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Peut-on tout prévoir ?

Publié le 18/02/2005

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Or, l'intuition n'est ni une science, ni un savoir. Elle peut cependant être fondée sur l'expérience. C'est-à-dire qu'elle peut prendre comme appui une situation similaire s'étant déjà déroulée dans le passé et induisant un certain avenir. Wittgenstein, tractatus logico-philosophicus : « Nous ne pouvons inférer les événements de l'avenir des événements présents. La croyance au rapport de cause à effet est la superstition ». Il apparaît donc, ici, que la prévision et la prospective sont toutes deux une forme de la superstition, et surtout une force de l'imagination. Ainsi, la notion de toute prévisibilité est une illusion, non pas de la raison mais de l'imaginaire. Mais, cependant « comment prévoir sans imaginer ? » Bachelard, La poétique de l'espace. III.
La nature peut être définie à la suite de Kant comme « l'ensemble des phénomènes en tant qu'ils sont régis par des lois nécessaires « (Kant Prolégomènes). De ce point de vue tout est prévisible, pour autant que l'on possède les lois qui régissent ce tout. Si donc en fait, nous ne possédons pas ces lois, en droit, il est possible de calculer à partir de l'état initial du système son état final, en appliquant ces lois. La prévision n'est alors qu'une simple déduction qui ne doit rien au hasard, et qui réalise par la pensée ce qui se déroulera en réalité.
           Cependant, c'est présupposer que le Monde, ou la totalité de ce qui existe, se réduit à la nature ainsi définie. En effet, ne faut-il pas admettre justement le domaine de la pensée elle-même, lequel ne pouvant se comprendre à partir des mêmes lois que les lois du monde. Et même, on peut douter, de par la liberté qui caractériser la pensée, qu'il soit possible d'y trouver des lois. Se voit ainsi exclu de la prévision toutes les actions qui ont pour origine la liberté.
           En outre, c'est présupposer que le monde ou la nature forme un système cohérent : or, on doit admettre que le hasard existe, soit sous la forme d'une indétermination des événements soit sous la forme d'une rencontre de séries causales qui, bien que déterminées, sont imprévisibles.
           Néanmoins, en droit, n'est-il pas possible d'examiner la totalité sous la dimension de l'éternité, en sorte que la science inclue en elle une prescience ? Le problème de la prévision est donc celui du rapport ambigu que l'homme entretient avec le temps : être temporel, il n'est néanmoins pas enfermé en lui.
 

« Analyse du sujet ● Le sujet s'interroge sur un concept (prévoir) et se demande si ce concept peut (en droit / en fait) s'appliquer à l'ensemble des choses. ● Prévoir : voir avant.

La prévision consiste à émettre un jugement sur ce qui sera le cas dans le futur.

Lapossibilité de la prévision repose donc sur une certaine conception du monde et du temps.

Soit la prévisionconsiste à savoir à l'avance ce qui se passe, d'un point de vue extérieur au temps (prescience) soit parl'utilisation des lois nécessaires du monde (prédétermination).

La prescience peut alors appartenir à l'hommesous la figure de la divination (deviner : interpréter la volonté des dieux à partir des indices ou d'uneintuition) ou du calcul (utiliser l'état antérieur d'un système et les lois qui s'y appliquent : non plusinterpréter, mais déduire). ● Tout : l'ensemble des évènements ou des expériences. ● Peut-on : nous est posé une question de fait (est-ce pratiquement possible) mais aussi de droit (est-ce théoriquement possible). Problématique La nature peut être définie à la suite de Kant comme « l'ensemble des phénomènes en tant qu'ils sont régispar des lois nécessaires » (Kant Prolégomènes ).

De ce point de vue tout est prévisible, pour autant que l'on possède les lois qui régissent ce tout.

Si donc en fait, nous ne possédons pas ces lois, en droit, il est possible decalculer à partir de l'état initial du système son état final, en appliquant ces lois.

La prévision n'est alors qu'unesimple déduction qui ne doit rien au hasard, et qui réalise par la pensée ce qui se déroulera en réalité.

Cependant, c'est présupposer que le Monde, ou la totalité de ce qui existe, se réduit à la nature ainsidéfinie.

En effet, ne faut-il pas admettre justement le domaine de la pensée elle-même, lequel ne pouvant secomprendre à partir des mêmes lois que les lois du monde.

Et même, on peut douter, de par la liberté quicaractériser la pensée, qu'il soit possible d'y trouver des lois.

Se voit ainsi exclu de la prévision toutes les actionsqui ont pour origine la liberté.

En outre, c'est présupposer que le monde ou la nature forme un système cohérent : or, on doit admettreque le hasard existe, soit sous la forme d'une indétermination des événements soit sous la forme d'une rencontre deséries causales qui, bien que déterminées, sont imprévisibles. Néanmoins, en droit, n'est-il pas possible d'examiner la totalité sous la dimension de l'éternité, en sorteque la science inclue en elle une prescience ? Le problème de la prévision est donc celui du rapport ambigu quel'homme entretient avec le temps : être temporel, il n'est néanmoins pas enfermé en lui. Proposition de Plan 1.

Le monde obéissant à des lois, tout est prévisible. Le monde n'est pas un chaos.

Les actions que nous accomplissons sont les causes de changements dans le monde, que nous attendons et réalisons la plupart du temps avec succès.

En effet, lemonde obéit à des lois (les lois du mouvement par exemple), qui permettent de prévoir la direction d'un corpset le lieu qu'il occupera à partir de son lieu initial et de sa vitesse inertielle.

De ce point de vue, la sciencepermet de déterminer les lois de la nature, la totalité étant conçue comme une horloge qui, une fois lancée,conserve son mouvement.

De ce point de vue, tout est prévisible, pour autant qu'on connaît ces lois.

Ledéterminisme du monde permet ainsi par un calcul complexe, pour le moment impossible en fait, mais possibleen droit, de prévoir l'état futur. Mais cette conception suppose un monde déterminé par des lois fixes.

Néanmoins, n'y a-t-il pas des choses imprévisibles au sens qu'elles ne seraient pas soumises à des lois, et donc à un calcul ? Onpourra utiliser un second sens de la prévision : l'interprétation du futur à partir des indices du présent.

Dansl'ignorance des lois, il est encore possible d'anticiper les issues de certains évènements en utilisant la vertude prudence (telle que la développe Aristote dans l' Ethique à Nicomaque ), qui sait voir à partir de l'expérience du sage ce qui découlera d'une action.

Ainsi, les expériences passées gardées en mémoirepermettent d'interpréter les évènements présents et leurs issues.

Ainsi, l'histoire peut-elle avoir pour rôled'enseigner les faits humains et les conséquences qui découlent d'actions initiales. C'est cette interprétation qui part des indices qui donne naissance à la divination, qui prétend lire les volontés des dieux, donc le futur, dans les évènements du présent.

Sans qu'il soit question icid'admettre un tel pouvoir, on retiendra alors que même la prévision par interprétation suppose une cohérencedans le monde, autrement dit que le monde ait un sens.

De ce point de vue, que le sens du monde nous soitdonné par les lois causales, ou qu'il nous soit donné par la signification des événement, que la prévision soitcalcul ou interprétation, prévoir suppose toujours de donner un sens.

Or, ne peut-on pas admettre une partde chaos et de hasard dans le monde ? 2.

Néanmoins, ne faut-il pas laisser place à la contingence, donc à l'incertitude ? Si agir consiste à s'insérer dans le monde pour le modifier, et si cette action suppose que le monde soit déterminé, cela suppose aussi que nous écartions le fatalisme, c'est-à-dire le fait que noussoyons dépourvu de liberté.

L'action de l'homme suppose donc la prévision, mais également le fait qu'uncertain nombre d'évènement soient imprévisibles, ceux qui sont justement le fruit de l'action humaine.

Dansl'Ethique à Nicomaque , Aristote étudie les condition de l'action.

Agir, c'est s'insérer dans le monde et le. »

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