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Peut-on transformer l'homme ?

Publié le 13/09/2018

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■ Analyse du sujet

 

— Bien délimiter l’acception de l’adjectif « insensé ».

 

— De quels points de vue peut-on « vouloir transformer l’homme >> (organique, physique, moral, social...) ?

 

— L’homme est-il un donné brut, qui n’aurait jamais subi de transformations ?

 

— Quelles différences peut-on faire entre << vouloir transformer l’homme» et constater que l’homme résulte de transformations déjà accomplies ?

 

— N’hésitez pas, au brouillon, à classer en deux colonnes ce qui peut justifier la volonté de transformation, et ce qui peut apparaître comme des dangers éventuels.

 

■ Pièges à éviter

 

— Ne pas se limiter aux exemples d’actualité (empruntés notamment au domaine médical ou biologique).

 

— Éviter, à l’inverse, de ne recourir qu’à des exemples historiques sur lesquels s’est établi un consensus (le nazisme).

 

— Ne pas élaborer la copie par référence à un seul projet de transformation (par exemple politique avec Marx).

 

— << Transformation >> est un terme neutre : la copie doit tenir compte de ses conséquences aussi bien positives que négatives.

 

■ Plan

 

Introduction

 

I. L’homme est déjà un être transformé

 

II. Exemples philosophiques de projets de transformation

 

III. Comment garantir que la transformation ne serait pas dangereuse ? Conclusion

« CORRIGÉ [I ntrod uction] To ute annonce concernant une possibilité nouvelle de transformer 1 'être humain semble habituellement mal accueillie : elle provoque un mélange d' horreur et de terreur, et dans l'imaginaire se profilent des cauchemars de science-fiction.

L'homme transformé serait un monstre, un mutant, etc.

L'indi vidu tel qu'il se connaît -ou croit se connaître -est trop attaché à son apparence ou à son identité pour admettre aisément que l'humanité puisse être soumise à une volonté de transformation.

[1.

L'homme est déjà un être trans formé] Une telle réaction est d'autant plus compréhensible que l'histoire abonde en exemples de volontés transformatrices.

S'agit-il d'améliorer l'espèce humaine ? L'eugénisme est mis en cause -avec ses principes moralement douteux de sélection -ou, pire, c'est l'entreprise nazie de purification de l' aryanité qui, ayant bien obéi à une volonté déclarée et à une organisation systématique, est évoquée à (juste) titre d'immédiat repoussoir.

Si l'homme « normal >> paraît ainsi affecti vement ou immédiatement hostile à toute volonté de le transformer, c'est toutefois en oubliant qu'il résulte lui-même d'innombrables transformations antérieures.

Loin de correspondre à un donné intangible, l'homme, en tant qu'es­ pèce, se définit au contraire par son refus du donné premier, c'est-à-dire de la nature et de son fond d'animalité.

La culture humaine se constitue radicalement par la négation de l'ordre naturel, qu'on l'envisage du point de vue des règles qu'elle instaure (dont la première -la prohibition de l' inceste -constitue bien le refus d'une sexualité encore animale, inca­ pable de différer sa satisfaction), du travail (qui transforme l'environne­ ment initial) ou de l'attitude cultuelle relative au cadavre (qui est l'objet de soins, variables d'un groupe à l'autre, mais toujours codifiés).

C'est donc dès son origine que l'humanité résulte de transformations -au point qu'elle se distingue précisément de toutes les autres espèces vivantes par sa capacité d'autodéfinition.

Car la culture n'est pas seulement négation de la nature, elle est, du même mouvement, transformation de l'homme lui-même, qui ne se satis­ fait jamais de ce qu'il est devenu, et se trouve amené à pousser toujours plus avant son processus d'évolution.

C'est bien ce qu 'aff irmait déjà Rousseau dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, lorsque, recomposant une histoire hypothétique de l' humanité, il évoque le passage d'un premier «homme de la nature » à un « homme naturel », puis à un « homme social >>, et doté le premier. »

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