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Peut-on tuer le temps ?

Publié le 26/12/2005

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temps
Pendant qu'il le parcourt, la tortue aura encore avancé, et ainsi de suite : l'écart entre Achille et la tortue va ainsi devenir infiniment petit, mais ne sera jamais nul, et Achille ne rattrapera jamais la tortue. Le temps est divisible, comme l'espace, à l'infini.        b. On peut vouloir supprimer le côté irréversible du temps dans une conception d'un temps cyclique. C'est une conception particulière qui unit le refus du flux irréversible sans refuser toutefois la succession (ce qui réconcilie d'une certaine manière temps et éternité). Le temps se trouve renfermé sur lui-même, comme un éternel recommencement de tout. C'est une conception très ancienne, par exemple dans le mythe du serpent Ouroboros qui se mord la queue et se nourrit ainsi continuellement de lui-même. L'idée d'un éternel retour se retrouve chez Nietzsche, retour sans commencement ni fin. Ainsi tous les instants que nous vivons, et le monde entier avec nous, se sont déjà produits et se reproduiront. Tous ces instants sont donc éternels (cf.

La question du temps est fondamentale en philosophie. Il y va de la compréhension de l’homme en tant qu’être temporel. Le temps n’est pas matériel, un objet saisissable. L’homme ne peut s’en détourner, il vit toujours sous le mode du temps qui passe. Ainsi l’expression « tuer le temps « désigne un acte impossible, mais elle renvoie plutôt aux manières pour l’homme de s’en dégager en s’employant à des tâches spécifiques. Dès lors, tuer le temps, c’est fuir le côté irrémédiable de ce flux ininterrompu en s’occupant par le loisir. Mais au sens propre, y a-t-il un moyen de se débarrasser de  cette continuité irréversible ?  

temps

« se mord la queue et se nourrit ainsi continuellement de lui-même.

L'idée d'un éternel retour se retrouve chez Nietzsche , retour sans commencement ni fin.

Ainsi tous les instants que nous vivons, et le monde entier avec nous, se sont déjà produits et sereproduiront.

Tous ces instants sont donc éternels (cf.

« Ainsi parlaitZarathoustra »). NIETZSCHE : Le poids le plus formidable.

- Que serait-ce si, de jour ou de nuit, un démon te suivait une fois dans la plus solitaire de tes solitudes et tedisait : Cette vie, telle que tu la vis actuellement, telle que tu l'as vécue, ilfaudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois; et il n'y aura en elle rien de nouveau, au contraire ! Il faut que chaquedouleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l'infinimentgrand et l'infiniment petit de ta vie reviennent pour toi, et tout cela dans lamême suite et le même ordre - et aussi cette araignée et ce clair de luneentre les arbres, et aussi cet instant et moi-même.

L'éternel sablier del'existence sera retourné toujours à nouveau - et toi avec lui, poussière despoussières ! «.

- Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents etne maudirais-tu pas le démon qui parlerait ainsi ? Ou bien as-tu déjà vécu uninstant prodigieux où tu lui répondrais : Tu es un dieu, et jamais je n'aientendu chose plus divine Si cette pensée prenait de la force sur toi, tel quetu es, elle te transformerait peut-être, mais peut-être t'anéantirait-elle aussi; la question veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois? cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d'un poids formidable ! Ou alors combien il te faudrait aimer la vie, combien il faudrait que tu t'aimes toi-même, pour neplus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation, que cette suprême et éternelle consécration ? Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quelle conséquence Nietzsche tire-t-il de la conception d'un temps circulaire, cyclique ?2 L'idée d'un temps cyclique et du retour est-elle une idée pénible ou exaltante ?3 Un temps cyclique est-il une incitation au fatalisme et à l'irresponsabilité ? Réponses: 1 - La répétition, la reproduction des mêmes événements : « Éternel retour du même ».2 - Elle est les deux.

Plutôt pénible lorsque nous souffrons, dans le malheur, exaltante au contraire dans lesmoments de joie et de bonheur.3 - Bien au contraire, il nous met devant une responsabilité terrible.

Car nous savons que chacun de nos actes serépétera indéfiniment, existera éternellement. c.

Cette idée est désespérante selon Jankélévitch .

Cette éternité ajoute à l'irréversibilité (à l'intérieur d'un cycle, on ne peut pas plus revenir en arrière que dans la conception linéaire du temps) l'absurdité de la répétitionidentique.

d.

Les hommes tentent de vaincre la solitude par quelques « divertissements ».

L'homme est malheureux quand il est seul, c'est pourquoi il a toujours ce besoin de rejoindre la foule et de s'occuper l'esprit par quelques loisirs.

C'estdans ses Pensées que Pascal traite du divertissement.

Ainsi celui qui se divertit a l'illusion du bonheur puisqu'il est toujours dépendant de l'extérieur.

L'homme fuit ce qu'il est, il fuit la mort, lamisère, l'ignorance et le malaise du temps qui passe en se divertissant : « j'aidit souvent que tout le malheur des hommes […] est de ne savoir pasdemeurer en repos dans une chambre ».

Enfin on peut dire que tous ces petitsbonheurs que l'individu s'ajoute tout au long de son existence ne sont riend'autres qu'un rappel de sa modeste condition, de son malheur profond.

DIVERTISSEMENT.

Quand je m'y suis mis quelquefois, à considérer lesdiverses agitations des hommes et les périls et les peines où ilss'exposent, dans la cour, dans la guerre, d'où naissent tant dequerelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises,etc., j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seulechose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre.Un homme qui a assez de biens pour vivre, s'il savait demeurer chez soiavec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'uneplace.

On n'achètera une charge à l'armée si cher, que parce qu'ontrouverait insupportable de ne bouger de la ville ; et on ne recherche lesconversations et les divertissements des jeux que parce qu'on ne peutdemeurer chez soi avec plaisir.. »

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