Aussi, l'idée même de conservation est récente et date seulement de la fin du 18 e siècle et de la fin du 19 e siècle.

Les destructions de la Révolution française y sont pour beaucoup.

Autant dire que les choses anciennes sont rares et ont de ce fait une grande valeur et une grande capacité à susciter l'intérêt desfoules.

Ce qui reste du passé sont souvent conservées dans des musées ou des institutions qui les préservent deschangements et des aléas de l'histoire.

Les bâtiments anciens, les monuments sont l'objet de restauration, deprotection à l'inventaire des monuments historiques, les villes et les quartiers anciens sont parfois entièrementprotégés.

De même, des sites naturels témoins du passé de la Terre.

De ce fait, la plupart des objets que nousutilisons, ou plutôt que nous consommons sont voués à la destruction et d'autant plus à notre époque vouée auculte de la nouveauté et du progrès, pour qui tout ce qui est « dépassé » mérite d'être jeté et détruit.

Le recyclagelui-même empêche quelque permanence du passé que ce soit.

Ce qui fait penser que l'homme vit toujours auprésent, et ne se projette jamais dans l'avenir, et plus précisément, il ne se demande jamais ce qui dans l'avenirpersistera de son époque, ce qu'il pourra léguer aux générations à venir en terme de patrimoine et forcément enterme de valeur.

L'archéologie, en ce sens, tente de retrouver les strates du passé par delà l'effondrement descivilisations et la destruction.

Aussi, l'homme n'apparaît peu enclin à s'attarder sur le passé, à vivre dans des« murs » qu'il n'a pas lui-même construit.

Conclusion.

On ne peut véritablement rompre avec le passé au sens où on ne peut le détruire ou totalement l'oublier, que cesoit au niveau personnel ou collectif l'histoire, le passé reste ce qu'il est à jamais.

On peut en revanche lui retirerune influence directe sur notre présent.

Sans que nous soyons prisonniers de notre passé, il ne cesse de définir la. »

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